Coups d’État en Afrique de l’Ouest : « Si l’économie est mal gérée, ça peut amener les gens à s’emparer du pouvoir », Thierno Oumar Sow

Thierno Oumar Sow

Ces dernières années, l’Afrique de l’ouest est une proie à des épisodes de coups d’Etat. Les militaires, pour diverses raisons, mettent brutalement fin à des mandats des chefs d’Etat de la sous-région, sous le nez et la barbe de la CEDEA (communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) et du reste de la Communauté internationale. Les condamnations de principes et quelques sanctions affutées çà et là n’ont l’air d’inquiéter personne, en tout cas pas les putschistes qui ont trouvé une certaine élégance pour les coups de force. Contrairement à ses aînés des années 60 et ceux des années 90, la nouvelle génération de putschistes prend le pouvoir « sans effusion de sang » et garde le président au frais pour s’assurer de l’ouverture d’une porte dialogue avec la communauté internationale.

Mais, comment comprendre que ces Etats africains soient encore à la merci des coups d’Etat ? Que faut-il pour y remédier ? La CEDEAO peut-elle être la clé d’un ancrage de la démocratie dans la sous-région ?

Dans un entretien accordé récemment à Guineematin.com, Thierno Oumar Sow, qui a fait sa thèse sur la Guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis et d’autres pays dans le monde, s’est penché sur cette problématique. Et, il assure que c’est aux gens qui sont au pouvoir de créer le climat de stabilité.

« Parce que s’il y a instabilité, les tentations pour prendre le pouvoir deviennent plus grandes. Si l’économie est mal gérée (…) avec des gens qui ont volé des millions de dollars, ce sont des choses qui peuvent amener les gens à s’emparer du pouvoir. Et, ils auront en premier lieu le soutien du peuple », a-t-il dit.

Décryptage !

Guineematin.com : ces derniers temps on a constaté une recrudescence des coups d’État en Afrique de l’Ouest. Que vous inspirent ces prises du pouvoir par les militaires dans cette partie du continent ?

Thierno Oumar Sow : Premièrement, je pense que c’est quelque chose qui est très mauvais pour l’Afrique de l’Ouest, mais cela peut surtout causer un recul du développement dans la sous-région. À un moment donné, nous avons pensé avoir terminé avec ce genre de pratiques. Malheureusement, nous avons vu à partir de 2020 que les coups d’État ont repris non seulement en Afrique de l’Ouest. C’est quelque chose qui est très malheureux. Nous sommes dans un contexte très difficile surtout que nous avons aussi des préoccupations avec le terrorisme au Sahel. Le Mali est un État qui est en faillite, majoritairement contrôlé par des forces étrangères ; soit des forces étrangères qui sont venues les assister, soit des insurgés extrémistes ou bien des sécessionnistes comme les Touaregs qui ont envie d’être libres. Donc, c’est une situation qui est très difficile, mais il faut rappeler que les coups d’État ne sont pas nouveaux en Afrique, encore moins en Afrique de l’Ouest. Selon des chercheurs dans ce domaine depuis 1969-1970, il y a eu environ 200 tentatives ou coups d’État réussis en Afrique. C’est vraiment malheureux en 2022 qu’on parle toujours de coups d’État.

Guineematin.com : Mais, pourquoi tant de coups d’Etat sur ce continent ?

