Dr Ibrahima Sory Diallo (ADC-BOC) persiste : « ces assises n’ont pas de raison d’être »

Dr Ibrahima Sory Diallo, le président du Bloc de l’opposition constructive (BOC)

Au sortir d’une réunion à Conakry hier, lundi 21 mars 2022, une soixantaine de partis politiques ont décidé de ne pas prendre part aux assises nationales qui s’ouvrent aujourd’hui au palais Mohamed V. Ces partis dénoncent le TDR (termes de référence) qui a été élaboré pour ces assises et ils s’interrogent sur les thèmes qui y sont débattus. La formule « vérité-réconciliation-pardon sans justice » ne les convainc pas.

Dans un entretien téléphonique avec un journaliste de Guineematin.com ce mardi, 22 mars 2022, Dr Ibrahima Sory Diallo, le président de l’alternance démocratique pour le changement du bloc de l’opposition constructive (ADC-BOC), a laissé entendre que le TDR pour ces assises a été « frauduleusement publié » et ces assises n’ont d’ailleurs aucune raison d’être.

« Non seulement les termes de référence ont été frauduleusement publiés, mais ils ne sont signés de personne. On ne sait pas si c’est officiel ou pas. Ensuite, nous on avait réclamé un cadre dialogue et on voit dans ces termes de référence tous ces points qu’on a réclamé. Mais, il faut également rappeler que nous avons constaté que ces assises n’ont pas de raison d’être. Parce qu’on n’est pas un pays sorti de guerre ou qui a connu de génocide. C’est vrai qu’on a eu pas mal de victimes d’exactions militaires lors des manifestations depuis 2010, mais nous on pensait que c’est une justice qui devait s’occuper de ça. Parce que c’est la justice qui est mieux indiqué pour faire ce travail », a dit Dr Ibrahima Sory Diallo.

Apparemment, au-delà des récriminations qu’ils portent contre l’organisation de ces assises nationales, ces partis politiques ne comptent pas cautionner le silence du CNRD sur les agissements du régime déçu. En tout cas, pour le leader de l’ADC-BOC, le ras-le-bol qui a conduit au coup d’Etat du 05 septembre contre le régime d’Alpha Condé doit être corrigé par des sanctions. Et, laisser les victimes de ce coup d’Etat peaufiner et exprimer publiquement des stratégies de reconquête du pouvoir est un danger pour la Guinée.

« En ce qui concerne les autorités de la Transition, elles devaient s’atteler à faire en sorte que le retour à l’ordre constitutionnel soit effectif. Parce qu’ils (le CNRD) ont démis un gouvernement de ses fonctions (le 05 septembre dernier). Malheureusement, ce gouvernement déçu continue aujourd’hui à développer des stratégies pour revenir au pouvoir. Et, je me demande si la Guinée ne sera pas en danger s’il (le CNRD) laisse ce gouvernement qu’il a renversé évoluer dans ses ambitions. Parce que lorsqu’on organise un coup d’Etat, c’est parce qu’il y a vraiment un ras-le-bol à corriger. Mais, ce ras-le-bol doit être corrigé par des sanctions. Vous avez vu récemment le président (Alpha Condé) à qui on a accordé une liberté pour aller se soigner est en train de développer des stratégies de récupération du pouvoir. Donc, Mamadi Doumbouya et ses amis qui ont renversé le régime Alpha Condé doivent réagir ; sinon, nous de la classe politique, nous allons en tirer les conséquences et les leçons de la situation. Parce qu’on ne peut pas permettre, dans un pays où il y a eu de combat pour la démocratie, les militaires sont intervenus pour renverser le gouvernement, qu’on laisse le gouvernement déçu se pavaner librement. Certains partent jusqu’à faire des communications publiques. C’est grave ça. Mais, on n’accuse que le CNRD, parce que c’est lui qui est au pouvoir aujourd’hui », a indiqué Dr Ibrahima Sory Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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