Jacques Gbonimy sur le retrait de son parti de l’ANAD : « c’est pour faire grandir l’UPG pour les élections à venir »

Jacques Gbonimy

Allié de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo depuis septembre 2020, l’Union pour le progrès de la Guinée (UPG) vient de sortir de l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie). C’est à travers un communiqué en date du 04 mars 2022 que ce parti, créé en 1992 par feu Jean Marie Doré (ancien Premier ministre) et actuellement dirigé par Jacques Gbonimy, a annoncé son retrait de l’Alliance politique signé avec l’ANAD le 14 juillet dernier. Cette annonce surprise de l’UPG a très vite été interprétée par certains analystes politiques comme l’expression de la lassitude dudit parti sur le « manque de résultat » de l’ANAD, notamment à la présidentielle du 18 octobre 2020 en Guinée.

Mais, dans un entretien accordé à Guineematin.com hier, jeudi 10 mars 2022, le président de l’UPG a fait croire que ce retrait n’a rien à voir avec un quelconque manque de résultat de l’ANAD. Jacques Gbonimy assure que c’est la demande de ses militants et de ses structures de base que l’UPG, à travers son bureau politique national, a décidé de sortir de cette alliance politique. Et, l’objectif est surtout de permettre aux cadres de l’UPG de s’investir pleinement et centrer leurs efforts sur le développement du parti avant les échéances électorales pour le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.

« Comme vous le savez, depuis septembre 2020, nous avons décidé, à travers notre coalition UNAD (union nationale pour l’alternance et la démocratie), d’accompagner la candidature de Mamadou Cellou Dalein Diallo à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020… Et, les résultats qui sont sortis faisaient de lui gagnant, mais ça été détourné par Alpha Condé. Donc, suite à ces résultats-là, nous avons continué le combat, mais en transformant l’ANAD électorale en ANAD politique où chaque parti a signé. Donc, le retrait actuel ne concerne que l’UPG… Mais, les raisons qui motivent notre retrait, c’est suite à la demande de nos militants et nos responsables de revenir au parti et de développer l’UPG, de le faire grandir pour les élections à venir. Donc, c’est sur recommandation de nos militants, de nos sympathisants et des structures du parti que nous avons décidé de nous retirer de l’ANAD pour mieux nous occuper de l’UPG », a dit Jacques Gbonimy.

Visiblement, ce retrait de l’UPG de l’ANAD pourrait aussi s’expliquer par la peur bleue de ce parti d’être englouti par cette alliance politique. Jacques Gbonimy ne le dit pas explicitement, mais il assure qu’il est arrivé un moment où les militants de l’UPG avaient du mal à distinguer la plateforme de leur parti à celle de l’ANAD.

« Vous comprendrez que quand on était à l’ANAD, il y a eu des reproches sur notre plateforme. Les gens nous ont demandé si c’est une plateforme de l’ANAD  ou de l’UPG. Parce qu’il y avait plus d’informations de l’ANAD sur notre plateforme que les informations du parti même. Nous pensons que pour ce moment là il est important que nos problèmes internes soient plus réglés pour nous permettre d’être efficace dans la participation aux élections à venir. Donc, c’est vrai qu’on pouvait rester à l’ANAD et le faire ; mais, nous dépendons de nos bases, de nos militants. Et, s’ils demandent, nous sommes obligés d’aller, parce que c’est eux qui travaillent sur le terrain », a indiqué Jacques Gbonimy.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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