Biro Soumah (PPC) sur les assises nationales : « ça n’a aucune importance »

Aboubacar Biro Soumah, président du parti PPC

Le Parti pour le progrès et le changement (PPC) n’approuve pas la tenue des assises nationales annoncées par le gouvernement. C’est en tout cas la position exprimée par le président de la formation politique, Aboubacar Biro Soumah, en conférence de presse ce samedi, 12 mars 2022. Il a déclaré que cette concertation n’a aucune importance, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

De la « mamaya », c’est ainsi que le président du PPC (Parti pour le progrès et le changement) qualifie les assises nationales, dont l’ouverture est prévue le 22 mars 2022. Pour Aboubacar Biro Soumah, la Guinée n’a pas besoin aujourd’hui de ce genre de rencontre, mais plutôt d’un cadre de dialogue permettant de discuter de toutes les questions liées à la transition, dont la durée n’est toujours pas connue.

« Les assises nationales ne sont que de la mamaya. Ça n’a pas d’importance. Ça n’aura aucun effet. Alpha Condé avait mis ici l’imam de la grande mosquée Fayçal, Elhadj Mamadou Saliou Camara, et l’archevêque de Conakry, Vincent Koulibaly, à la tête d’une commission de réconciliation nationale.  Cette commission a travaillé sur ça, elle a produit un document qui reflète les réalités de la société guinéenne. Ils ont associé les partenaires de la Guinée, qui ont accompagné ces travaux. Alpha a pris ce document, il l’a mis dans le tiroir.

Donc, quand Doumbouya est venu, il n’avait pas besoin de faire d’autres formalités, parce que tout est dans ce document. Mais, au lieu de se servir de ce document, ils envoient des gens à l’intérieur du pays pour gaspiller de l’argent. Le plus important est que le colonel Mamadi Doumbouya sache que les politiciens et la société civile ne sont pas ses ennemis. Il doit accepter qu’on conduise tous ensemble cette transition. Tout ce qu’il fait là, ce sont des acrobaties », a estimé ce leader politique, membre de l’ANAD.

Les réactions des uns et des autres laissent de sérieux doutes quant à la participation de nombreux partis politiques à ces assises nationales. Même s’il annonce que rien n’est encore décidé, le président du PPC indique qu’il n’est pas exclu que son camp refuse d’y participer. Car, souligne-t-il, la lettre que le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, a adressée aux acteurs politiques n’est pas rassurante.

« Quand vous lisez la lettre, ils disent qu’ils nous invitent pour finaliser un cadre de concertation. Il s’agit de quel cadre de concertation ? C’est pour les assises nationales ou c’est pour le cadre de dialogue qu’on a tant réclamé ? Le ministre, dans son courrier, n’a pas déterminé de quel type de rencontre il s’agit. Nous, nous avons demandé un cadre de dialogue permanent, s’ils veulent nous piéger, ils ne peuvent pas. Parce qu’ils écrivent à des personnes qui réfléchissent. Demain, nous allons nous retrouver pour discuter de la conduite à tenir », a dit Aboubacar Biro Soumah.

Cette semaine, 58 partis politiques, dont le PPC, ont signé déclaration commune dans laquelle ils demandent au CNRD de publier la liste de ses membres, de mettre en place un cadre de dialogue pour discuter de plusieurs questions liées à la transition, d’accepter la nomination d’un médiateur de la CEDEAO dans la crise guinéenne. Ces formations politiques préviennent qu’elles n’excluent pas, au cas échéant, d’organiser des manifestations dans les rues et places publiques pour se faire entendre par les autorités.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

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