Par Amadou Dioulde Diallo, journaliste-historien : C’est un enchaînement glorieux comme l’histoire sait en produire quand elle a décidé de s’écrire au présent pour donner la grandeur aux hommes, aux pays, aux peuples et aux nations.
Samedi 5 février 2022, Macky Sall prenait la présidence de l’Union Africaine à Addis Abeba, en Ethiopie.
Dimanche 6 février 2022, les lions du Sénégal remportaient la coupe d’Afrique des nations aux dépens de l’Égypte à Yaoundé (Cameroun).
Voilà deux consecrations qui installent le pays du président poète Léopold Sedar Senghor sur le toit de l’Afrique en seulement 48 heures.
On ne peut pas dire mieux de la projection du Sénégal au-devant de la scène africaine et internationale au double plan diplomatique et sportif.
Ces acquis sont indiscutablement le fruit des efforts fournis par ce pays dans la réalisation des objectifs majeurs qu’il s’est assignés et dont l’atteinte a mobilisé toutes les ressources humaines, matérielles et financières possibles.
Si la présidence de l’Union africaine est tournante, Macky Sall, le président sénégalais, succède à son homologue de la RDC, Étienne Thisekedi, ce premier sacre continental des lions du Sénégal est l’aboutissement d’un long travail qui a consisté à mettre en place des centres de formation comme « génération foot » et « Diambars », entre autres,
L’organisation des compétitions nationales de qualité, la réalisation d’infrastructures sportives performantes et l’identification des binationaux.
Au regard de tout cela, il est logique de voir les lions du Sénégal qui sont à leur troisième finale de CAN, occuper depuis plus de deux ans la première place du classement Fifa de l’Afrique.
Il n’y a donc pas de hasard dans cette belle victoire de l’équipe nationale du Sénégal à cette 33e édition de la CAN au Cameroun.
Déjà, le pays va inaugurer, le 22 février courant, un stade flambant neuf de 60 000 places dans la toute nouvelle ville de Diamnadio couvert par le TER (train express régional) qui desservira bientôt l’aéroport international Blaise Ndiaye. C’est autant dire que le gouvernement sénégalais mène courageusement des politiques de développement économique et social porteuses de croissance et génératrices de revenus qui concurrent à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Cette réussite exemplaire du Sénégal peut s’expliquer par la stabilité politique du pays,la puissance et l’influence des confréries religieuses ainsi que la continuité de l’État.
En effet, de Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, tous les projets entamés ont été achevés par le successeur avec la reconnaissance et la considération qui sied en pareilles circonstances. Viennent s’ajouter le meilleur vivre ensemble des sénégalais unis et solidaires à toute épreuve et leur hospitalité.
On peut citer par exemple l’aéroport international Blaise Ndiaye dont les travaux de réalisation furent entrepris par Wade et achevés par Macky Sall.
Là-bas, le Sénégal passe avant tout. Il n’y a pas de complexe à aller s’inscrire à l’école de nos voisins qui vont fêter dans l’allégresse le sacre de leur équipe nationale pendant que notre sily national est rentré prématurément à la maison.
et ce n’est pas fini car les lions du Sénégal vont disputer les barrages des qualifications pour la coupe du monde 2022 au Qatar en mars prochain contre la même équipe des pharaons d’Égypte battus dimanche en finale de la CAN
au pays de Roger Milla.
Si cette qualification est obtenue, alors la génération des Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye, Edouard mendy, kalidou koulibaly, nfamara diedhiou bref tous les héros de yaounde pourront rejoindre au palmarès celle de aliou cisse leur entraîneur, elhadj diouf, kalidou
fadiga, pape bouba diop, henry camara qui avaient atteint les quarts de finale de la coupe en 2002 au Japon et en Corée.
En attendant de remettre son trophée en jeu à la CAN en juin juillet 2023 en côte d’ivoire, les
lions du Sénégal peuvent savourer leur victoire en compagnie de tous leurs concitoyens et de leurs amis. Et, ce Sénégal n’a pas fini de montrer sa domination dans le domaine du football ; car, au-delà de l’équipe victorieuse de ce dimanche à Yaoundé, il faut noter que la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura est sénégalaise, tout comme le premier vice-président de la CAF, maître Augustin Senghor, qui est en même temps président de la fédération sénégalaise de football et maire de Gorée. Il avait dit à la remise du drapeau aux lions de ramener la coupe au peuple sénégalais. C’est aujourd’hui chose faite.
Le président Macky Sall, qui a pris la présidence de l’Union africaine samedi à Addis Abeba, après le sommet de la CEDEAO à Accra, au Ghana, devait effectuer une visite officielle aux Comores pour ne revenir à Dakar que le 9 février. Nul doute que le président de la République va automatiquement rallier la capitale sénégalaise pour accueillir dans l’euphorie jubilatoire et l’ambiance des grands jours les héros de Yaoundé. On apprend d’ailleurs que le chef de l’État recevra les champions d’Afrique demain, mardi, à la présidence de la République. C’est un homme comblé de pouvoir inscrire dans son quinquennat et dans l’histoire du Sénégal, le premier sacre continental des lions.
Celui qui a vu le jour le 11 décembre 1963 à Fatick le jour même où le successeur de Senghor, Abdou Diouf prenait ses fonctions de gouverneur du Sine Saloum dont relève sa ville natale, est un homme heureux et fier de hisser le drapeau de son pays au mat des grandes nations de football.
Macky Sall, l’ingénieur géologue, devenu président, fait rayonner son pays par des résultats probants de sa bonne gouvernance. Le sacre continental des lions en est une parfaite illustration. Ce Sénégal de la Teranga et de Cheik Anta Diop a vraiment de la chance et me semble être un pays béni.
Senghor se retirant volontairement du pouvoir et en le remettant à Abdou Diouf en 1982 avait dit citation : « J’ai trouvé un sénégalais plus intelligent que moi ; donc, je m’en vais ».
Abdou Diouf de répondre à senghor citation : « Monsieur le président, vous voici rendu à vous-même, au plus profond de vous même, au royaume de de la parole et de la plume qui vous a sacré prince ».
Ainsi va et se porte à merveille le Sénégal doublement installé sur le toit de l’Afrique en seulement 48 heures !
Amadou Dioulde Diallo, journaliste-historien
Clermont Ferrand (France)
