Finances islamiques et tontine : Thierno Nouhou Diallo présente son mémoire après 2 ans de travaux

Cambiste de profession et étudiant en Master 2, Thierno Nouhou Diallo a présenté ce samedi, 19 mars 2022, le résultat de ses travaux de recherche de mémoire sur le thème : ‘’Finances islamiques et Tontine, lien et complémentarité’’. Ce thème est très peu connu en Guinée, mais il pourrait être une nouvelle source de financement de projet dans le pays, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est l’université Al-Eamar de Guinée sise Yimbaya Faban (dans la commune de Matoto) qui a servi de cadre à la cérémonie de présentation de ces travaux de recherche. Thierno Nouhou Diallo est à la quête d’un Master2 en finances islamiques. Et, il a obtenu une note de 15,66 (avec une mention très bien) de la part du jury qui a suivi sa présentation et examiné son document de travail. Ce qui est un motif de soulagement pour ce cambiste qui travaille sur ce thème depuis 2 ans.

Thierno Nouhou Diallo, Cambiste de profession et étudiant en Master 2

« Nous savons que l’industrie de la finance islamique est en développement. C’est un nouveau modèle de financement qui mélange ou associe l’économie, l’éthique et le droit musulman des affaires. Donc, il s’agit de faire cela un maillage, un produit qui est consommable au point de vue religieux.

La tontine, c’est une association de plusieurs personnes qui acceptent d’associer leurs épargnes afin de s’entraider sur les affaires sociales,  économiques et financières… Je suis très ravi de ce résultat que je viens d’avoir. C’est un travail qui n’a pas été facile. J’ai consacré deux ans de travail. Heureusement, cela a payé. Donc, j’invite mes amis qui n’ont pas encore soutenu de le faire plus vite. Et, j’invite tous les Guinéens à s’inscrire à ce programme, parce que la formation n’a pas de limite. On peut étudier et travailler ; car, plus on est informé, plus on est capable d’être utile à la nation », a dit Thierno Nouhou Diallo après sa soutenance.

Pour Dr Alhassane Makanera Kaké, enseignant chercheur et président du jury qui a examiné la présentation de ce mémoire, le résultat de ce thème montre qu’on peut suffisamment mobiliser l’épargne et chercher à l’orienter dans le secteur productif.

Dr Alhassane Makanera Kaké, enseignant chercheur et président du jury

« D’abord, c’est un thème nouveau et d’actualité que les universités guinéennes se sont peu intéressées, alors que ce thème peut être une nouvelle source de financement, de développement en Guinée. Parce qu’il faut reconnaître qu’en Guinée, il y a l’épargne. Mais, seulement l’épargne n’est pas disponible parce que nous sommes dans un système qui n’a pas été mis en place pour la mobilisation de cette épargne.

Cette épargne se trouve entre les mains des particuliers, des privés. Avec ce mémoire et les enquêtes menées par ce candidat, on se rend compte qu’on peut suffisamment mobiliser l’épargne et chercher à l’orienter dans le secteur productif. Mais, c’est que j’ai personnellement regretté, c’est que de très bonnes idées existent dans ce mémoire. Malheureusement, elles ne sont pas sur la table des décideurs.

Actuellement, comme vous le savez, il faut le dire clairement, le monde entier, surtout les pays africains seront confrontés à des crises sans précédent à partir de 2023. C’est l’une des solutions à la crise future ou à la crise qui nous guète qui vient d’être présentée ici. C’est pourquoi, j’appelle les décideurs de s’intéresser aux résultats des recherches des universités pour essayer de les appliquer aux services du développement. Ce genre de document devrait être sur la table des conseillers du conseil national de la transition (CNT) et sur la table de tous les décideurs pour l’appliquer au service du développement. Il ne faut pas oublier que l’université crée les idées. Mais, transformer ces belles idées en actions concrètes ne peut se faire que par les décideurs.

Malheureusement en Guinée, il y a un rideau de mur entre l’université et les décideurs. C’est pourquoi il y a de très bonnes choses à l’université qu’on pourrait vraiment utiliser et servir au développement de la Guinée au lieu de faire appel à des experts… Il faudrait que le CNRD change la vision de l’université, faire des universités un outil de développement. Et, là, il faut carrément changer le paradigme », a expliqué Dr Alhassane Makanera Kaké.

Thierno Nouhou Diallo, Cambiste de profession et étudiant en Master 2

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 414 227

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