Cellou Baldé (UFDG) au Colonel Mamadi Doumbouya : « la Guinée est en train d’être violée et violentée »

A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG (union des forces démocratiques de Guinée) ce samedi, 26 mars 2022, Cellou Baldé, ancien député, a tenu à rappeler au colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition, ses engagements dans les premières de la prise du pouvoir par le CNRD. Le coordinateur des fédérations UFDG de l’intérieur du pays a notamment évoqué l’appel de l’actuel locataire du palais Mohamed V à faire l’amour à la Guinée. Et, comme pour renvoyer le tombeur d’Alpha Condé à ses vingt-deux, Cellou Baldé a martelé que « la Guinée est en train d’être violée, violentée » sous sa gouvernance, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

« Le 05 septembre, on nous avait dit qu’il ne fallait pas violer la Guinée, mais que nous devrions plutôt faire l’amour à la Guinée. Mais, à l’allure où vont les choses aujourd’hui, la Guinée, notre belle Guinée, est en train d’être violée et violentée. Et, elle risque même de perdre l’usage de certains membres si nous ne prenons garde. Parce qu’à l’allure où vont les choses, notre Guinée est en train de pleurer, les cœurs sont en train de saigner », a dit Cellou Baldé.

A en croire cet ancien député, les pratiques qui ont suscité le coup d’Etat du 05 septembre dernier sont en train d’être reproduites pendant cette Transition. Il assure qu’un groupuscule retranché dans un bureau est en train de penser à la place du peuple. Et, cela ne peut conduire qu’au chaos.

Cellou Baldé, responsable des coordinations intérieures

« Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on ne peut se démarquer de l’objectif principal de la Transition et vouloir apporter un changement pour le peuple de Guinée. On se connait dans ce pays-là. Nous savons c’est quoi les aspirations profondes de la majorité des Guinéens. On ne peut pas penser, décider, agir en lieu et place du peuple de Guinée pour dire qu’on fait de bonnes choses pour le pays, ce n’est pas possible. Mon colonel, le navire de la Transition est en train de tanguer et il est temps que nous remettions ce navire-là sur la bonne voie. Nous avons commencé par les consultations nationales au Palais du peuple (…), six mois après on nous a également servi des consultations tout azimut avec la mission inutile et inopportune à l’intérieur du pays. On ne connaît pas c’est quoi les conclusions, c’est quoi le contenu du rapport… Et, après quelques semaines, on nous improvise et on nous impose des assises qui n’ont aucune assise. Donc, aujourd’hui, c’est évident que la Transition est en train de tanguer. Les mêmes pratiques qui nous ont conduit au chaos et qui ont suscité le 05 septembre sont en train d’être répétées dans notre pays… Une personne ou une poignée de personnes se retranchent dans un bureau, ils décident et agissent au nom du peuple. Et, cela ne peut conduire qu’au chaos. C’est ce que nous avions connu de 1958 à 1984. La pensée unique, il y a un groupe de personnes qui pensent à la place du peuple », a indiqué Cellou Baldé.

En outre, ce proche collaborateur de Cellou Dalein Diallo a qualifié de « fuite en avant » la tenue des assises nationales. Et, il a accusé les autorités de la Transition de manœuvrer pour gagner du temps dans le seul but de rester au pouvoir. Mais, il a prévenu que la patience du peuple a des limites.

« C’est dans un cadre de concertation qu’on devrait discuter pour savoir est-ce que c’est opportun d’avoir des assises ou pas. On ne se lève pas un beau matin en imposant des assises au peuple de Guinée… Aujourd’hui, nous constatons que tout ce qui est en train d’être fait par le CNRD c’est une fuite en avant pour gagner du temps pour rester, rester et encore rester. Mais, la patience du peuple a des limites. Pour ne pas qu’on arrive aux scénarios passés, qu’on recommence avec les arrestations arbitraires, qu’on recommence les emprisonnements fantaisistes, qu’on recommence les descentes musclées dans les quartiers, des pratiques qui ne peuvent que conduire le pays dans un chaos, nous invitons le Colonel de revoir sa copie par rapport à la conduite de la Transition. Parce que comme je le dis nous allons bientôt arriver à la croisée des chemins. La CEDEAO a donné un ultimatum jusqu’au 25 avril et nous aussi nous mettrons ce temps à profit pour remobiliser nos structures, sensibiliser nos militants, sensibiliser les populations pour qu’au-delà du 25 avril que nous nous mobilisons afin de faire respecter l’exigence du peuple de Guinée », a déclaré Cellou Baldé.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

Tel : 622 67 36 81

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