Thierno Oumar Sow : Il y a toujours beaucoup de raisons qui expliquent les différents coups d’État en Afrique en général. Premièrement, au moment des indépendances, c’était des pays qui n’étaient pas matures. Et, il y a une instabilité économique et politique qui continue toujours. Mais, aussi, dans les années 1970-1980, il y avait la guerre froide et la géopolitique entre les différentes puissances qui se demandaient entre elles qui devaient régner. Parce que chacun regardait celui qui était en sa faveur. Mais, ceux qui sont venus au pouvoir ont entretenu la mal gouvernance, le népotisme et la corruption. Tout cela suscite les instabilités s’il n’y a pas d’institutions fortes. Les militaires africains sont toujours dans la politique et nous avons constaté qu’en Afrique qu’il y a eu beaucoup de coups d’État. En 2001, après la Guerre en Sierra Leone et au Libéria, la CEDEAO qui était purement économique, dans un premier, a compris qu’on ne pouvait pas se développer s’il n’y a pas la stabilité, s’il n’y a pas la paix. Donc, ils ont commencé à voir comment s’entraider en créant l’ECOMOG (Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (ECOMOG) qui était déployée. Et, cette force est allée même au-delà de ses prérogatives, parce qu’elle ne devait agir qu’en cas d’attaque. Mais, elle est allée plus loin que ce que la charte des Nations-Unies avait prévu pour ramener la paix dans cette région. En 1999, ils (les chefs d’État de la CEDEAO) ont créé le protocole de la prévention des conflits pour prévenir ce genre de guerre entre eux. Mais, je crois que le problème qui a toujours existé entre ces États pour empêcher que quelqu’un vienne au pouvoir par la force, ils ont créé en 1999 le Protocole Additionnel de la démocratie et de la bonne gouvernance pour empêcher que les gens accèdent au pouvoir par la force. C’est à partir de là qu’ils ont commencé à sanctionner. Parce qu’avant 2001, tu pouvais venir au pouvoir par la force, la sous-région on ne te condamne pas et on ne t’exclut pas. Tous les coups d’État qui se sont passés dans les années 1970-1980 jusqu’à fin 1990, il n’y avait pas d’exclusion. Mais, ce protocole-là a permis que les États de l’Afrique de l’ouest puissent prendre ce genre de mesure pour condamner, sanctionner chaque Etat membre où les leaders ont accédé au pouvoir par la force et non par les urnes. Mais, ce qui est malheureux dans tout cela, depuis 1990 jusqu’à aujourd’hui, il y a eu beaucoup de pays ayant connu des Transitions qu’on peut qualifier de démocratiques même si tout n’a pas été rose. Malheureusement, ces civils qui ont accédé au pouvoir sont devenus par la suite des purs dictateurs, parfois plus que les régimes militaires. Donc, cela favorise le fait que les militaires reviennent tout le temps au pouvoir. Parce que si vous êtes au pouvoir avec un petit clan, soit familial ou des amis, vous vous mettez à exploiter les ressources du pays alors que les 90% de la population n’en bénéficient pas. Ça fragilise l’économie. Et, les militaires qui ne sont pas loin, qui sont toujours dans la politique et qui comprennent la politique peuvent profiter du mécontentement de la population pour prendre le pouvoir. Parce que la population va les applaudir. Il y a également des militaires qui sont instrumentalisés par le chef de l’État civil qui est au pouvoir. Donc, le militaire voit ça, il se dit je suis militaire et lui civil, alors sans moi il ne peut pas continuer. Donc, il y a une multitude de raisons qui poussent les militaires à accéder au pouvoir. Personnellement, je condamne les coups d’État. Mais, la démocratie est quelque chose de fragile, elle ne s’obtient pas du jour au lendemain. Malgré une succession démocratique au Mali entre Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumany Touré, le pays a basculé dans un cycle de Coups d’État. Ibrahim Boubacar Keïta a été renversé alors qu’il a été démocratiquement élu. Toutes les juntes qui se sont succédées au Mali de Sanogo à Assimi Goïta ont promis de restaurer la sécurité dans le pays. Mais, jusqu’à présent, ils n’y arrivent pas.

Guineematin.com : En parlant du Mali, il y a aujourd’hui un bras de fer entre ce pays et la France. L’escalade est allée jusqu’à l’expulsion de l’ambassadeur français du Mali. Est-ce qu’on peut dire que le retrait pur et simple des forces françaises du territoire malien est imminent ?

