Violent affrontement à Siguiri : plusieurs plantations et des greniers incendiés à Yorola

En plus des blessés, qui seraient au nombre de dix-sept, l’affrontement survenu hier, jeudi 3 mars 2022, à Siguiri, a causé d’importants dégâts matériels. Les heurts ont opposé des habitants des districts de Yorola (dans la commune urbaine de Siguiri) et de Bida (dans la sous-préfecture de Doko), qui se disputent la paternité d’une mine d’or. A Yorola, les citoyens déplorent la destruction de plusieurs plantations et greniers, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Au lendemain de ces violences, la désolation est totale dans le district de Yorola. Plusieurs habitants de cette localité, comme Solo Koulibaly, ont enregistré d’énormes pertes.

Solo Koulibaly

« J’étais dans les mines d’or, lorsque j’ai reçu un appel m’informant de l’invasion de Yorola par des jeunes de Bida. Ils sont venus jusqu’au village pour nous affronter. A mon arrivée, j’ai trouvé que mon fils avait perdu connaissance, j’ai cru dans un premier temps qu’il avait reçu une balle. Mais, finalement, je me suis rendu compte qu’il s’est évanoui après avoir vu le feu sur mon grenier. Mon jeune frère, qui avait tenté d’éteindre le feu, ils ont tiré sur lui à balle réelle. Dans mon grenier, j’avais 150 sacs de maïs, tout cela est parti en fumée », a déploré ce citoyen.

Kabiné Sidibé

En plus des greniers, plusieurs plantations ont aussi été incendiées dans cette localité. « Hier, les jeunes de Bida sont venus jusqu’ici pour mettre feu sur ma plantation de manguiers. Dans cette plantation, j’avais 150 pieds de manguiers, ils ont tout brûlé, comme vous pouvez le constater. La perte est énorme. Il y a 32 ans que ce conflit dure, chaque année, on s’affronte. Mais pour cette année, la perte est vraiment énorme. Nous attendons la réaction des autorités de Siguiri », a témoigné Kabiné Sidibé, une autre victime.

Amara Sidibé

De son côté, Amara Sidibé a perdu son jardin potager. Lui-même a failli y laisser la vie. « C’est Dieu qui m’a sauvé. Sinon, je serai mort en plus de mon potager. Les assaillants, venus de Bida, sont venus me trouver en train de travailler. Parce que moi, je ne fais pas l’orpaillage, j’évolue dans l’agriculture. J’étais donc dans mon potager quand ils sont arrivés. Moi, j’ai réussi à me sauver, mais j’ai tout perdu. J’avais 1000 pépinières d’aubergine et 550 pieds de gombo, tout a été brûlé », regrette Amara Sidibé.

Moussa Sidibé

Tout comme lui, Moussa Sidibé et sa famille aussi ont perdu leur plantation. « Vous le voyez vous-même mon frère, ça se passe de tout commentaire. Mon père avait quatre hectares d’acajou plus 3000 pieds. Rien n’a été épargné, même un seul pied. Aujourd’hui, mon père ne peut même pas s’exprimer, il ne fait que pleurer depuis hier », a témoigné cet autre habitant de Yorola.

De leur côté, les habitants de Bida n’ont pas voulu se prêter aux questions de Guineematin.com par rapport au bilan de cet affrontement. Le président du district a laissé entendre qu’il n’a pas le temps d’échanger avec notre journaliste qui s’est rendu dans le village, expliquant qu’il était convoqué à Siguiri par le préfet.

De retour de Yorola, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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