Mamou : le ministre Alpha Bacar Barry fait un constat amer dans certains centres de formation professionnelle

Comme annoncé dans nos précédentes publications, le ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle poursuit sa visite dans les écoles de la Guinée profonde. Samedi dernier, 19 mars 2022, Alpha Boubacar Barry a visité plusieurs écoles de la région administrative de Mamou, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui l’accompagne.

Après Labé et Pita, le ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle s’est rendu à Mamou. Alpha Boubacar Barry et sa délégation ont visité successivement l’Ecole Nationale de l’Agriculture et de l’Elevage (ENAE) située à Tolo, le Centre de Formation Professionnelle (CFP) et le Centre de formation professionnelle publique (CFPP), l’Ecole Normale d’Instituteurs (ENI) et l’Ecole nationale des agents techniques des eaux et forêts (ENATEF) de Mamou.

madame Diallo M’Ballou Kéïta, Directrice de l’ENAE de Tolo

À l’ENAE de Tolo, première étape de sa visite, la directrice de l’école, madame Diallo M’Ballou Kéïta, a salué le déplacement du ministre et profité de l’occasion pour exprimer l’urgent besoin d’engins agricoles pour éviter aux élèves le travail manuel. « Les élèves ont besoin d’engins agricoles pour la pratique. On n’a pas de tracteurs, on n’a pas de batteuses, pas de motoculteurs, les enfants sont là et pour la pratique, ils travaillent avec la daba », a expliqué la directrice qui salue la volonté du ministre de transformer les centres de formation en des centres de production.

En réponse, le ministre a annoncé qu’un travail sera fait avec les responsables de l’école pour améliorer leurs conditions de travail.

Alpha Bacar Barry, ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle

« Nous avons un beau site capable de produire ; mais, nous n’avons pas de machines. Donc, ce sont des choses que nous sommes en train de voir avec les autorités de cette école pour qu’à la campagne agricole prochaine, l’école puisse être dans son plein rendement. Et, en dernier lieu, nous comptons développer dans ces ENAE des incubateurs, des zones intégrées d’agriculture et la pisciculture, les fermes avicoles, de la riziculture et du maraîchage », a promis le ministre de l’Enseignement technique.

Une élève en pleine activité dans son garage au CFP de Mamou

Pour sa part, le directeur du CFP de Mamou, situé au centre-ville, a déploré l’emplacement exigu des salles de classe, des centres de pratiques, la chaleur dans les salles, ainsi que la vétusté du matériel existant qui frappent le visiteur. « Notre centre dispense cinq filières d’enseignement, à savoir : l’électricité bâtiment, la maçonnerie, la menuiserie aluminium et bois, la mécanique auto/moto et la plomberie. Et parmi les difficultés, il y a le manque de matière d’œuvre, l’espace est très petit pour abriter les élèves vu l’engouement des élèves. Mais, il y a aussi un manque de budget de fonctionnement », a expliqué le directeur.

Après ce centre, le ministre et sa délégation se sont rendus à l’ENI de Mamou où il s’est longuement entretenu avec le directeur de l’école et ses collègues. Là, également, Alpha Bacar Barry a donné des orientations sur ce à quoi doivent ressembler les ENI dans le futur. C’est après cette étape qu’il est arrivé au niveau de l’ENATEF de Mamou.

Interrogé par l’équipe de journalistes en fin de journée, le ministre a relevé plusieurs aspects négatifs qu’il faille corriger pour améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles techniques de Mamou. « Au niveau du CFP et du CFPP, on a constaté une vétusté des équipements et des installations ; et puis, l’urbanisation très poussée auprès de l’école. Donc, les installations actuelles ne répondent pas aux besoins. Il faut donc suivre la logique de délocalisation vers un nouveau site. Heureusement que le site est trouvé, clôturé et bien sécurisé avec l’assistance des autorités du gouvernorat et de la préfecture. Il faut peut-être y faire une étude et puis l’inscrire sur les projets futurs en termes de construction », a expliqué le ministre.

Même son de cloche au niveau de l’ENATEF. « Sur l’ENATEF qui est la dernière étape, je constate la même chose qu’au niveau du CEED de Pita. C’est qu’on relègue l’enseignement technique et la formation professionnelle liée au domaine de l’environnement et la gestion de nos forêts en second rang. Ce n’est pas bien pour l’avenir de notre environnement. Il faut regarder de très près, étudier les doléances, les manquements parce que c’est une formidable école que ça été ici dans les temps. C’est dans un état de dégradation, pas très poussée ; mais, il faut reprendre un peu l’école, reprendre les formations et puis régler certaines logistiques pour les étudiants. Et, il est évident que la question digitale reste au centre des solutions que l’on devrait déployer dans ces écoles. La technologie, c’est quelque chose d’important dans ces écoles. Il y a quelques 400 hectares de forêt à surveiller ici ; donc, la technologie la plus proche de ça, c’est la technologie des drones pour la surveillance des forêts. Il faut peut-être explorer cela et puis relancer la coopération dans ce domaine pour voir comment on peut avoir un partenaire technique et financier à l’écoute, très sensible sur ces questions pour pouvoir apporter une aide substantielle conséquente à cette école », dit-il.

Echange entre le ministre Alpha Bacar Barry et une élève en mécanique auto-moto au CFP de Mamou

Dans cette école, le ministre s’est aussi montré très sensible aux multiples doléances formulées par les élèves et a promis de faire de son mieux. Notamment sur la question de la mobilité, de l’internat, et la mise à disposition des équipements. « La question de mobilité, de l’internat et de l’accès aux ressources documentaires, la réinsertion socioprofessionnelle, sont des choses qu’on entend ailleurs également et qu’on va essayer d’adresser du mieux qu’on peut tout en questionnant nos capacités financières ».

Au de-là, le ministre a également salué l’intérêt qu’accordent les filles aux centres professionnels de la région. « Il faut communiquer les programmes. Les gens ne savent pas quelles sont les formations qui existent et qui sont disponibles. Ils ne savent que toutes les formations de l’enseignement technique et de la formation professionnelle sont ouvertes aux femmes. Et ce que nous devrons faire dans les prochains jours, c’est de mettre en place une commission de travail sur comment encourager les filles à venir. On peut penser à des bourses, sur comment améliorer leur condition de participation, surtout pour celles qui sont à l’intérieur du pays. Ça va améliorer le taux de fréquentation des femmes dans les centres de formations professionnelles », a précisé le ministre.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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