Dialogue national : le FNDC propose un cadre impliquant la société civile, la CEDEAO et le G5

Après la classe politique, c’est au tour de la société civile de faire ses propositions par rapport au dialogue national en perspective. Depuis la semaine dernière, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation rencontre les différents acteurs concernés pour échanger avec eux sur le sujet et recueillir leur position par rapport à la nature du cadre de dialogue qui sera mis en place.

Le FNDC (Front national pour la défense de la constitution), qui a été reçu ce lundi 21 mars 2022 par le ministre Mory Condé, a rendu publiques ses propositions à travers une déclaration. Le mouvement, qui a mené la lutte contre le troisième mandat du président Alpha Condé, la mise en place d’un cadre de dialogue permanent « regroupant le CNRD, le gouvernement, le CNT, les partis politiques et la société civile, en présence du G5 (des diplomates) ».

Le FNDC souhaite aussi que ce cadre de dialogue soit supervisé par la CEDEAO à travers un facilitateur désigné par l’institution sous régionale. Il propose que les questions liées à la durée de la transition, à la rédaction de la constitution, au processus électoral et à la justice pour les victimes de la lutte contre le troisième mandat de l’ancien président guinéen, Alpha Condé, soient prises en compte dans l’agenda des thématiques à aborder pendant le dialogue.

Guineematin.com vous propose ci-dessous la déclaration de la coordination nationale du FNDC

Rencontre FNDC-Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation

Sujet : concertation formelle autour de l’ouverture d’un cadre de dialogue

Position du FNDC :

La coordination nationale du FNDC salue l’ouverture des consultations des forces vives de la nation par le Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation dans le cadre de la création d’un cadre formel de dialogue.

La coordination nationale du FNDC rappelle que la transition étant une situation d’exception marquée par la dissolution des institutions républicaines et la gestion de l’État par les autorités non élues par le peuple, la base fondamentale de la gouvernance doit être le consensus et le dialogue entre les acteurs de la vie de la nation.

La coordination nationale du FNDC fidèle à ses principes et soucieuse de la réussite de la transition adhère à l’initiative du dialogue entre le CNRD/gouvernement et les forces vives du pays sous réserve de la prise en compte des propositions ci-après pour la réussite du dialogue annoncé :

1-    Le FNDC souhaite la mise en place d’un cadre de dialogue permanent regroupant le CNRD, le Gouvernement, le CNT, les Partis politiques et la Société Civile en présence du G5 (des diplomates) ;

 

2-    Le FNDC souhaite que le cadre de dialogue soit supervisé par la CEDEAO à travers un facilitateur désigné par l’institution sous-régionale.

 

3-    Le FNDC souhaite que les questions liées à la durée de la transition, à la rédaction de la constitution, au processus électoral et à la justice pour les victimes de la lutte contre le troisième mandat de Monsieur Alpha Condé soient prises en compte dans l’agenda des thématiques à aborder pendant le dialogue.

 

4-    Par devoir de transparence et de responsabilité dans la conduite de la transition, le FNDC réitère son souhait de publication de la liste nominative des membres du CNRD qui est le principal organe de gestion de la transition.

La coordination nationale du FNDC réitère sa disponibilité à collaborer avec les autorités de la transition pour une meilleure réussite du processus.

Sur le sujet des assises :

La coordination nationale du FNDC rappelle qu’une Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale a été créée sous la gouvernance du régime déchu. Avec le soutien des partenaires, cette Commission avait organisé des consultations couvrant la période allant de 1958 à 2015 axées sur les 4 piliers de la justice transitionnelle : recherche de la vérité, justice, réparation et réformes institutionnelles.

Le rapport de cette commission avait recommandé la mise en place de la Commission définitive de la réconciliation nationale intitulée : Commission, Vérité, justice et réconciliation (CVJR).

La coordination nationale du FNDC suggère en lieu et place des assises nationales, la prolongation du mandat de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale pour qu’elle s’attèle à des consultations pour la période allant de 2016 à 2021 à l’effet de compléter son rapport et mettre en place la Commission définitive intitulée : Commission, Vérité, justice et réconciliation (CVJR).

Cette démarche nous paraît plus productive et permettra aussi d’orienter dans un autre secteur, le budget qui aurait dû être dépensé pour les assises car de plus en plus les conditions de vies des populations deviennent précaires.

La coordination nationale du FNDC

Conakry, 21 mars 2022

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