Accueil A LA UNE Conakry : Mme Doukouré Asmaou Bah réclame près d’un milliard au Grand...

Conakry : Mme Doukouré Asmaou Bah réclame près d’un milliard au Grand Hôtel de l’Indépendance

Mme Doukouré Asmaou Bah, ancienne Directrice Générale du Grand Hôtel de l’Indépendance (GHI Novotel) de Conakry

Licenciée en 2019 du GHI (Grand Hôtel de l’Indépendance) suite à la signature d’un contrat entre l’Etat guinéen et la société sud africaine SNA dans le cadre de la rénovation et la réhabilitation dudit hôtel, Mme Doukouré Asmaou Bah, ancienne Directrice Générale du Grand Hôtel de l’Indépendance (GHI Novotel) de Conakry, peine encore à entrer en possession de ses « indemnités de licenciement ». Elle travaillait dans cet hôtel depuis 1996 et elle assure que son licenciement n’a pas obéi à la procédure en la matière. Aujourd’hui, elle réclame 954 960 000 francs guinéens au Grand Hôtel de l’Indépendance. Elle a d’ailleurs assigné ce complexe hôtelier en justice pour être rétablie dans ses droits, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mme Doukouré Asmaou Bah,

Selon Me Amadou Sow, avocat de Mme Asmaou Bah, la société SNA s’était engagée au près de l’Etat guinéen de garder le personnel, de réhabiliter et de faire fonctionner le GHI. Malheureusement, ladite société n’a pas honoré tous ses engagements et elle s’est débarrassée des travailleurs de cet hôtel. Elle a forcé sa cliente (nommée par décret) de quitter la direction de l’hôtel et l’a laissé pour compte. C’est pourquoi elle a décidé de trimbaler la société SNA, à travers le Grand Hôtel de l’Indépendance, devant le tribunal de travail.

Maître Amadou Sow, avocat

« Après la signature de ce contrat, ma cliente a été sommée de passer le témoin au responsable de cette société SNA. Étonnée d’avoir reçu ses injonctions, elle adresse un courrier au ministère du Tourisme et de l’Hôtellerie pour demander des explications. C’est en ce moment qu’elle a été informée que l’Etat a signé un contrat avec cette société. Et, par conséquent, elle doit passer le service avec cette société. Elle a fait savoir à sa hiérarchie qu’elle est nommée par décret et c’est seulement par décret qu’elle peut quitter. Elle a exigé à ce que la procédure soit respectée. Mais, finalement, elle a passé le témoin. Et, depuis qu’elle s’est mise à la disposition de cette société, personne ne s’y est intéressé. L’hôtel de l’indépendance qui s’est engagé au près de l’Etat de garder le personnel, de réhabiliter l’hôtel et le faire fonctionner, a décidé de se débarrasser des travailleurs.  Mais, compte tenu des tiraillements qui se sont passés entre eux par rapport à la passation, ils ont décidé de la mettre à l’écart et de régler les autres. Ils sont allés à l’inspection du travail, ils ont fait de protocole, ils ont fait de calcul, ils ont réglé les autres (quelque 150 travailleurs). Mais elle (Asmaou Bah), elle n’a jamais été appelée. C’est après tout cela qu’un responsable de la société l’appelle pour lui proposer un montant qu’elle doit accepter. Elle demande comment est-ce que ce montant a été calculé. Il dit : non, nous on a fait les calculs et on vous propose ce montant. Et, si vous n’acceptez pas ce montant, vous pouvez aller là où vous voulez. Mais, nous c’est ce que nous pouvons. Elle a dit qu’elle ne peut pas accepter ce montant proposé.  Elle a demandé les modalités de calcul pour savoir comment ce montant a été obtenu. Eux-mêmes (la société SNA), ils ont reconnu qu’ils n’ont pas tenu compte de son salaire qui avoisinait 15 millions de francs guinéens. Ils ont estimé que comme elle n’est plus directrice, dans les modalités de calcul, ce montant ne doit pas être considéré comme le montant de son salaire. Et, pourtant, la loi en la matière doit toujours prendre en considération les montants des derniers salaires. C’est ce qui doit entrer en considération dans les calculs. Mais, eux, ils ont pris un montant qu’ils ont voulu prendre, ils ont fait des calculs et ils l’ont obligé de prendre ça, tout en enlevant aussi certaines indemnités. Donc, ce n’est pas seulement du fait de trouver que le montant est dérisoire, mais c’est la manière. Après avoir subi tout ce qu’elle a subi, on vient encore l’imposer un montant qui est insignifiant par rapport à ce qu’elle devait recevoir. Donc, elle a dit qu’elle préfère la justice. C’est pourquoi elle a préféré saisir la juridiction du travail », a expliqué Me Amadou Sow, lors d’un entretien accordé à Guineematin.com vendredi dernier.

A en croire cet avocat, madame Doukouré Asmaou Bah réclame aujourd’hui au GHI le paiement de ses « primes d’ancienneté » et ses « indemnités de licenciement ». Et, le montant s’élève à 954 960 000 francs guinéens.

« On a fait les calculs selon les modalités définies par la loi. Aujourd’hui, elle réclame 954 960 000 francs guinéens, un montant qui a été calculé sur la base des dispositions des articles 172.28 du code de travail, 222.15, 222.16 article 192.10 sur l’indemnité pour violation de la procédure, ensuite sur l’indemnité et licenciement et primes d’ancienneté. Surtout l’ancienneté. C’est ce qui n’a pas été pris en compte par l’inspection du travail au moment où elle faisait le travail. Elle a travaillé au sein de cet hôtel depuis 1996. Seulement pour les primes d’ancienneté, on s’est retrouvé à 444 960 000 francs guinéens. Le dossier évolue bien au niveau du tribunal de travail et nous avons espoir que ma cliente sera rétablie dans ses droits », a précisé Me Amadou Sow.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile