Implosion du FNDC : « la coordination nationale fait la même chose qu’elle dénonçait sous Alpha Condé »

Comme annoncé précédemment, l’implosion du FNDC (Front national pour la défense de la constitution) a été actée. Au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi, 8 février 2022, à Conakry, les coordinateurs de plusieurs antennes du FNDC, constitués en collectif, ont exigé la démission du bureau national du mouvement.

Ce collectif a annoncé aussi des poursuites contre certains responsables du front anti-troisième mandat, soupçonnés de détournement de fonds. Cette fronde intervient quelques jours seulement après le replacement d’Abdourahmane Sano par Oumar Sylla dit Foniké Menguè à la tête de la coordination nationale du FNDC. Mais, les frondeurs précisent que leur mouvement n’a aucun lien avec le choix de Foniké Menguè pour diriger le bureau national.

« Le choix de Foniké Menguè (comme coordinateur national du FNDC) n’est pas un problème. Je pense que lui-même est tombé dans un piège, il doit faire très attention. Parce qu’il a été désigné lors d’une plénière qui a été organisée en catimini. Même ceux qui ont assisté à la plénière ne savaient pas jusqu’à 11h, quel était l’objet de la réunion. C’est quand ils sont venus à la plénière qu’ils ont su que c’était pour remplacer Abdourahmane Sano par Foniké Menguè.

En plus, Sano ne peut partir comme ça sans faire un bilan après trois ans de gestion. On s’est retrouvé dans ce collectif pour sanctionner l’arrogance du parti au pouvoir à l’époque. Mais, on constate aujourd’hui que tout ce que la coordination nationale dénonçait sous le régime d’Alpha Condé, c’est qu’ils sont en train de faire. Donc, tout ce qu’on demande dans ce changement de tête, c’est le bilan de Sano (le coordinateur sortant du FNDC).

Maintenant, s’il s’agit de nommer une autre personne, on n’a pas dit forcément qu’on sera consultés ou qu’on sera parmi les gens qui vont désigner la personne, mais au préalable, il faudrait qu’on nous respecte, qu’on nous considère. On n’a pas mené ce combat pour dérouler un agenda caché. Parce que si les gens ne sont pas informés au préalable, je pense qu’il y a un agenda caché. Donc, c’est cet agenda que nous ne voulons pas suivre », a indiqué Alhabib Bah, coordinateur régional du FNDC à Labé.

Poursuivant, il a laissé entendre que le combat du collectif des coordinateurs du FNDC n’est pas motivé par un problème d’argent, comme certains tenteraient de le faire croire. « Depuis le 5 septembre, la prise du pouvoir par l’armée guinéenne, le FNDC n’a pas fonctionné. Pourquoi ? Parce que la coordination nationale prenait toute seule les décisions. Malheureusement, ils veulent remettre en question ce que nous avons fait ou ce que nous sommes en train de faire.

Parce que la question de l’argent ne peut pas nous diviser. Si nous aurions voulu de l’argent, il y a le régime d’Alpha Condé que nous avons combattu qui avait voulu nous donner énormément d’argent. Je suis le Coordinateur régional de l’antenne du FNDC de Labé, j’avais énormément de poids. Si j’avais voulu de l’argent, j’allais l’avoir. Si j’avais voulu d’un poste, j’allais l’avoir. Mais à chaque fois qu’il y a guéguerre, les gens mettent l’argent devant. Nous demandons un compte-rendu officiel du FNDC dans les médias.

Qui a financé la tournée de la délégation du FNDC dans la sous-région ? C’est la junte qui a financé ? Ce sont des institutions qui ont financé ? L’argent vient-il des caisses du FNDC ? Tout le peuple de Guinée a le droit de savoir cela. Personne n’est allé vers ces gens pour un compte-rendu officiel. C’est un mépris envers les coordinateurs du FNDC, envers tous ceux qui se sont battus contre le troisième mandat de M. Alpha Condé », a dit Alhabib Bah.

A noter que ce collectif des frondeurs est composé des antennes régionales du FNDC de Boké, Kankan, Kindia, Labé, Mamou et de Conakry, ainsi que des antennes préfectorales de Boffa, Télimélé, Pita, Dalaba, Mali, Tougué, Koubia et Dinguiraye.

Mohamed Guéasso DORE pour Guineematin.com

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