Thierno Oumar Sow : Nous tous suivons actuellement la situation qui prévaut au Mali. Alors, j’ai écouté beaucoup de journalistes en Guinée, notamment dans des talk Show, qui parlent de panafricanisme. Mais, moi je pense que cela est un faux débat. Premièrement, nous sommes en train d’exalter la fibre nationaliste. Je trouve que c’est très mal placé. Je précise que je ne suis pas en train de jouer à l’avocat de la France ou d’autres puissances qui se trouvent au Mali. Mais, il faut que l’on se souvienne qu’il y avait des forces de la CEDEAO qui étaient là, les forces de l’Union Africaine ; mais, en 2013, toutes ces forces n’avaient pas les moyens pour se déployer en vue d’intercepter l’avancée fulgurante des terroristes au Mali. Ce sont les forces françaises à l’époque qui sont allées les repousser. Alors, en tenant compte de ça, je pense qu’au lieu de se taper la poitrine, bien-sûr je ne partage pas certains propos de dirigeants français adressés aux autorités maliennes, mais il faut qu’on se pose d’abord la question : quand la France a décidé de se retirer un peu au Mali ? C’est lorsque la junte a décidé de faire un coup d’État contre un président élu. Après que les militaires ont promis de rendre le pouvoir à un civil, entre-temps, il a fait un autre coup contre le président et le premier ministre de la Transition. Donc, c’est à partir de là que la France a dit qu’elle allait revoir sa stratégie dans le pays. Bien-sûr en laissant le Mali dans la situation dans laquelle il se trouve serait très compliqué pour lui. Mais, il faut dire que le comportement de la junte malienne est inacceptable. Alors, si je vois aujourd’hui cette junte en train de jouer sur la fibre patriotique, c’est quelque chose que je ne partage pas. Je pense qu’au lieu de se taper la poitrine pour dire que je suis fier d’être malien, il faut être réaliste. Parce que 50% de ton territoire n’est pas sous ton contrôle, alors que ce n’est pas quelqu’un d’autre qui t’empêche de le récupérer. Donc, je pense qu’aujourd’hui, avec la présence de Wagner au Mali, nous participons aux jeux des occidentaux comme à l’époque de la guerre froide. Ceci pourrait d’ailleurs encourager certains dictateurs à s’accrocher au pouvoir, puisqu’ils ont plusieurs options. Alors, ces militaires peuvent jouer sur les luttes populaires menées pour prendre le pouvoir tout en promettant de le rendre aux civils ; mais, dans la plupart des cas, ils vont rester au pouvoir. Et, c’est ce que nous sommes en train de vivre dans beaucoup de pays. Il faut que les africains soient capables de faire correctement leur travail ; parce que si cela était fait, il n y aurait pas eu besoin que la France vienne sauver le Mali. Si par exemple la force en attente de l’Union Africaine était opérationnelle, elle pouvait sauver le Mali sans que la France ne soit là. Actuellement, la politique politicienne que les autorités maliennes sont en train d’utiliser, c’est une sorte politique Machiavélique qui consiste à dire qu’elles sont « en guerre » avec la France, donc personne n’osera dire quelque de contraire à la volonté de la junte, parce qu’elle pourrait le considérer comme une trahison. Donc, il y a un fort risque de musellement des libertés dans ce pays, parce que c’est soit tu es avec la junte, mais ils vont le placer autrement, donc le Mali, soit tu es contre le Mali. Et, aucun citoyen ne souhaiterait être dans cette position, parce que tu seras vu comme un traître. Donc, il y a ce genre de politiques qui sont en train d’être manigancées. Je souhaite que les militaires se ressaisissent, organisent les élections et rendent le pouvoir aux civils.

