Conakry : Gaoussou Touré, ex-ambassadeur de Guinée au Nigeria, jugé pour abus de confiance

Gaoussou Touré, ancien ambassadeur de Guinée au Nigeria

Les débats ont démarré ce mercredi, 6 avril 2022, dans le procès de Gaoussou Touré, ancien ambassadeur de Guinée au Nigeria. Il est poursuivi pour « abus de confiance » par Mamadouba John Sylla, ex-consul de Guinée à Abuja. Ce dernier accuse le diplomate d’avoir détourné son salaire et ses primes à hauteur de 45 870 dollars entre 2015 et 2016. Le plaignant, le prévenu et leurs avocats étaient tous présents au Tribunal de première instance de Dixinn à l’ouverture de l’audience, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

A l’ouverture du procès, Gaoussou Touré a comparu devant le juge Francis Kova Zoumanigui pour son identification. Juste après, son avocat a pris la parole pour relever un problème dans ce dossier. « La partie civile dit que l’ambassadeur a détourné son salaire et ses primes en 2016. Depuis cette année, jusqu’en 2021, aucun acte n’a été posé. Il n’y a jamais eu une plainte quelconque qui déclenche l’action publique. Et en matière de délit, la prescription est de 3 ans. Donc, nous vous prions de constater que les faits sont prescrits et de renvoyer la partie civile et le ministère public à mieux se pourvoir », a sollicité maître Antoine Pépé Lama.

Cependant, l’avocat de la partie civile estime que cet argument de la défense ne tient pas. Il indique que son camp avait adressé une correspondance au ministère des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger en 2019 pour demander le paiement du salaire et des primes de Mamadouba John Sylla. « A priori, on pensait que c’est le ministère des Affaires étrangères qui restait devoir à Mamadouba John Sylla. Mais, à l’issue des échanges de correspondances, on s’est rendu compte qu’il y a eu détournement. Et c’est là qu’on a compris la responsabilité de M. Gaoussou Touré. Les fonds ont été mis à sa disposition à l’effet de les mettre à qui de droit, mais il ne l’a pas fait. Donc, cette demande est mal fondée », a-t-il dit.

Après un débat houleux entre les conseils de la partie civile, celui de la défense et le ministère public, le tribunal a renvoyé l’affaire au 20 mars prochain pour statuer sur cette question de prescription.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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