Cour d’Appel de Conakry : le procès de Fabou Camara et Mohamed Lamine Simakan renvoyé au 11 avril prochain

Aboubacar Fabou Camara, ex directeur central de la police judiciaire

Le procès du commandant Mohamed Lamine Samakan de la BRI (brigade de recherche et d’interpellation) et Aboubacar Fabou Camara (contrôleur général de police et ancien directeur central de la police judiciaire) s’est poursuivi ce lundi, 28 mars 2022, devant la Cour d’Appel de Conakry. L’audience a été de courte durée ; car, dès l’ouverture des débats, le ministère public a sollicité un renvoi d’audience. Une sollicitation qui a été acceptée par la Cour qui a finalement renvoyé l’audience au 11 avril prochain pour la suite des débats, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, Fabou Camara et Mohamed Lamine Simakan sont poursuivis pour « violences volontaires, atteinte à la vie privée, violation de domicile, destruction de biens » au préjudice de Sékou Koundouno et Ibrahima Diallo (tous membres de la coordination nationale du FNDC). Leur procès a démarré à la cour d’Appel le 07 février dernier ; et, depuis, ces officiers défilent devant cette juridiction pour répondre des accusations portées contre eux.

L’audience de ce lundi devait être consacrée à la poursuite des débats dans ce dossier, mais le ministère public a sollicité un renvoi dès l’ouverture de l’audience par la cour. Le parquetier audiencier, Alseny Bah, a laissé entendre que « le procureur en charge du dossier (Dian Bora Diallo) est absent » et il a demandé « un renvoi du dossier à quinzaine pour permettre d’avoir des débats sereins dans cette affaire ».

Cette sollicitation de renvoi d’audience n’a pas été du goût des avocats de la défense et de la partie civile. Ils ont fait remarquer à la Cour que « ce dossier a connu trop de renvois » et ils ont souhaité auprès de la Cour que le présent renvoi soit « un ultime renvoi ». Et, finalement, le juge audiencier, Djéila Barry, a renvoyé l’audience au 11 avril prochain pour la suite des débats.

Au sortir de l’audience, Me Pépé Antoine Lamah, un des avocats de la partie civile, a déploré ce renvoi.

Me Pépé Antoine Lamah

« On aurait souhaité que ce dossier soit débattu aujourd’hui. Très malheureusement, la Cour a estimé que monsieur Bora Diallo, l’avocat général dans ce dossier, est absent dans la salle et que c’est lui qui a la maîtrise de ce dossier. Et, de ce fait, elle a décidé de renvoyer le dossier au 11 avril prochain. Une chose que nous déplorons. Car, en procédure pénale, le ministère public se singularise par son indivisibilité. En cas d’absence d’un de ses membres, un autre membre du ministère public devrait prendre le dossier comme si c’était la même personne. Mais, nous respectons la décision et nous espérons qu’à l’audience du 11 avril on va évacuer cette affaire afin de se retrouver très prochainement au tribunal de première instance de Dixinn pour la suite de la procédure », a dit Me Pépé Antoine Lamah.

De son côté, Me Elhadj Fodé Kaba Chérif, un des avocats de la défense, a laissé entendre qu’il a été surpris de voir que le ministère public n’est pas représenté, alors qu’il y a le principe de l’unicité du parquet.

Me Elhadj Fodé Kaba Chérif, avocat de la défense

« Je crois que c’est le déroulement normal des procédures judiciaires. Et, le plus souvent, nous sommes commandés par une lenteur qui ne dit pas son nom. Et, si vous avez constaté, cela a été soulevé tout à l’heure dans la salle d’audience. Le ministère public est un et indivisible. Donc, même s’il y a un membre qui est absent, un autre pourrait valablement représenter le ministère public dans une procédure. Mais, tel n’a pas été le cas ici. Malheureusement, nous avons accepté cette autre décision de renvoi à deux semaines pour permettre au ministère public d’avoir un membre qui va valablement le représenter dans cette affaire. Nous, nous étions fin prêts. Nous étions venus pour la continuation des débats, surtout que c’est le ministère public qui a relevé appel contre une décision préparatoire. C’est-à-dire qu’il y a eu un mandat d’arrêt qui a été pris contre nos clients et qui a d’ailleurs été discutée ici devant cette Cour. Mais, aujourd’hui, nous sommes surpris de voir que ce même ministère public n’est pas encore représenté. On pouvait s’y attendre, parce que celui qui est capable d’être un interlocuteur valable dans ce dossier est en déplacement. Donc, nous avons dû accepter puisque nous savons que dans une structure, il va y avoir une organisation des tâches ; et, pour ce cas précis, celui qui a cette tâche attendue est absent. Donc, nous ne pouvons qu’accepter cette décision pour revenir après deux semaines pour continuer les débats, même si ce n’était pas notre souhait », a indiqué Me Elhadj Fodé Kaba Chérif.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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