Conakry : lancement de la 1ère édition du concours national « Epelle-moi »

Le niveau mondial des élèves en orthographe est en train de chuter. Et, l’une des causes de ce constat amère est l’avènement des nouvelles technologies, avec notamment les abréviations dans les massages. Ce constat est encore plus alarmant dans certains pays comme la Guinée où l’éducation est quasiment laissée pour compte. Alors, pour remédier à cela, le Nimba Network Group et l’association ‘’Une chance pour tous’’ ont lancé la première édition du ‘’concours national Epelle-moi’’ à Conakry hier, samedi 19 février 2022. Le but de ce concours est d’améliorer le niveau de l’orthographe des jeunes élèves, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

« Epelle-moi » est un concours d’épellation destiné aux élèves de primaire et collège, du CM2 à la 3ème, afin de revaloriser l’orthographe dans les écoles par le jeu au près des apprenants. Le principe du jeu est basé sur l’épellation de mots tirés au sort par le jury selon le niveau du candidat, sans commettre d’erreur et dans un temps imparti.

Emmanuel Tamba Millimono, chargé à l’organisation du concours ‘’Epelle-moi’’

« L’idée d’organiser ce concours vient d’un constat. Les nouvelles technologies de l’information, bien qu’elles nous aides, mais on a remarqué que les enfants perdent de plus en plus le niveau d’apprentissage de la langue française à cause des abréviations, la langue s’effrite et aujourd’hui ils ne savent plus comment s’écrivent ou se prononcent certains mots. Donc, on s’est dit qu’il fallait mettre à la disposition de certains établissements d’enseignement un outil didactique qui va permettre aux enfants de se mettre à niveau dans la langue française, mais découvrir aussi des nouveaux mots. Également, appuyer ces enfants dans leur parcours scolaire et permettre à ceux qui les suivront de se dire quand on travail bien on peut avoir l’opportunité de représenter son établissement et de briller sur la scène nationale », a expliqué Emmanuel Tamba Millimono, le chargé à l’organisation du concours ‘’Epelle-moi’’.

Foulematou Diallo, élève

Selon les informations, ce sont 200 élèves de 18 établissements scolaires de Conakry qui se sont affrontés durant cette journée. 20 élèves de chaque niveau sont qualifiés pour la finale prévue le 19 mars prochain.

« Il y a eu plusieurs règles qui ont été mises en place. D’abord, dans la présélection, nous avons contacté plusieurs établissements de la place que nous avons rencontrés personnellement pour la participation à ce concours. C’est pourquoi vous avez rencontré plusieurs établissements de différentes communes et personne n’a été exclu. Nous sommes passés dans toutes les communes. Donc, vous verrez des représentants de différentes communes dans ces écoles-là qui sont ici présentes aujourd’hui. Et, au-delà de cela, on a tenu compte de plusieurs critères pour sélectionner les candidats, notamment le critère de compétitivité des candidats. Vous verrez qu’il y en a de plusieurs niveaux : on a la sixième année parce que c’est le niveau le plus élevé et tous les niveaux de collège 7ème, 8ème, 9ème et 10ème. Maintenant, concernant le concours, c’est un concours d’épellation classique. On vous donne le mot, vous l’épelez. Mais, ce qui rend le concours plus intéressant, c’est qu’il y a de la pression. Parce que vous devez le faire en 30 secondes, mais aussi en respectant les règles comme les accents, les traits d’union pour montrer vraiment quand on veut épeler un mot et quand on veut écrire, on se contentera pas de le faire, mais de le faire correctement. Plus tard, ça pourra les aider dans l’administration, parce que nous le savons tous, les actes juridiques ou quoi que ce soit, ça se rédige avec une certaine rigueur, cette rigueur qu’on a voulu imposer aux enfants », a indiqué Emmanuel Tamba Millimono, tout en précisant que la volonté des organisateurs est de requalifier le système éducatif guinéen par ce concours qui crée de l’émulation entre les enfants dans l’apprentissage de la langue française.

Noëlle Hachem, directrice du Lycée libanais de Conakry, assure avoir préparé ce concours de manière très sérieuse avec ses élèves. Et, elle pense qu’ils pourront s’en sortir.

Noëlle Hachem, Directrice du Lycée libanais à Conakry

« Nous avons préparé ce concours de manière très sérieuse. On a pris beaucoup de temps pour les élèves, on leur a expliqué le règlement et ce n’est pas facile parce qu’au début ils doivent répéter le mot, l’épeler et ensuite le reprononcer. Donc, ce n’était pas évident de suivre ce règlement-là, mais je pense que les élèves ont compris. Seulement, avec l’émotion et le stress c’est autre chose. On a fait une dictée une première fois, une deuxième fois et à la troisième nous avons pris les meilleurs. Mais, en même temps, je n’ai pas forcément choisi les meilleurs, mais j’ai pris les plus courageux et les plus vaillants. Parce que pour une dictée, savoir écrire l’orthographe est important. Mais, pour une compétition comme ça, il faut énormément de courage. Donc, il y a des enfants courageux et qui peuvent s’en sortir », a-t-elle assuré.

Du courage, Foulematou Diallo, élève de la 6ème année à Sainte Marie de Dixinn en a eu pour être parmi les 20 retenus de sa catégorie.

« Ça c’est très bien passé, parce que j’ai révisé avec ma mère les mots qu’on nous a donnés. Donc, c’était facile. Je remercie beaucoup les organisateurs et organisatrices de cet événement », a-t-elle dit, tout en précisant être prête à réviser encore plus pour la grande finale.

Pour cette première édition dont la finale est prévue le 19 mars prochain, les premiers de chaque niveau recevront une récompense de 5 millions de francs guinéens, avec d’autres cadeaux. Et, le candidat vainqueur de l’ultime phase mêlant tous les niveaux confondus aura le prix de l’AS des mots avec 5 millions de francs guinéens et divers cadeaux.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tel: 622 67 36 81

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