Du côté de la CEDEAO, voir un président comme Alhassane Ouattara qui a modifié la constitution pour rester au pouvoir prendre des décisions contre le Mali, or il n’y a aucune différence entre lui et la junte malienne, est aberrant. Il y a beaucoup de critiques à l’endroit de la CEDEAO, mais il faut comprendre que tous ces gens qui décident dans cette institution viennent des pays membres. Donc, ils représentent leurs États. Alors, comment voulez-vous que ces gens-là prennent des décisions différentes de celles de leurs pays? Pour prévenir les coups d’État, si la CEDEAO était vraiment forte, elle pouvait le faire. On a vu la situation de la Guinée, elle pouvait prévenir le coup d’État du 05 septembre 2021, parce que si les sanctions prises aujourd’hui contre ce pays avaient été les mêmes contre Alpha Condé quand il a changé la constitution avec la mort de plusieurs Guinéens, on aurait pu éviter cette situation où l’on se retrouve aujourd’hui. Malheureusement, c’est un club de dirigeants qui est là et chacun a de sales dossiers dernière lui. Soit il a des opposants en prison, soit il opprime ou il vole pendant les élections ou encore il baigne dans la corruption. Donc, je ne vois pas comment ces gens avec la mal gouvernance peuvent empêcher quelque chose. C’est vrai qu’on ne peut pas accepter les propos de la France, mais ces forces sont au Mali pour aider ce pays. Et, si l’armée malienne était capable de bien défendre son territoire, il n’y aurait pas eu ça.

Guineematin.com : Revenons à la Guinée où une junte dirige le pays depuis le 05 septembre dernier. Pour l’instant, aucun calendrier pour un retour à l’ordre constitutionnel n’est disponible. Pensez-vous qu’on avance dans la bonne direction ?

Thierno Oumar Sow : Je souligne d’abord que le coup d’État guinéen est différent des autres de la sous-région, parce que le moment où Alpha Condé a décidé de tripatouiller la constitution pour s’offrir un troisième mandat il avait perdu toute légitimité. De ce fait, le contrat social entre lui et le peuple était terminé. Il avait juré sur une constitution qu’il allait faire deux mandats pour la respecter ; donc, du moment où il revenu là-dessus, il n’était ni légitime ni légal. En ce moment-là tout Guinéen qui arrivait à s’emparer du pouvoir, c’était un pouvoir du peuple. Alors, pour moi, le coup d’État en Guinée est très différent de ceux qui se sont passés dans la sous-région. Mais, aussi, nous souhaiterions que le Colonel (Mamadi Doumbouya) apprenne du passé et qu’il s’inspire des gens comme ATT et Rawlings ; parce que ces deux figures sont entrées par la grande porte, mais elles sont aussi sorties par la grande porte. Parce qu’elles ont sauvé leurs pays dans des moments très critiques. Donc, nous espérons que le Colonel va se concentrer sur des cas positifs. L’espoir qu’il suscite actuellement au sein de la population guinéenne est grand, alors qu’il prenne conscience de cela pour sortir par la grande porte. Il a posé beaucoup d’actes que je trouve salutaires, maintenant il reste à voir là où nous allons. Et, nous espérons que les gens qui sont avec lui vont l’aider dans ce sens. En Guinée, on parle souvent de cadres ; mais, moi je pense que le pays ne manque pas de cadres. Nous en avons un peu partout, mais nous manquons de patriotes, des gens qui aiment vraiment le pays, des gens qui vont à la fonction publique pour travailler, pour servir, pas pour se servir. Alors, nous espérons qu’il va écouter ceux qui veulent qu’ils réussissent, parce que c’est là le plus important.

Guineematin.com : Que faut-il aujourd’hui pour éviter qu’on retombe et reste permanemment dans les coups d’État ?

