Menaces contre Cellou Dalein et Sidya Touré : les jeunes de l’UFDG et de l’UFR se retrouvent contre la junte militaire du CNRD

C’est un message qui était très attendu ce samedi, 19 février 2022, au siège national de l’UFDG. Le message de la jeunesse, au lendemain de la décision de la junte militaire de déloger Cellou Dalein Diallo de sa maison de Dixinn, surtout qu’il y avait déjà des menaces de limitation de l’âge des candidats à la magistrature suprême de la Guinée. Et, comme on pouvait s’y attendre, les jeunes ont réaffirmé leur total soutien à leur leader.

Prenant la parole au nom des jeunes, Ismaël Doukouré du Comité national de la jeunesse de l’UFDG a livré un message clair et très ferme. « Ils sont prêts et attendent le mot d’ordre de la Direction Nationale en cas d’injustice de quelque nature que ce soit. Ils n’accepteront aucune forme d’exclusion de leur candidat que vous êtes. Ils n’accepteront plus jamais que leur victoire soit injustement attribuée à un autre candidat. Ils exigent que justice soit rendue aux centaines de jeunes froidement assassinés et dont on ne parle plus », a-t-il lancé.

Par ailleurs, Ismaël Doukouré a annoncé que des membres du CNJ de l’UFDG ont déjà rencontré des responsables de la jeunesse de l’UFR pour « la mise en place d’une dynamique des jeunes pour défendre la démocratie contre la partie toxique qui veut dévoyer la transition… ».

Guineematin.com vous propose, ci-dessous, l’intégralité de ce discours :

DISCOURS DU COMITE NATIONAL DES JEUNES

Monsieur le Président,

Messieurs les vice-présidents,

Mesdames et messieurs les membres de la Direction Nationale

Mesdames et messieurs les membres du bureau exécutif,

Mesdames et messieurs les membres du comité national des jeunes,

Mesdames les membres du comité national des femmes,

Mesdames et messieurs les membres des fédérations, sections et comités de base,

Mesdames et messieurs les membres des associations et mouvements de soutien (section motard, sérés et taabés)

Chers militants et sympathisants bonjour,

Je commence mon intervention par une fable que j’emprunte à un journaliste d’un média de la place.

Un jour alors que le prophète JESUS se promenait, il est venu trouver un aveugle qui pleurait à chaude larme. Jésus inquiet vient vers l’aveugle et lui demanda mais pourquoi tu pleures donc ?

L’aveugle de répondre, je veux te voir et te toucher mais je ne peux car je suis aveugle. Naturellement, Jésus toucha l’aveugle et miraculeusement, il retrouva la vue.

Jésus continua son chemin. Plus loin, il trouva un tétraplégique, donc un handicapé des quatre membres entrain de pleurer. Jésus lui posa la question mais pourquoi pleures-tu ?

Le monsieur de répondre, je veux te suivre, malheureusement, mon handicap ne me le permet pas. Jésus toucha l’handicapé qui bien évidemment retrouva le fonctionnement normal de ses membres.

Ensuite Jésus poursuit son chemin et trouva un trouva un monsieur entrain de pleurer à chaude larme, Jésus lui demanda, pourquoi pleures-tu ? Le monsieur répond,

Je suis guinéen.

Vous savez qu’à fais Jésus ?

Il s’asseya à coté du guinéen et il se mit à pleurer, parce là, il s’est rendu compte que cette fois ci, il a fort à faire ..

Je raconte cette fable monsieur le Président parce qu’au vu de ce que vous avez fait pour la Guinée et au vu de ce que vous pouvez encore apporté à ce pays, aucune logique ne permet de comprendre pourquoi cet acharnement contre votre personne.

Monsieur le président, en 2010 alors que le pays était au bord d’une guerre civile, vous l’avez sauvé grâce à votre patriotisme et votre sens de responsabilité. En retour le régime nous a servi du sang et des larmes.

Alors que toutes les institutions étaient inféodées et que la plupart des leaders avaient abdiqué ou tout simplement abandonné le peuple de Guinée à son propre sort, vous avez lutté au prix de votre vie et de celles de vos militants pour sauver ce qui restait encore de notre pauvre démocratie

Le 5 septembre 2021, alors que la junte qui s’est emparé du pouvoir était en quête de légitimité,  vous avez été l’un des tous premiers soutiens de celle-ci. Cinq mois après, on commence à nous servir injustice, spoliation et tentative d’exclusion.

Mais ça, c’est mal connaitre le peuple de Guinée en général et  l’UFDG et ses militants en particulier qui ont résisté pendant  11 ans face à une dictature noire et qui lutteront encore aussi longtemps que nécessaire.

Monsieur le Président, mesdames et messieurs, le comité national des jeunes de l’UFDG a fait une tournée dans les différentes fédérations du grand Conakry pour échanger avec les jeunes  à  la base. La tournée avait pour but de remobiliser et sensibiliser les militants à bien se préparer pour les échéances futures mais aussi leur demander d’accompagner la transition qui est en réalité la leur car ce sont eux qui ont mené le combat contre la dictature.

En retour, ils nous ont rappelé Monsieur le Président que pour arriver là, ils ont perdu des centaines d’amis et frères, d’autres jeunes sont handicapés à vie dans la lutte contre l’exclusion, pour la justice et pour l’instauration d’une véritable démocratie.

Ils ont rappelé donc qu’à ce titre, ils demeurent les véritables sentinelles de la transition qui doit aboutir dans un délai raisonnable à une élection libre, transparente et inclusive. Il est donc hors de question de faire tous ces sacrifices pour rien.  Les jeunes nous chargent de vous dire :

1-Ils sont prêts et attendent le mot d’ordre de la Direction Nationale en cas d’injustice de quelque nature que ce soit

2- Ils n’accepteront aucune forme d’exclusion de leur candidat que vous êtes.

3-Ils n’accepteront plus jamais que leur victoire soit injustement attribuée à un autre candidat

4- Ils exigent que justice soit rendue aux centaines de jeunes froidement assassinés et dont on ne parle plus.

Monsieur le Président, mesdames et messieurs, toujours dans le cadre de la mise en place d’une dynamique des jeunes pour défendre la démocratie contre la partie toxique qui veut dévoyer la transition, nous avons rencontré les responsables des jeunes de l’UFR avec lesquels nous partageons les mêmes préoccupations et la même vision. Nous nous sommes accordés de travailler de concert pour sauver notre démocratie que nous avons acquise de haute lutte et de lutter contre toutes formes d’exclusion. Il faut préciser que cette dynamique sera élargie à tous les partis politiques ayant la même vision.

Nous sommes d’ailleurs au courant des agissements de cette partie toxique qui se fait appeler société civile et qui prétend parler au nom du peuple et qui est guidée par des hauts perchés. Soyez sûrs que  nous danserons pas à cette musique là.

Je termine monsieur le Président en disant que vous n’avez jamais abandonné le peuple de Guinée et soyez sûr qu’il vous le rendra bien au moment venu, que ça soit dans les urnes ou par la rue si nécessaire.

Je vous remercie

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