Pr Mamadou Dadhi Baldé, nouveau DG de l’hôpital Ignace Deen : « je serai à l’écoute de tous »

Pr Mamadou Dadhi Baldé, nouveau Directeur Général de l'hôpital national Ignace Deen

Dans un décret publié jeudi dernier, 20 janvier 2022, Professeur Mamadou Dadhi Baldé a été nommé directeur général du Centre hospitalo-universitaire d’Ignace Deen. Il était jusque-là chef service adjoint de la cardiologie dudit hôpital. Et, dans un entretien à Guineematin.com hier (mardi), ce nouveau patron de ce CHU a exprimé son engagement à gérer cet hôpital national dans la transparence et avec l’ensemble du personnel à sa disposition. Il sait que la tâche sera ardue et il ne se berce pas d’illusion. Mais, il promet de préserver, consolider les acquis de son prédécesseur et d’apporter une nouvelle dynamique pour restaurer la confiance avec les populations et produire de meilleurs soins pour le bien-être des patients.

« Je sais que je ne peux pas faire marcher seul cet hôpital et je n’en ai d’ailleurs ni l’intention, ni la prétention. Je veux être celui qui va déterminer le cap à suivre ; mais, chacun devra jouer son rôle pour obtenir les résultats escomptés », a-t-il déclaré.

Décryptage !

Guineematin.com : Vous venez d’être nommé à la tête du CHU d’Ignace Deen, l’une des plus importantes structures sanitaires de notre pays. Comment avez- vous accueilli ce décret qui vous a promu ?

Pr Mamadou Dadhi  Baldé : C’est avec beaucoup d’émotions et d’humilités que j’ai appris cette nomination. Une nomination qui s’est faite tardivement ; et, il a fallu que les membres de ma famille et certains de mes amis qui ont suivi le décret de ma nomination tard la nuit  pour m’annoncer la nouvelle. Donc, j’accueille la nouvelle avec beaucoup d’émotions parmi 13 millions de Guinéens et parmi des milliers de Professeurs de la santé pour occuper ce poste stratégique. Parce que l’hôpital Ignace Deen est au cœur du système des Guinéens. J’ai aujourd’hui un sentiment de fierté, un sentiment d’avoir été récompensé ; parce que je suis dans cet hôpital depuis 1985. Sur le plan universitaire, j’ai gravi tous les échelons pour accéder au grade de Professeur de cardiologie. Vous savez, l’hôpital Ignace Deen est parti du centre hospilo-universitaire CHU de Conakry. Donc, c’est à la fois une récompense pour l’enseignant que je suis ; mais, également le praticien hospitaliste.

Guineematin.com : Concrètement, que comptes-vous faire pour améliorer les conditions de travail et de vie de vos travailleurs, mais aussi la qualité des soins de santé des patients ?

Écoutez, je l’ai dit par le passé : je n’ai ni la prétention, ni l’intention de diriger seul cet hôpital. J’aurais besoin du concours de tout le monde. Vous savez que les problèmes qui assaillent notre système de santé sont des problèmes qui sont réels, énormes et importants. Je m’inscris dans la continuité des différents services ; mais, je compte aussi apporter une touche propre. Car, en dépit des résultats obtenus, nous restons confrontés à des défis qui sont réels, importants et énormes parmi lesquels on peut citer : des infrastructures vétustes et des équipements obsolètes, le manque d’hygiène et de sécurité, le manque de motivation du personnel, le non-respect de l’éthique et de la déontologie par certains professionnels de santé (ou qui se présentent comme tels). Ce qui a terni  l’image de la profession ainsi que la confiance entre les malades et le personnel soignant. Nous ne pouvons relever ni facilement, ni rapidement tous les défis. Vous me verrez sans doute prendre des décisions difficiles, parce que notre volonté d’obtenir de bons résultats ne nous permet pas de nous contenter d’options faciles. Les valeurs dont dépend notre succès ont pour nom : travail, rigueur, professionnalisme, probité et respect des règles l’éthique et de déontologie.

Je sais que je ne peux pas faire marcher seul cet hôpital et je n’en ai d’ailleurs ni l’intention, ni la prétention. Je veux être celui qui va déterminer le cap à suivre ; mais, chacun devra jouer son rôle pour obtenir les résultats escomptés.

Avec un effort et un but commun, avec un grand espoir et un immense dévouement, nous allons travailler sans relâche pour hisser notre hôpital à un niveau plus élevé. L’occasion nous est donnée de changer les choses, nous devons la saisir

En ce qui concerne la santé des populations, je dirai que les usagers deviennent de plus en plus exigeants. Ils veulent des soins de qualité, ils savent que nous pouvons faire mieux et ils veulent ce choix. Parmi les priorités, les urgences seront en bonne place. Je veillerais à ce que de jour comme de nuit, tout patient qui se présente à l’hôpital reçoive un accueil cordial et professionnel, ainsi qu’une prise en charge adéquate. Que l’urgence soit réelle ou ressentie comme telle.

S’agissant du personnel, retenez que les conditions sociales et de travail du personnel et leur bien-être seront ma préoccupation quotidienne. S’il est dit dans le code du travail que « tout travail mérite, un salaire », il est tout aussi vrai que « tout salaire mérite un travail ». J’en appelle à la responsabilité de chacun. Notre travail est un sacerdoce. Je voudrais qu’on resserre les rangs, tout le personnel et moi, autour de la mission, qu’on travaille ensemble et sans relâche au service de nos concitoyens. Je serai à l’écoute de tous, et m’engage à faire une gestion transparente, inclusive, réaliste dans un esprit de franche collaboration et de partenariat. Que les hommes et les femmes qui travaillent dans cet hôpital trouvent dans leur immense réserve de cœur et d’intelligence, la force de chasser la haine et de promouvoir l’amour, le partage et le pardon. Dans un groupe, ceux qui réussissent ce ne sont pas ceux qui travaillent ensemble, mais ceux qui se font confiance.

Guineematin.com : Que demandez-vous aux autorités du haut niveau pour vous appuyer dans la l’accomplissement de votre mission en faveur des populations ?

Pr Mamadou  Dadhi Baldé : Vous savez que l’hôpital Ignace Deen, comme toutes autres structures de la même catégorie, a ce qu’on appelle les EPA ; donc, bénéficié de la subvention de l’Etat. Et, ce sont les subventions de l’Etat qui permettent de faire face aux charges de l’hôpital. Parce que les recettes internes générées par l’hôpital ne permettent pas de couvrir tous ces besoins là. Donc, ce que nous avons à dire aux autorités du haut niveau, c’est de leur demander de nous appuyer en mettant ces subventions à notre disposition à temps. Que les autorités nous fassent confiance pour que ce soit tous les services techniques de la santé de l’hôpital qui décident de ce qu’il faut faire. Parce que comme vous le savez, tout est à faire. On se fixe des objectifs. Parce qu’il faut assainir l’hôpital, il faut assurer les urgences de façon professionnelle. Il faut motiver le personnel.

Guineematin.com : Merci Pr Mamadou Dadhi Baldé pour la disponibilité et pour avoir répondu à nos questions.

Pr Mamadou Dadhi Baldé : Merci monsieur !

Interview réalisée et décryptée par Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225 / 666919225

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