Energie : vers l’installation d’une centrale éolienne de 200 Mégawatts à Gbana pour desservir N’zérékoré en courant

La nouvelle a été annoncée hier, mercredi 09 mars 2022, par Aimé Marcel Dramou, le PDG du projet d’électrification de la région forestière. Le gouvernement guinéen, à travers le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, vient de signer un protocole (un avenant du protocole d’accord du 12 février 2016) pour la présentation des résultats des études sur l’installation d’une centrale éolienne sur le mont Gbana (dans la sous-préfecture de Koropara) pour desservir la région de N’zérékoré en courant électrique. Cette centrale aura une capacité estimée à 200 Mégawatts et elle comportera 50 tribunes, a appris le correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré.

Selon les informations, le projet d’électrification de la région forestière consistait au départ à la construction d’un barrage hydroélectrique au niveau de ladite région. Ce barrage devait voir jour sur le moyen Diani à Bodésia (dans la préfecture de Macenta). Mais, les études ont montré que la construction de ce barrage allait entraîner le déguerpissement de plusieurs villages où les habitants ne vivent que du fruit de leurs plantations. Ainsi, pour éviter de causer des dégâts et des préjudices incommensurables aux populations de ces villages, le projet s’est penché une solution alternative. Et, très vite, il a pensé à « une centrale solaire hybride ». Mais, à cause de l’humidité de la région forestière (où il pleut au moins 8 mois sur 12) cette idée a très vite été abandonnée. Car, le projet s’est rendu compte qu’une centrale solaire, avec la pluviométrie de la région, ne pourrait pas répondre efficacement au besoin énergétique des populations. Ainsi, le projet s’est finalement penché vers l’énergie éolienne à cause du vent qui souffle dans cette région forestière. Et, deux sites (un Sinko dans la préfecture de Beyla et un à Gbana (dans la préfecture de N’zérékoré) y ont été identifiés pour les études. Mais, ces études ont montré que le site de Gbana peut donner un potentiel énergétique de 200 Mégawatts.

« Les 200 Mégawatts, on pourrait installer les éoliennes en modulation. C’est-à-dire que c’est le vent qui va donner le courant à la région ; et, le transport de ce courant va être injecté à l’interconnexion qui quitte vers la Côte d’Ivoire, en passant par Diékepah qui vient de Nissan. Ça, c’est KV 25. Donc, d’après les études d’impact environnemental et social, ils (des partenaires allemands) ont étudié la direction des oiseaux et beaucoup de choses. Il n’y a pas de bruit sonore qui pourrait nuire aux communautés qui sont aux alentours de cette crête-là. Vous savez, on a signé un protocole d’accord avec l’État guinéen depuis le 12 février 2016. Donc, ce protocole nous a permis de réaliser toutes les études. A date, il fallait demander un avenant pour nous permettre de faire la présentation de toutes ces études-là afin qu’on passe vraiment à la vitesse supérieure pour la réalisation de l’installation de la ferme (la centrale éolienne). Donc, c’est hier (mardi 08 mars 2022) qu’on a signé ce protocole avec le ministre de l’énergie. Tous les partenaires investisseurs sont là. Donc, les jours à venir, nous allons rapidement procéder à la présentation des études d’impact environnemental et social, mais aussi des études de faisabilité pour qu’enfin qu’on soit sur le site pour l’implantation de cette ferme », a expliqué Aimé Marcel Dramou.

A en croire le PDG du projet d’électrification de la région forestière, la présente centrale éolienne va comporter 50 tribunes. Et, chaque tribune aura une longueur de 140 mètres de hauteur avec un poids de 120 tonnes. Ainsi, leur installation va requérir une main d’œuvre importante. Une main d’œuvre que Aimé Marcel Dramou veut locale pour lutter contre le chômage des jeunes dans cette région sud de la Guinée.

« Après cette présentation, il y aura un appel d’offres pour qu’on puisse absorber un certain nombre de chômeurs… Donc, on va procéder à un recrutement immense au niveau de la communauté. Parce que tous les travaux au niveau de cette ferme sont basés sur le BTP. Il faut d’abord faire la route, parce que le transport des équipements doit passer par le port de Bicana, c’est-à-dire du Libéria, de la frontière Diéképah en passant par Lola, traversée Baya jusqu’au niveau du site. Il faut essayer de refaire la route, élargir l’emprise, démolir les ponts qui ne tiennent pas, faire des ouvrages de franchissement. Autour de la Crête de Gbana, il faut qu’il y ait des accès çà et là, c’est-à-dire qu’il faut désengorger les communautés qui s’y trouvent. Il faut construire une base, il faut aplanir la Crête et voir comment implanter les pylônes. Parce qu’on doit implanter 50 tribunes. Et, ces tribunes-là ne sont pas de petits équipements. La longueur d’une seule tribune fait 140 mètres de hauteur et le poids 120 tonnes », a indiqué Aimé Marcel Dramou.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél : 620166816/666890877

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