Ecole primaire Jean de la Croix Lamah de Mamou : « en saison sèche, on déshabille les élèves à cause de la chaleur… » (Directrice)

« L’école n’a pas de clôture. Les enfants viennent à l’heure voulue, ils entrent et sortent comme ils veulent… Le 3ème bâtiment n’était  pas une école au départ. C’était un logement des militaires. Comme l’effectif était pléthorique, on a jugé nécessaire d’utiliser ce bâtiment… La saison sèche, à partir de 09 heures, on est obligé de déshabiller les enfants à cause de la chaleur à l’intérieur…», a notamment déploré la directrice de l’école Primaire publique Jean de la Croix Lamah.

Créée en 2002, et située dans l’enceinte du camp militaire de Mamou, au quartier Abattoir, l’école Primaire publique Jean de la Croix Lamah se trouve aujourd’hui dans un piteux état. Elle présente plutôt le visage d’un enclos où sont parqués des bétails, a constaté l’envoyé spécial de Guineematin.com à Mamou.

Un sol et des murs délabrés, des tôles percées où détachées, des élèves assis à 4 ou 5 par banc sous une chaleur étouffante, tel est le visage que présente cette école où étudient des centaines de fils et filles de Mamou.

Trouvée en classe de 4ème année 2 hier, lundi 31 janvier 2022, l’enseignante Aïssatou Keïta décrit les conditions difficiles de travail.

Madame Aïssatou Kéïta, enseignante en 4ème à l’école Jean de la croix Lamah (Mamou)

« Vous avez vu comment la classe est serrée. Pendant le mois de mars, pour qu’on continue les cours, il faut que les enfants se déshabillent. En pleine explication de la leçon, tu peux voir un enfant tomber. Tu es obligé d’interrompre le cours. Cela crée une rupture dans la concentration et ça retarde aussi le programme. Dans cette salle, il y a un effectif de 65 élèves dont 31 filles. Ils sont assis à 4 et parfois 5 par banc. Certains restent par terre pour écrire et d’autres s’arrêtent où attendent que leurs amis finissent. Pendant l’hivernage, même en pleine composition, on est obligé de libérer ces enfants pour préserver leur vie. Parce que dès que le vent commence, le mur tremble et les tôles se soulèvent », a expliqué madame Aïssatou Keïta.

Trouvé également dans une direction de moins de deux mètres carrés qui sert de bureau, la directrice de cette école, madame M’Mah Camara, a déploré que cet établissement scolaire- qui dispose de trois bâtiments qui comptent 7 salles de classe avec un effectif de 762 élèves (dont 390 filles) encadrés par 12 enseignants dont 2 hommes- soit dans un état de délabrement très poussé.

Madame M’mah Camara, Directrice de l’école Primaire Jean de la Croix Lamah sise au quartier Abattoir (Mamou)

« Nous avons des difficultés pour gérer ces élèves, parce que d’abord l’école n’a pas de clôture. Les enfants viennent à l’heure voulue, ils entrent et sortent comme ils veulent, parce qu’on ne peut pas les gérer normalement. Le 3ème bâtiment n’était  pas une école au départ. C’était un logement des militaires. Comme l’effectif était pléthorique, on a jugé nécessaire d’utiliser ce bâtiment. Mais, on a trop peur. Pendant la saison pluvieuse, dès que le vent commence, on libère les enfants. La saison sèche, à partir de 09 heures, on est obligé de déshabiller les enfants à cause de la chaleur à l’intérieur. Il y a également le manque d’eau. Nous avons un puits qui tarit à partir du mois de février sans compter le fait que l’école se trouve au bord de la route bitumée. Donc, la sécurisation des enfants est difficile, parce que les motards viennent en excès de vitesse. Souvent, on enregistre des cas d’accidents », a déploré madame M’Mah Camara.

Face à cette situation, madame M’Mah Camara demande du soutien aux nouvelles autorités.

« Déjà, l’actuel gouverneur de Mamou était dans ce camp militaire. Donc, il connaît la situation. Nous demandons aux autorités de nous venir au secours, de voir que ce sont des enfants de la Guinée et donc c’est l’avenir de demain que nous préparons. Le bâtiment n’est pas approprié pour servir de salle de classe. Les enfants sont assis 4 à 5 par banc. Voilà pourquoi nous demandons un soutien », a-t-elle plaidé.

De Mamou, Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

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