Immigration : le RAJ-GUI en campagne de sensibilisation sur les droits des personnes en migration en temps de pandémie

Le réseau africain de la jeunesse de Guinée (RAJGUI) a lancé une campagne de sensibilisation sur les droits des personnes en migration en temps de pandémie. La cérémonie a été organisée ce vendredi, 18 mars 2022, au siège du RAJGUI. Et, c’est le Président du Conseil d’administration du RAJ-GUI, Dr Abdoulaye Diallo, également membre du Conseil national de la transition (en présence de son homologue Sékou Doré), qui a présidé la cérémonie de lancement, marquée par la tenue d’une conférence-débat, a constaté un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place.

Selon Lamine Bah, le responsable des programmes du RAJGUI, la Guinée fait partie des pays africains les plus frappés par l’immigration irrégulière. Et la pratique de l’immigration expose principalement les jeunes qui sont victimes de la violation de leurs droits aussi bien en temps normal qu’en temps de pandémie du COVID-19. D’où cette campagne initiée par le Réseau Ouest africain pour les droits des personnes en migration, réfugiés, demandeurs d’asile et apatrides (ROAPROMAC) avec ses partenaires.

Lamine Bah, chargé des programmes au RAJGUI

« La Guinée est dans le top des pays demandeurs d’asile en Europe. La population guinéenne est une population qui bouge beaucoup. Nous avons jugé nécessaire de réunir les jeunes migrants de retour et aussi des jeunes potentiels candidats au départ afin de les sensibiliser sur les tracasseries auxquelles les gens sont confrontés mais également des droits en termes de santé, de sécurité, d’intégrité, auxquels les migrants ont droit. Pendant cette campagne concrétisée par une conférence débat, on parlera de conventions. Cette initiative est venue du ROAPROMAC qui est un réseau ouest-africain qui travaille sur des questions de migration et le RAJ-GUI est membre de ce réseau sous-régional. Notre implication dans cette campagne va dans le cadre de l’animation, la mobilisation et le partage de l’information. Nous allons animer des conférences, faire des émissions radios, passer des messages sur les réseaux sociaux pour atteindre le maximum de personnes. Le réseau africain jeunesse Guinée (RAJ-GUI) à travers ses démembrements va démultiplier ces messages. Une fois que les jeunes sont informés, c’est la société entière qui va être sensibilisée et convaincue de son implication dans la lutte contre l’immigration irrégulière », a expliqué ce responsable du RAJ-GUI.

Cette campagne de sensibilisation entamée en ce début du mois de mars se poursuivra dans tous les Etats membres de la CEDEAO. Déjà, les pays comme le Bénin, le Mali et le Sénégal sont déjà dans la danse et la campagne va se poursuivre jusqu’à la fin du mois.

Elhadj Mohamed Diallo, le Président de l’organisation guinéenne de lutte contre l’immigration irrégulière (OGLIM) se dit satisfait de la tenue de cette campagne.

« Je pense que le lancement de cette campagne vient à point nommé. Puisque dans les faits, les droits des immigrés sont régulièrement violés par les Etats malgré l’existence des conventions internationales de protection des immigrés et autres textes sur les droits fondamentaux humains », a dit cet ancien immigrant.

Mohamed Diallo a lancé un appel pressant aux représentations diplomatiques et à l’Etat pour faciliter l’obtention de visas aux demandeurs.

Elhadj Mohamed Diallo, Président des migrants de Guinée

« L’un des problèmes qui accentue l’immigration irrégulière réside dans l’obtention presque impossible des visas. Je pense qu’il faut expliquer comment avoir le visa sans en faire un rideau de fer entre les jeunes qui souhaitent voyager et les chancelleries. De l’autre côté, il y a le rôle négatif joué par certains membres de la diaspora. Ils font miroiter aux jeunes restés au pays, un eldorado. Alors que ce n’est pas le cas le plus souvent. Les gens souffrent à l’étranger. Leurs droits sont bafoués et ils sont impuissants, même l’Etat ne leur vient pas en aide. Vous voyez actuellement, beaucoup de Guinéens sont coincés en Ukraine. Ils sont sans aide et l’Etat ne fait rien pour les protéger contre la guerre. C’est vraiment malheureux. Les jeunes doivent savoir, qu’ici aussi en Guinée, l’avenir est possible. Il y a l’indifférence des organisations chargées de venir en aide aux immigrés revenus. Très peu sont accompagnés et la plupart d’entre eux sont abandonnés à leur triste sort, ce n’est pas bon », a dénoncé le président de l’OGLIM.

A rappeler que le RAJ-GUI est une plate-forme nationale, créée en 2003 et qui œuvre dans la promotion et l’émergence d’une jeunesse responsable, dynamique, culturellement enracinée et volontairement engagée dans le processus de développement national. Elle fait partie de plusieurs dynamiques nationales, sous régionales et régionales. Le RAJ-GUI est membre du CNOSG, du forum social ouest africain et la plate-forme africaine de jeunesse dont le RAJ-Burkina. Sur le plan international, cette plate-forme qui est représentée par deux de ses cadres au CNT, entretient des relations de partenariat avec des ONG américaines, françaises et africaines de grandes réputations. Ils ont des partenaires comme l’USAID, le NDI, IFES, OSIWA, les Francas de la Loire Atlantique, la Coopération atlantique (Guinée 44), la jeunesse en reconstruction, le RAJ-Burkina…

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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