Thierno Oumar Sow : La situation actuelle doit interpeller tous les chefs d’État de la sous-région. Donc, s’ils sont élus, qu’ils soient humbles et qu’ils n’oublient qu’ils ne sont pas arrivés là où ils sont par eux-mêmes, mais c’est plutôt parce qu’il y a des gens qui ont eu confiance en eux, qu’ils travaillent pour le peuple en étant démocrates. Parce que s’ils font leur travail correctement, il est difficile qu’ils échouent. Vous avez le président du Niger (Mahamadou Issoufou) qui est venu par la grande porte et qui après est sorti par la grande porte. Mais, beaucoup de présidents, une fois arrivés au pouvoir, deviennent aveugles, arrogants et ils s’entourent de gens qui sont des dinosaures qui ne sont là que pour piller le pays en oubliant le bas peuple, c’est la première chose.

Deuxièmement, il faut être un président rassembleur. Même si tout le monde ne va pas t’aimer ; mais, dans tes actions, n’exclut personne. Que ça soit des groupes politiques, que ça soit des groupes ethniques, religieux, il faut être démocratique et juste, parce que si tu es avec le peuple, le peuple sera là pour toi. Et, c’est aux gens qui sont au pouvoir de créer le climat de stabilité. Parce que s’il y a instabilité, les tentations pour prendre le pouvoir deviennent plus grandes. Si l’économie est mal gérée comme ce que nous voyons avec l’état de nos routes par exemple avec des gens qui ont volé des millions de dollars, ce sont des choses qui peuvent amener les gens à s’emparer du pouvoir. Et, ils auront en premier lieu le soutien du peuple. Nous en avons eu l’illustration avec le Colonel Mamadi Doumbouya. Il y a aussi le facteur géopolitique que nous sommes en train de négliger, les différentes politiques des puissances étrangères. Mais, si tu es avec ton peuple et que tu le sers correctement, humainement, avec sincérité, sans être trop assoiffé du pouvoir en voulant aller au-delà des termes légaux, on peut bien s’en sortir. La démocratie est quelque chose de très fragile. Vous avez vu même aux USA, après 200 ans, elle reste toujours fragile là-bas aussi. Donc, la démocratie est comme une plante qu’il faut arroser chaque jour. Elle n’est pas parfaite, mais il faut travailler chaque jour pour l’améliorer.

Guineematin.com : Que pouvez-vous dire des menaces qui pèsent sur la sécurité de la sous-région aujourd’hui ?

Thierno Oumar Sow : Vous savez que dans le contexte ouest africain, nous avons beaucoup d’insurgés avec la Casamance au Sénégal, il y a le Boko Haram, le Sahel, la Guinée-Bissau, un pays qui n’est pas stable avec la présence des narcotrafiquants et il y a récemment des liens entre les terroristes et ces derniers au près desquels ils vont acheter de la drogue qu’ils revendent pour acheter des armes. Et, comme nous avons des frontières avec ces deux pays (Guinée-Bissau, Mali), c’est quelque chose qui est très dangereux. Il faut que nous essayons de maintenir notre pays dans la stabilité, parce qu’actuellement nous avons une jeunesse majoritairement sans emploi ; et, les terroristes peuvent exploiter toutes les difficultés pour embrigader ces gens-là. Donc, ce sont des choses auxquelles on doit s’intéresser en travaillant dans l’union et la réconciliation. La Guinée est un pays béni, parce que pour le moment Dieu nous épargne certaines catastrophes, mais on doit rester très vigilant. Parce que les risques sont là avec tous les coups d’État enregistrés dans la sous-région qui créent beaucoup d’instabilité. Et, cette instabilité avec les terroristes qui gagnent du terrain, il faut rester vigilant. Vous avez vu qu’une partie du peuple malien se sentait exclu politiquement et économiquement par l’État malien. Cela a créé une atmosphère qui a permis aux terroristes de prendre l’avantage dans ces lieux. Donc, il faut faire beaucoup attention. Lutter contre la corruption, parce que là où elle est très présente, il est difficile d’avoir la sécurité, la paix et la stabilité.

Mamadou Yaya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tél : 622 67 36 81

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