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Missions du CNT à l’intérieur du pays : Fodé Mohamed Soumah dénonce « un non-sens, une diversion »

Honorable Fodé Mohamed Soumah, président du parti la Génération Citoyenne (GeCi)

A peine installé, le CNT (Conseil national de la Transition) suscite déjà une polémique. Lors de sa première session plénière, tenue lundi dernier, le parlement transitoire a décidé de dépêcher des missions à l’intérieur du pays pour recueillir les avis des citoyens avant de commencer les travaux sur la constitution.

Une décision que désapprouvent plusieurs acteurs de la classe politique, qui la trouvent inopportune et surtout insensée. C’est le cas notamment de Fodé Mohamed Soumah, le président de la GéCi (Génération Citoyenne), qui s’est prononcé sur cette question dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com ce mercredi 9 février 2022. Ce vice-président de la dernière Assemblée nationale dénonce une diversion visant à faire perdre inutilement du temps et de l’argent.

Décryptage !

Sitôt le CNT installé, on va déjà vers des atermoiements, l’improvisation et le bricolage, alors que nous avons des Conseillers représentatifs de toutes les couches de la population.

Cette virée à l’intérieur du pays est un non-sens car ils connaissent les problèmes auxquels ils sont confrontés. On n’a pas besoin de dépenser autant d’argent ni de perdre du temps pour aller toucher du doigt les maux qui gangrènent la société guinéenne.

Mon expérience de Vice-président du bureau sortant enseigne que le premier rôle du CNT serait de fixer le chronogramme de ses activités avec la mise en place des commissions, afin de donner de la lisibilité sur le processus transitoire. Mais nous constatons que près d’un semestre après la prise du pouvoir par le CNRD, la transition ne semble pas avoir démarré.

Donc, il nous tarde de connaître les tenants et aboutissants de la Constitution 2022, des listes électorales et des 3 élections à tenir. J’estime que les Conseillers peuvent s’appuyer sur la Constitution de 2010 qui ne demande que quelques réajustements et adaptations, plutôt que d’aller vers sa réécriture.

Il n’est nul besoin de justifier l’option d’en tirer les listes électorales alors que nous venons de tenir des élections. Il suffirait de réactualiser l’existant en exigeant un passage de tous les détenteurs de cartes d’électeurs devant les démembrements pendant un mois et d’écraser le reste des données. Ensuite, ceux qui ne figurent pas sur les listes pourraient se faire enrôler.

Voilà deux solutions rapides, fiables et économiques qui pourraient se faire pendant le premier semestre 2022. Ensuite, nous pourrions utiliser le restant de l’année pour aller aux élections et boucler la transition avant le 1er janvier 2023.

C’est le lieu d’interpeller tout le monde, à commencer par le président du CNRD, que personne n’a intérêt à faire perdurer la période transitoire face à une économie exsangue et des sanctions qui risquent de s’accentuer. Il est encore temps de s’éloigner de la diversion, la division, les mesures inappropriées et les décisions qui ne relèvent pas des prérogatives d’un pouvoir d’exception.

Une transition apaisée ne se décrète pas et ne se limite en vœux pieux, il faut du courage politique et la fibre patriotique pour un retour à l’ordre constitutionnel dans des délais raisonnables.

L’année en cours pourrait suffire malgré les 6 mois perdus, si nous voulons faire avancer le pays dans le sens du progrès, de la paix et du développement. Tout le reste n’est que verbiage, littérature et politique politicienne.

Propos recueillis par Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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