Une délégation du Conseil national de la transition (CNT), composée de cinq membres et dirigée par le Professeur Hassane Bah, a rencontré ce mercredi 2 mars 2022, une centaine d’acteurs socioéconomiques et politiques de la commune de Ratoma, a constaté Guineematin.com, à travers une de ses journalistes.
Cette rencontre qui a été présidée par le Vice-maire Abdoul Salam Sow, s’est déroulée au siège de la mairie de Ratoma en présence de plusieurs Conseillers communaux, des responsables de partis politiques et de quartiers, de représentants des associations de jeunes et de femmes, des syndicalistes, des hommes de médias, des représentants des religieux, du secteur informel et d’agents en uniforme.
La délégation a expliqué aux participants que le but de la réunion est de rencontrer et recueillir les avis des populations sur la transition et la future Constitution. Un exemplaire de la Charte de la transition et un questionnaire ont été distribués dans la salle avant l’ouverture des débats.
Un tour de la salle a permis de comprendre les grandes préoccupations des citoyens de cette commune qui déplorent la violation des textes de loi, la mal gouvernance, l’insécurité ou encore la recrudescence des cas de viol et la non prise en compte à leur juste valeur par les décideurs de l’éducation et la santé.
Pour ce qui est de la réconciliation, l’écrasante majorité des participants s’est dégagée pour dire que les Guinéens n’ont aucun problème entre eux. Au contraire, ceux qui incarnent l’Etat, ce sont eux les porteurs de l’injustice, de l’exclusion, du favoritisme et même des violences et des crimes économiques et de sang dont sont victimes les populations. C’est pourquoi, tous ont insisté à ce qu’il y ait une véritable justice aux victimes, la réparation des dégâts et la sanction des auteurs, pour mettre fin à l’impunité.
En ce qui concerne la nature du régime politique à mettre en Guinée, les avis sont largement partagés. Les participants ont demandé au CNT, l’exemplarité et la transparence dans la gestion des deniers publics et dans la prise de décision. La délégation a été mandatée également de demander aux autorités la composition du CNRD au pouvoir depuis le 5 septembre et une bonne conduite dans la gestion de la transition et la déclaration des biens de ses membres, ceux du gouvernement et de l’ensemble des responsables des régies financières et d’institutions en place, comme le veut la culture de la redevabilité.
Pour ce qui est de la durée de la transition, les participants sont également partagés. Certains parlent d’un mandat unique de sept ans ou de dix ans alors que d’autres réclament un mandat de 4 ans renouvelable une seule fois.
C’est la même chose pour le bipartisme ou le multipartisme. Certains intervenants pensent que la solution à l’ethnocentrisme et au régionalisme, c’est le bipartisme. Un avis que ne partagent pas ceux qui militent pour le multipartisme intégral, comme ce fut le cas depuis 1990.
À rappeler que c’est dimanche dernier que onze (11) équipes du CNT ont été déployées à l’intérieur du pays et qu’il a été demandé à 20 Conseillers (sur les 81) de rencontrer et échanger avec les forces vives de la capitale, Conakry.
Djaziratou Sow pour Guineematin.com
