Patronat : « c’est l’incompétence et la mauvaise gestion de Mamadou Sylla qui ont conduit à la déconfiture du CNPG », dixit Habib Hann

Mohamed Habib Hann, Président du CNPG

L’homme d’affaires Elhadj Mohamed Habib Hann est très remonté contre Elhadj Mamadou Sylla et son équipe mais également contre Ansoumane Kaba (Kaba Guiter) et Cie. En conférence de presse ce lundi, 21 mars 2022, à son siège à Kaloum, l’opérateur économique qui revendique la présidence du Conseil national du patronat guinéen (CNPG) s’est expliqué sur la problématique de l’unicité du patronat guinéen.

Selon le compte rendu fait par un reporter de Guineematin.com, l’homme d’affaires a commencé par rappeler qu’il est un opérateur économique crédible et honnête, qui doit sa réussite à son défunt cher papa, Elhadj Boubacar Gallé Hann, l’un des premiers présidents du patronat guinéen.

« Je dois mon coaching à mon papa. Et, très tôt, je me suis initié au sens des affaires. Aux côtés de mon père, j’ai assuré la gestion d’une flotte de 350 camions de transports spéciaux, participé à l’installation de la compagnie diamantifère Aredor, crée le groupe familial Hann et Cie, contribué à l’implantation de la Société générale des banques en Guinée, participé à l’implantation de la SOPOCIMENT, qui deviendra plus tard Ciment de Guinée-Lafargeholcim, contribué à la mise en place de la société guinéenne de pétrole, investi dans le secteur des assurances à travers le groupe SONAG… ».

Ce n’est pas tout, Habib Hann revendique une contribution significative dans la création des entreprises comme la BONAGUI, les Eaux Coyah, la générale des transports de commerce (GTC logistique), la compagnie pétrolière de Guinée (COPEG) et la GAIP Oïl (Gaz et industrie pétrolière).

Parlant des organisations faîtières dont relève le Conseil national du patronat de Guinée, l’homme d’affaires a révélé qu’au départ il n’était nullement intéressé. C’est suite à la déconfiture de l’organisation qu’il a été sollicité par plusieurs fédérations patronales pour accepter de s’impliquer.

« Ce sont des représentants de plusieurs fédérations patronales qui sont venus solliciter mon intervention pour sauver le CNPG. Le patronat guinéen était confronté à l’incompétence et à la mauvaise gouvernance de Mamadou Sylla et de son équipe. C’est ce qui a conduit à la déconfiture du CNPG et au bicéphalisme », précise-il.

Parlant du conflit de leadership qui l’oppose à Ansoumane Kaba, dit Kaba Guiter, à la tête du patronat unifié, Elhadj Mohamed Hann a dit avoir été élu en 2016, à la suite d’un Congrès par 20 fédérations patronales sur 36. Et, il avait reçu les félicitations de Sékou Cissé, Président par intérim du CNPG, de la CPEG et du PAG, représentés à cette consultation, organisée au Palais du peuple.

Concernant le bicéphalisme créé de fait, Habib Hann a rappelé qu’il avait bénéficié de la reconnaissance de l’Etat, à travers l’ancien Premier ministre, Mamadi Youla, l’ancien Garde des sceaux, ministre de la Justice, Me Cheick Sako, ainsi que Damantang Albert Camara.

Mohamed Habib Hann, Président du CNPG

« Les autorités ont été claires. Aussi bien Mamadi Youla que Cheick Sako et même le ministre Albert Damantang Camara étaient de notre côté. Ils ont dit que l’autre congrès est nul et de nul effet. Après cette élection, nous avons saisi l’OIT sur le cas du CNPG. Ils ont examiné les contours et les problématiques pour suspendre la Guinée. Mais, j’ai dit non, laissez-moi mettre en place un comité de réconciliation », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Habib Hann trouve inapproprié que des hommes d’affaires qui ont réussi grâce aux marchés publics prétendent revendiquer le leadership devant des hommes d’affaires modèles, crédibles et loin de tout soupçon.

« Celui qui évolue dans la délinquance financière finira par se retrouver devant la grande boussole de la justice. Moi, je n’ai aucun marché public et le patronat doit être représenté par des personnes crédibles pour créer des emplois et apporter la richesse au pays », lance t-il.

A la question de savoir ce qu’il faut faire pour unifier le patronat guinéen et se passer des querelles de leadership, Elhadj Habib Hann propose la mise en place d’une équipe de transition qui s’occupera uniquement de l’organisation d’élections patronales auxquelles ses membres ne seront ni électeurs, ni éligibles.

D’autres questions liées à la situation économique du pays et à la crise internationale en cours ont été également abordées par le conférencier qui avait à ses côtés certains de ses collègues comme l’ancien député Bouna Kéïta.

Ibrahima Baldé pour Guineematin.com

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