Marché de légumes de Taouyah : vendeuses et clientes se plaignent de la cherté des prix

Ce n’est un secret pour personne que le panier de la ménagère est en souffrance en Guinée. Contrairement aux fausses promesses du Gouvernement et de la chambre du Commerce, les prix des denrées de première nécessité sont constamment revus à la hausse dans les différents marchés du pays. Et, cette situation est surtout alarmante à Conakry où un gombo aussi fin qu’une aiguille de couture est actuellement vendu jusqu’à 2 000 francs guinéens ! C’est le cas par exemple au marché de légumes de Taouyah (dans la commune de Ratoma) où un reporter de Guineematin.com s’est rendu ce lundi, 04 avril 2022.

Sur place, une aubergine se négocie entre 2 000 et 3 000 francs guinéens et quatre tomates à 5 000 francs guinéens. Les vendeuses expliquent cette cherté par le prix exorbitant appliqué par les fournisseurs et elles se plaignent également de la rareté de clients. De leur côté, les ménagères qui s’y aventurent ont parfois des vertiges à la simple annonce des prix.

Décryptage !

Makhrissa Sylla, vendeuse de tomates au marché Taouyah

Makhrissa Sylla, vendeuse de tomates : « Nous ne savons pas pourquoi le marché est cher. Mais, vous savez, quand tu prends une marchandise, tu la revends à un prix pour t’en sortir. C’est là où nous prenons nos marchandises que les prix sont chers. Chaque jour des journalistes passent ici pour nous tendre le micro afin de s’enquérir des réalités du marché. Et, nous leur faisons savoir que le marché est très dur pour nous les vendeuses et pour les acheteuses. Mais, aucune suite favorable n’est trouvée. Car, il n’y a eu aucune diminution des prix, malgré nos cris de cœurs tous les jours dans les médias. Donc, nous avons décidé de ne plus parler aux médias et de rester calme dans cette souffrance pour ne pas que nos fournisseurs avec qui nous prenons des marchandises refusent de nous envoyer les légumes et que nous restons sans revendre quelque chose. Parce que l’Etat ne veut pas nous aider à alléger le panier de la ménagère. Et, celles qui nous envoient les légumes se plaignent de nous en disant que nous leur diffamons dans les médias. Donc, on préfère ne plus parler aux médias et garder notre silence dans la souffrance. Actuellement, nous prenons le gros panier de tomates à 500 000 francs, alors qu’avant on pouvait avoir ça à 150 000 ou 160 000 francs. Et, pour revendre ces tomates et avoir un peu de bénéfice, nous revendons 4 tomates à 5 000 francs. Et, même ça, il est difficile de s’en sortir. Car, c’est coûteux et il y a un manque de clientèles. Nous aussi, nous souhaitons que nos clientes qui viennent acheter avec  nous ne se plaignent pas du prix et que nous aussi nous ne nous plaignons pas également de la cherté et du manque de clientèles. Comment nous nous pouvons baisser le prix si nous prenons la marchandise à un prix élevé ? Nous, on pensait que cette période de Ramadan allait trouver que les prix ont diminué pour faciliter aux fidèles musulmans le jeûne. Normalement l’Etat devrait diminuer tous les prix sur le marché pour adoucir le panier de la ménagère en ce mois de Ramadan afin qu’on mange bien ».

Mmah Khradi Camara, vendeuse de légumes

Mmah Khradi Camara, vendeuse de légumes : « On avait souhaité que cette période trouve que les prix ont diminué sur le marché ; malheureusement, chez nous, c’est à chaque Ramadan que les prix augmentent. Aujourd’hui, nous comptons le gombo à 5 pour 5000 francs. Et, maintenant, si tu comptes à 5 pour 5 000 francs, tu es obligé de revendre un gombo 1 500 francs ou 2 000 francs pour récupérer ton argent et avoir un peu de gain. Un sac de gombo est vendu à plus de 500 000 francs. Actuellement, tout le monde est inquiet et pleure à cause de la cherté de la vie. Le sac d’aubergine coûte aujourd’hui à 500.000, 600 000 voire 800 000 francs. Donc, on est obligé de revendre un à 2 000 ou 3 000 francs. Les petits aubergines sont vendus entre 3 000 et 5000 francs. Et, le sac coûte 600 000 francs, alors qu’auparavant, un sac de 100 kilogrammes d’aubergines, on pouvait l’avoir à 100 000 francs voire 90 000 francs. Le sac de 100 kilogrammes de gombo est vendu à 200 000 francs  voire 300 000 francs. Aujourd’hui mes voisines qui revendent le piment ont acheté un sac à 1 000 000 francs. C’est vraiment très cher. Nous souffrons énormément, parce que tout est à la hausse sur le marché, le prix du riz à augmenté, l’huile également en cette période du mois de Ramadan. Comment allons- nous ? Chaque année, c’est de cette même souffrance qu’on parle ; mais, rien ne change. Et, nous sommes fatigués de nous plaindre à tout moment de la cherté du panier de la ménagère, alors que les légumes ne sont  pas des marchandises qu’on dédouane ».

Fatoumata Sylla, cliente

Fatoumata Sylla, cliente : « Aujourd’hui encore le marché est plus dur, tout est cher. Les légumes coûtent très cher actuellement. Une seule aubergine, on l’achète aujourd’hui à 1 500, 2 000 ou 3 000 francs. Un seul gombo à 1 500 francs, alors que ce sont des aliments qui sont indispensables dans la cuisine et qui ont une très grande importance dans la nutrition. Le piment aussi est très cher. Nous demandons à l’Etat de nous venir en aide en réduisant les prix ; car, nous souffrons énormément ».

 

Fatoumata  Diouldé  Diallo pour Guineematin.com

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