Dialogue autour de la Transition : le ministre Mory Condé échange avec les acteurs politiques

Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a entamé ce lundi, 14 mars 2022, une série de rencontres avec la classe politique guinéenne. Mory Condé, en compagnie de plusieurs cadres de son département, a reçu aujourd’hui trois coalitions politiques pour une concertation autour du dialogue que les acteurs politiques souhaitent avoir avec le CNRD et le gouvernement.

Ces rencontres, tenues séparément, ont permis aux représentants de ces coalitions d’expliquer la nature du dialogue qu’ils pensent être nécessaire pour une transition inclusive et apaisée. Guineematin.com a recueilli les réactions des différentes délégations au sortir de leurs échanges avec le ministre.

Dr Ibrahima Sory Diallo, président de la coalition ADC-BOC

Dr Ibrahima Sory Diallo, président de la coalition ADC-BOC : il était question de finaliser des concertations qui doivent aboutir à la mise en place d’un cadre de dialogue. La question fondamentale que le ministre nous a posée est simple. Il a demandé quel type de dialogue nous voulons. Nous avons répondu tout simplement que nous voulons un dialogue politique. Nous sommes des politiques, et donc, nous avons réclamé un cadre politique. Chose qui a été vraiment saluée par le ministère. Ils ont dit qu’ils vont demander à nos collègues également.

C’est-à-dire, chaque coalition doit donner sa position sur la nature du dialogue qu’elle estime être nécessaire en ce moment. Au-delà de cette question, nous avons fait comprendre au ministre que les partis politiques estiment qu’il y a un fossé entre les autorités et nous, donc il faut vraiment régler ça. Ce que nous voulons, c’est un cadre de dialogue permanent. Ce n’est pas une concertation qui doit être convoquée par des invitations. Mais, c’est un cadre dans lequel les acteurs viendront discuter.

Amadou Tidiane Diallo, coordinateur du collectif des partis progressistes de Guinée

Amadou Tidiane Diallo, coordinateur du collectif des partis progressistes de Guinée : nous avons juste dit au ministre que nous voulons une rencontre entre les acteurs politiques et le gouvernement. C’est dans ça que nous pouvons parler clairement, sans gêne. Nous voulons que la concertation qui se tiendra bientôt, que cela soit entre les autorités et les politiques pour que nous puissions parler de la transition, de la durée de la transition et des élections.

Le ministre a dit qu’ils sont pour (cette proposition, ndlr), d’autant plus qu’eux-mêmes, ils n’ont pas de candidat pour la présidentielle, qu’ils sont là juste pour mettre les choses en place. Il a dit que si nous les politiques qui sollicitons un dialogue nous boycottons cela encore, qu’il ne comprend pas. Ensuite, il a dit que si nous qui avons des candidats nous créons un retard avec des manifestations, ça sera un retard pour nous les politiques.

Alfoussény Magassouba, coordinateur général de la coalition Renaissance guinéenne

Alfoussény Magassouba, coordinateur général de la coalition Renaissance guinéenne : on est très content d’avoir échangé avec le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et ses cadres techniques dans un cadre convivial. Vous n’êtes pas sans savoir que ce qui manque aujourd’hui entre la classe politique guinéenne, le CNRD et le gouvernement, c’est ce dialogue. S’il n’est pas, on se trouve dans une confusion totale. C’est la raison pour laquelle notre plateforme a répondu à cet appel pour énumérer nos prétentions pour qu’on puisse sortir de l’ornière.

Nos prétentions c’est quoi ? Il faudrait bien qu’on fasse la différence entre la classe politique et la société civile. Nous avons l’impression que la société civile a pris de l’ascendance sur la classe politique, chose qui est pratiquement inacceptable. Pourtant, la transition est 100% politique. Elle n’est ni civile, ni sociale, ni organisation syndicale, ni patronale. Donc, elle doit rester strictement dans le cadre politique.

S’il doit y avoir de dialogue, il doit rester entre le CNRD, la classe politique et le gouvernement. Parce que ce n’est pas la société civile, les organisations syndicales, qui peuvent prétendre présenter des candidats aux différentes élections dans le pays. C’est la raison pour laquelle nous avons exigé que le dialogue inter-guinéen se fasse entre ces trois entités. Le ministre a dit qu’ils prennent acte de nos prétentions, comme ils l’ont fait pour les coalitions précédentes.

Ces concertations vont se poursuivre avec l’ensemble des coalitions politiques du pays. Le RPG Arc-en-ciel (l’ancien parti au pouvoir) et l’ANAD (la coalition dirigée par Cellou Dalein Diallo) figurent parmi ceux qui seront reçus demain, mardi. Ces rencontres interviennent moins de dix jours avant l’ouverture des assises nationales controversées, prévue le 22 mars prochain.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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