Mohamed Kaba du PADES sur la récupération des domaines de l’Etat : « un bien de l’Etat est inaliénable »

Depuis quelque temps, le gouvernement guinéen, sous l’égide du CNRD (la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis le 05 septembre dernier), est résolument tourné dans la bataille pour la récupération du patrimoine immobilier de l’Etat. Cette opération, bien que salutaire, est largement critiquée sur la forme. Beaucoup y voient de l’acharnement et dénoncent une violation de la loi en la matière. Mais, pour Mohamed Kaba, coordinateur administratif du PADES (parti des démocrates pour l’espoir), « ce qui appartient à l’Etat est la propriété de l’Etat ». Et, il ne saurait en être autrement qu’à des conditions bien précises et bien particulières, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Il abordé ce sujet ce samedi, 19 février 2022, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du PADES. Et, Mohamed Kaba s’est montré tranchant.

« Un bien de l’Etat est inaliénable. Ça veut dire qu’on ne saurait se l’approprier. Quelque soit le temps, il demeurera dans le portefeuille de l’Etat. Il faut aussi reconnaître que le bien de l’Etat peut passer du domaine public au domaine privé. J’ai entendu beaucoup de personnes parler de ça. C’est vrai. Mais, cela doit se passer dans des conditions bien précises et bien particulières… Nous n’allons pas parler à la place de la justice. Ce que nous allons dire, c’est que la récupération des biens de l’Etat, je pense qu’il n’y a pas de discussion à ce sujet. Ce qui appartient à l’Etat est la propriété de l’Etat. On ne peut pas changer cela, on ne peut pas dénaturer cela », a-t-il déclaré.

Cependant, pour le coordinateur administratif du PADES, l’Etat doit s’assurer de respecter la forme dans cette opération pour éviter de perdre du temps pour rien.

Mohamed Kaba, coordinateur administratif du PADES et membre du conseil national de la Transition

« Je vais parler un peu de la démarche ; parce qu’en matière de Droit, la forme est aussi importante que le fond. Il faut faire en sorte que la forme ne retarde pas le fond ou que la forme n’altère pas le fond ou que la forme n’empêche pas simplement le fond. Ça veut dire que nous sommes d’accord que toute la lumière soit faite sur cette histoire de biens de l’Etat. Mais, nous souhaitons que cela se fasse dans les règles de l’art. Parce que si ce n’est pas fait dans les règles de l’art, nous allons perdre énormément de temps et nous risquons de ne pas aboutir. Donc, il est important que la démarche se fasse dans les formes qui conviennent », a dit Mohamed Kaba.

Par ailleurs, ce cadre du PADES a demandé aux autorités de faire en sorte que ce combat pour la récupération des biens de l’Etat ne fasse pas oublier les crimes de sang et le droit à la justice des nombreuses victimes.

« On a aussi parlé des questions de crime dans notre pays. Parce qu’on oublie cela. Je crois que l’action de la justice ne devrait pas s’arrêter à la récupération des biens de l’Etat. Ce pays a énormément souffert dans sa chair. Ce pays a énormément souffert de la perte en vies humaines. Beaucoup de jeunes guinéens qui se sont battus pour que ce pays change ont été fauchés à la fleur de l’âge. Je crois que nous avons un devoir moral vis-à-vis de ces enfants, de toutes ces filles et tous ces fils de Guinée qui ont donné de leurs vies malgré eux pour que la Guinée avance. Je crois qu’il est important qu’un regard particulier soit porté sur ce pan. La vie humaine est sacrée. Lorsque nos compatriotes perdent la vie, il est de notre devoir de faire en sorte que réparation soit faite, que justice soit faite et que surtout nous ne revivions plus cela. C’est un chantier, à mon avis, aussi important que toute cette lutte contre la corruption et la récupération des biens de l’Etat », a indiqué Mohamed Kaba.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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