Crise entre les jeunes chercheurs d’emploi, la société CHALCO et le maire de Boffa : le préfet accusé

Colonel Mamadou Ciré Bah, préfet de Boffa

Deux groupes de jeunes sont à couteaux tirés dans la commune urbaine de Boffa autour du recrutement d’employés dans la société CHALCO. Selon des informations confiées à un reporter de Guineematin.com, le maire Seydouba Kissing Camara se trouve au centre du malentendu entre les deux groupes. Un groupe, qui accuse le maire de s’opposer à leur recrutement, a manifesté dans la journée d’hier, mercredi 30 mars 2022, perturbant la quiétude dans la ville.

Jointe au téléphone hier, mercredi, M’Mahawa Sylla, habitante de Boffa, est revenue sur la genèse de cette affaire qui empêche le maire d’occuper son bureau depuis le mois de février 2022.

Saidouba Kissing Camara, maire de Boffa

« La cause du problème, c’est qu’il y a une communauté dont les membres sont à la recherche de l’emploi au sein de la société minière CHALCO. Mais, le groupe s’est divisé en deux, parce que certains n’ont pas accepté de se joindre à ceux qui voulaient manifester pour une deuxième fois consécutive contre la société CHALCO. Ainsi, le groupe favorable à la manifestation est allé voir le maire pour chercher à retirer l’agrément au président de la communauté, Ousmane Fofana. Mais, le maire, Saidouba Kissing Camara, a dit non tout en leur demandant d’aller s’entendre. Depuis, ce groupe est mécontent. Ses membres accusent d’être avec leurs rivaux et demandent son départ », a expliqué notre interlocutrice.

Plus loin, elle ajoute que ce n’est pas la première fois que ces jeunes manifestent à Boffa. Mais, ils ont été très menaçants cette fois-ci. « Du 14 au 15 février dernier, ces jeunes anti maire ont manifesté à l’occasion de l’arrivée du Premier ministre et du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation à Boffa. Ensuite, ils ont manifesté dans la rue le mardi, munis de couteaux, de ciseaux, de bois et même de barres de fer. Ils sont allés barricader la rentrée principale de la mairie ».

Par ailleurs, notre source pense que les jeunes en colère seraient protégés par le préfet de Boffa, le Colonel Mamadou Ciré Bah. « Ce mercredi, 30 mars 2022, ils étaient aussi dans la rue pour manifester en réclamant le départ du maire. En plus, le groupe de Ousmane Fofana (les pros maire) a porté plainte, mais le juge de Boffa marche avec le cerveau du mouvement, qui est Souleymane Katy. Donc, la plainte n’a pas fait effet. Même dans leur marche, tu entends les anti maire dire « sortez, le préfet est avec nous, rien ne va nous arriver ». Les policiers sont allés s’installer devant la mairie. On ne sait pas si ces agents sont là pour empêcher le retour du maire dans son bureau ou pour sécuriser la mairie. En tout cas, les partisans du maire lui auraient demandé de rester à la maison pour sa propre sécurité parce que selon eux, la position du préfet reste ambiguë. Selon les indiscrétions, le préfet aurait demandé à ces jeunes manifestants de concocter des éléments de preuves contre le maire pour les transférer au ministère de l’Administration du territoire. Ce qui pourrait le faire sauter », a expliqué M’Mahawa Sylla.

 En outre, cette citoyenne déplore que ces jeunes agissent ainsi impunément, menaçant la sécurité des citoyens de Boffa. « Ça fait deux mois qu’ils sont sur cette affaire. Mais, rien n’est fait, pas de justice. Nous, nous avons des enfants ici, on ne se sent pas en sécurité. Ils peuvent nous attaquer chez nous à tout moment, on n’est pas du tout protégé. Nous, on se dit qu’il n’y a pas de justice, sinon les meneurs de cette pagaille qui circulent librement sans être inquiétés devraient être arrêtés. Mais les autorités n’ont rien fait dans ce sens », accuse-t-elle.

Joint au téléphone par Guineematin.com, le Colonel Mamadou Ciré Bah, préfet de Boffa, n’a pas voulu s’expliquer. « Je suis désolé, je ne sais pas de quoi vous parlez. Si le maire a des problèmes avec ses citoyens, ce n’est pas à moi de répondre à ça. Référez-vous à mon attaché de presse », a lancé le Colonel.

Même son de cloche chez le maire, Saidouba Kissing Camara, joint par téléphone dans la matinée de ce jeudi, 31 mars 2022. « Je ne peux rien vous dire, je suis en réunion », a dit laconiquement avant de raccrocher brutalement.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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