Quelques jours après son expulsion de son domicile de la Minière, Sidya Touré s’est envolé hier, jeudi 3 mars 2022, pour Abidjan, en Côte d’Ivoire. Mais, ce voyage du président de l’UFR (Union des forces républicaines) a soulevé des inquiétudes quant au retour de certaines pratiques qui ont caractérisé les dernières années du régime Alpha Condé.
En effet, lorsque l’ancien premier ministre guinéen a envoyé un de ses hommes pour faire les formalités de voyage, les responsables de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry lui ont signifié qu’il devait d’abord se référer aux autorités pour savoir s’il pouvait voyager. Sidya Touré a dû passer donc plusieurs coups de fil avant de pouvoir faire ses formalités et prendre son avion.
Cette situation est étonnante quand on sait que le président de l’UFR n’était visé par aucune interdiction de voyager. Elle rappelle surtout la situation que plusieurs opposants au régime Alpha Condé ont vécue entre octobre 2020 et septembre 2021. Parmi eux, Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, qui avaient été refoulés à l’aéroport de Conakry et leurs passeports confisqués par les autorités.
Le CNRD (la junte militaire au pouvoir) est-il en train de ressusciter ces pratiques qu’il avait arrêtées après le coup d’Etat du 5 septembre 2021 ? On se rappelle en tout cas, qu’à l’issue de leur récente rencontre avec le CNRD, au camp Samory Touré de Conakry, certains leaders politiques avaient révélé que les militaires avaient menacé de retirer leurs passeports au cas où ils tenteraient de troubler l’ordre public.
Quelques jours plus tard, des émeutes ont été enregistrées à Conakry, suite à l’expulsion de Cellou Dalein Diallo et de Sidya Touré de leurs domiciles, saisis par les autorités du pays, qui considèrent ces maisons comme étant des patrimoines de l’Etat.
Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com
