Labé : des enseignants contractuels communautaires manifestent pour réclamer leur intégration à la fonction publique

Plusieurs dizaines d’enseignants contractuels communautaires ont battu le pavé ce mercredi, 02 mars 2022, dans la ville de Labé pour réclamer leur « intégration sans condition » à la fonction publique. Ces enseignants, venus de différentes écoles de la préfecture de Labé, ont boudé les classes pour aller manifester devant les locaux de la DPE (direction préfectorale de l’éducation) et l’IRE (inspection régionale de l’éducation), a appris le correspondant de Guineematin.com à Labé.

« Non au concours ! Oui à l’intégration à la fonction publique sans condition ! » C’est avec ce slogan que les enseignants contractuels communautaires de Labé sont partis du Stade aux environs de 11 heures pour rallier les locaux de la DPE et de l’IRE. Ils disent avoir été trahis par l’Etat et promettent de débrayer toute la semaine pour exprimer leur mécontentement.

Ibrahima Sory Diallo, porte parole des manifestants

« On a été évalué à l’école, c’est après ça que nous avons été déployés sur le terrain. Parce qu’ils ont compris que nous pouvons exercer le métier, enseigner les élèves. Mais, à l’issue de tout cela, l’Etat nous a abandonnés. A chaque fois ils nous promettaient une contractualisation d’Etat afin de nous employer à la fonction publique, mais nous n’avons rien vu. Aujourd’hui, nous déplorons que la liste qui était à 11.000 enseignants soit allée jusqu’à 25.000 enseignants. Nous n’avons pas peur du concours, mais nous savons qu’une fois à ce concours, ce sont les leurs qu’ils vont prendre et laisser nous qui sommes sur le terrain. C’est pourquoi nous réclamons notre intégration à la fonction publique sans concours. Parce qu’on a déjà été évalué et on sait que nous pouvons tenir les cours sans problème. Nous sommes tous en situation de classe. C’est pourquoi nous avons demandé à tous les contractuels communautaires d’abandonner les cours pour cette semaine pour montrer notre mécontentement. Car, nous avons été trahis par l’Etat. Tant que nos préoccupations ne sont pas prises en compte, nous allons continuer la manifestation », a martelé Ibrahima Sory Diallo, le porte-parole des manifestants.

Face à ces manifestants déterminés à se faire entendre, Bato Donzo, l’inspecteur régional de l’éducation de Labé, a rassuré que l’administration scolaire est en train de se battre pour qu’il y ait la transparence dans la sélection pour que seuls les méritants soient retenus. Mais, l’autorité éducative régionale a aussi invité les enseignants à jouer leur partition dans la lutte contre la corruption dans le secteur éducatif.

Bato Donzo, inspecteur régional de l’éducation de Labé

« Notre lutte aujourd’hui, c’est pour qu’il y ait la transparence. Nous-mêmes quand nous allons sur le terrain, on a les larmes aux yeux. Puisqu’avec cette corruption, nous avons aujourd’hui des enseignants qui sont dans des classes alors qu’ils ne doivent pas y être. Nous avons vu des enseignants, on a envie de les retirer de la classe, mais on n’a pas un remplaçant à mettre là. Il y a des enseignants qui sont là dont leur présence est égale à leur absence. Donc, l’administration scolaire est en train de se battre pour que dans cette sélection qu’il y ait la transparence et que les méritants soient retenus. Car, l’élève ne reflète que son maître. Nous sommes avec vous, nous sommes pour vous et nous nous battons pour vous. Luttons tous contre la corruption. Mais, jusqu’à présent, la fonction publique n’a pas défini un nombre qui sera recruté au compte de l’éducation. Donc, attendons que les stratégies soient définies et que nous engagions la lutte pour qu’il y ait la transparence », a dit Bato Donzo.

A noter que selon les statistiques fournies par la coordination régionale de l’éducation de Labé, ils sont plus de 400 enseignants concernés par cette situation.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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