Mamou : un gendarme gifle un chauffeur pour 20 mille et prend la fuite

L’acte s’est passé hier vendredi, 1er avril 2022, au niveau du poste de contrôle de la gendarmerie mobile de Bôwal Wann, situé au quartier Sèré, dans la commune urbaine de Mamou. Mamadou Yaya Diallo, chauffeur de camion-remorque en provenance de Kankan, a été giflé par un gendarme à cause de 20 mille francs guinéens, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la ville carrefour.

Selon nos informations, le chauffeur en question a été sérieusement giflé par le gendarme qui a aussitôt pris la poudre d’escampette. Interrogé, la victime est revenue sur l’origine du malentendu.

« Je viens de Kankan. Quand je suis arrivé au niveau du point de contrôle, après avoir vérifié mon album, le gendarme m’a demandé de lui donner 20 mille GNF. Je lui ai dit que je n’avais rien sur moi. Mais il a insisté. Il m’a dit obligatoirement que je vais payer. Je lui ai dit que ce n’est pas obligatoire surtout que j’ai mes documents au complet. Il a dit alors qu’il allait garder mon album dans son bureau. J’ai répliqué qu’il peut le garder et que je vais à Mamou ville pour rencontrer ses chefs hiérarchiques. C’est ainsi que son ami a retiré l’album pour me le remettre. C’est en ce moment que le jeune gendarme m’a suivi. J’étais déjà à la cabine de mon camion. Il m’a dit que si je descends, il va me gifler. J’ai ouvert la porte et je suis descendu. J’ai mis mes mains derrière et il m’a giflé. Nous demandons aux autorités de nous aider, de nous protéger. Je roule depuis 11 ans que je roule sur ce tronçon, mais je n’ai jamais manqué de respect à personne, plus particulièrement les hommes en tenue », a expliqué Mamadou Yaya Diallo.

Ce geste du jeune gendarme a provoqué la colère des transporteurs qui se sont aussitôt mobilisés sur les lieux. Mamadou Soyah, président de l’Union des transports routiers de Mamou, s’est dit indigné par le geste du gendarme.

« L’agent qui a fait cet acte-là, je pense qu’il n’est pas en bonne santé. Il mérite d’être soigné. La loi est là pour nous tous. Les chauffeurs ne sont pas des bandits. Ils peuvent nous verbaliser et envoyer l’intéressé à la gendarmerie ou à la police. Je demande aux chauffeurs de respecter les consignes. Aux gendarmes et aux policiers aussi, qu’ils sachent que la route nous appartient à tous. Il faut qu’on se respecte réciproquement. Nous sommes vraiment ahuris de voir un agent censé nous défendre se comporter ainsi. C’est vraiment regrettable. Je salue le comportement quand même du chauffeur. Celui qui te compare à un singe, montre-lui que tu es un homme », a laissé entendre le syndicaliste.

Il est à noter que la route était complètement paralysée jusqu’à 20 heures. Mais, à l’aide de l’intervention du Commandant Boiro, chargé de la gendarmerie mobile de Mamou, le chauffeur a pardonné au gendarme. Vu la tournure des évènements, le gendarme indélicat avait fini par prendre ses jambes au cou.

De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

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