Ennuis judiciaires pour Louncény Nabé : l’ex Gouverneur de la BCRG accusé d’un vol de plus de 4 milliards

Dr Louncény Nabé, ex Gouverneur de la Banque centrale

Alors qu’il n’en n’a pas fini avec l’affaire où il est accusé « d’abus de confiance et de rébellion » portant sur 47 milliards de francs guinéens au préjudice des établissements Alsény Bangoura et associés, l’ex gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) est impliqué dans une autre affaire. Dr Louncény Nabé est encore poursuivi pour abus de fonctions et vol portant sur un chèque de plus de 4 milliards de francs guinéens.

Il est donc cité à comparaitre devant le Tribunal de Première instance de Kaloum le 9 mars 2022, a appris un journaliste de Guineematin.com qui était au tribunal de première instance de Kaloum.

Lors de la dernière audience du procès qui l’oppose à Me Lansana Salifou Soumah (huissier de justice), l’affaire a été renvoyée à la date de ce mercredi, 23 février 2022, pour la suite des débats. A la demande des avocats de la défense, le dossier, aussitôt ouvert ce matin, a été de nouveau renvoyé au 9 mars 2022  pour la comparution de l’ex Gouverneur de la BCRG.

Le Dr Louncény Nabé est cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Kaloum pour, dit-on, avoir, courant année 2020, soustrait frauduleusement un chèque d’un montant de plus de 4 milliards de francs guinéens et abusé de ses fonctions ou de son poste de gouverneur, en accomplissant ou en s’abstenant d’accomplir dans l’exercice de ses fonctions, les formalités relatives au paiement dudit chèque en violation des lois afin d’obtenir un avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne en entité.

A l’audience de ce mercredi, le prévenu a brillé par son absence. Ce qui a aussitôt poussé la défense et le ministère public à demander le renvoi de cette affaire à quinzaine pour la comparution du prévenu. Une demande à laquelle a accédé en renvoyant l’audience au 9 mars 2022 prochain.

Au sortir de la salle d’audience, les avocats des parties au procès se sont prêtés aux questions des journalistes. Me Mountaga Kobélé Keita, avocat de la défense, nouvellement constitué, a assuré que rien n’empêchera son client d’être présent à la prochaine audience.

Me Mountaga Kobélé Keita

« Je viens d’être constitué aux côtés de Me Sékou Koundiano qui est aussi l’avocat de Monsieur Louncény Nabé, à l’effet d’assurer la défense de ses intérêts dans cette affaire. Donc effectivement le dossier a été évoqué. Nous de la défense avons demandé le renvoi de cette affaire au motif que la forme n’a pas été respectée. Parce que la cédule de citation a été signifiée deux jours avant l’audience. Donc, conformément aux dispositions du code de procédure pénale, le tribunal était obligé de renvoyer le dossier au 9 mars prochain pour la continuation des débats. Nul n’est au-dessus de la loi. Notre client va se présenter puisque force doit rester à la loi. C’est vrai que nous sommes avocats de Dr Louncény Nabé, mais on ne peut pas lui dire de ne pas répondre à l’appel du tribunal. Donc on viendra pour que le tribunal examine le dossier et donne raison à qui de droit », a laissé entendre Me Keita.

Me Francis Charles Kpaga Haba

De son côté Me François Charles Kpaga Haba, l’un des avocats de la partie civile a tenu à rappeler : « Il faut d’abord rappeler que ce dossier a été évoqué plusieurs fois, mais avec une nouvelle composition suite à la mutation des magistrats, il a été évoqué aujourd’hui. Et le ministère public a demandé le renvoi deux 2 semaines pour la non comparution de monsieur Louncény Nabé, au motif qu’il aurait reçu tardivement la citation à comparaître. Monsieur Louncény Nabé est poursuivi par la partie civile et le parquet pour des infractions d’abus d’autorité et de vol. En résumé la partie civile est bénéficiaire d’une décision de justice qui avait ordonné le paiement d’un certain montant. En exécution de cette décision de justice, la direction de la Société générale des banques a émis  un chèque au profit de la partie civile. Et c’est lors de la compensation entre les banques, c’est-à-dire la banque tiers Société générale des banques et la banque qui devait payer le montant, la banque UBA que le chèque a disparu. Après, on s’est rendu compte que le gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée a intercepté le chèque en cours de route. Nous, nous avons estimé que cela ne rentrait pas dans ses attributions de saisir un chèque à la compense. Donc, nous avons estimé que cet acte constitue non seulement un vol mais aussi un cas d’abus d’autorité. Le chèque a une valeur d’environ 5 milliards. Nous avons accepté le renvoi, parce que les véritables bénéficiaires du chèque sont des pauvres paysans qui ont été expulsés par un projet minier et qui en souffrent. Mais nous avons l’obligation d’accepter ce renvoi-là. Et nous estimons que monsieur Louncény Nabé fera tout pour qu’il puisse comparaître à la date indiquée et que les débats puissent continuer. Dans la procédure antérieure, un mandat d’amener avait été décerné contre Dr Louncény Nabé. Ce mandat avait été exécuté et il avait commencé à comparaître. Il est à préciser que nous nous sommes beaucoup battus il y a de cela 2 ans. Monsieur Louncény Nabé avait refusé de comparaître. A l’époque il était gouverneur de la Banque Centrale. Mais avec les nouvelles autorités et les diligences du parquet, il a commencé à comparaître ».

A suivre !

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Facebook Comments Box