Siguiri : accrochages entre chauffeurs et policiers dans une gare routière

La situation était tendue ce vendredi, 4 février 2022, à Siguiri, où des accrochages ont opposé des chauffeurs à des agents de sécurité. Les violences ont éclaté à la gare routière de « Pont bada » après que la police est venue déguerpir les transporteurs qui occupaient les lieux.

Selon les informations recueillies par le correspondant local de Guineematin.com, tout est parti d’une décision de la mairie de Siguiri de libérer la gare routière de « Pont bada », située au centre-ville. Les autorités communales ont demandé aux membres du syndicat des transporteurs indépendants qui occupent les lieux, d’aller s’installer dans la nouvelle gare routière construite par l’Etat, actuellement occupée par les transporteurs affiliés à l’USTG.

Mais les transporteurs ont refusé de se plier à cette décision, continuant d’exercer leurs activités au niveau de la gare routière de « Pont baba ». C’est ainsi que la mairie a déployé la police sur le terrain ce vendredi pour les faire partir de force. Après avoir détruit les hangars érigés sur les lieux, les agents de la CMIS auraient saisi certains biens appartenant à des chauffeurs et des passagers. Cette situation a irrité les transporteurs, qui ont décidé de protester à travers des jets de pierre en direction des policiers.

« Nous ne sommes pas d’accord avec le maire, qui nous demande de quitter notre lieu de travail. Ici, c’est notre gare routière, elle est au centre-ville, il est très facile pour nos clients de venir ici. Mais si on demande à un client d’aller de l’autre côté (dans l’ancienne gare routière), il ne sera pas facile pour eux de nous voir. Parce que les premières lignes sont attribuées à l’Union des transports et on nous demande d’aller occuper la dernière ligne. Non seulement cette nouvelle gare est distante de la ville, mais aussi quand tu viens, il te faut dépasser d’autres groupes pour nous trouver.

C’est pourquoi nous avons refusé d’aller là-bas. Et ce matin, le maire a demandé à la police de venir nous chasser. Ils sont venus détruire nos hangars et emporter les bagages de nos clients. C’est pourquoi nous avons réagi. Parce que nous avons à faire à des voleurs et non des agents de sécurité », a déclaré Ousmane Magassouba, chauffeur. Appuyés par des jeunes de la localité, les transporteurs ont chassé les policiers qui étaient déployés sur le terrain. Et après le départ des agents de sécurité, ils ont érigé des barricades sur la route pour protester contre leur déguerpissement.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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