Victime de violences de la part de son mari, madame Camara Aminata Sidibé, marchande de profession, a porté plainte au tribunal de Dixinn. Le procès de Djiba Ben Camara s’est ouvert, lundi dernier, 04 avril 2022, en présence des deux parties. Le procureur a demandé sa condamnation à un an d’emprisonnement, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Djiba Ben Camara ne pouvait s’imaginer qu’une banale dispute avec sa femme pouvait prendre une telle tournure. Il est aujourd’hui jugé pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de travail pendant cinq (5) jours et détention illégale d’arme. Il est accusé d’avoir utilisé un fusil de calibre 12 pour menacer sa femme.
A la barre, le prévenu a reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés, notamment les faits de violences. « Ma femme est revenue de Bamako en nous apportant des bazins. Elle m’a donné le mien et celui de notre enfant. Un matin, elle m’a demandé de lui donner mon bazin pour qu’elle le photographie pour ensuite envoyer la photo à un de ses clients. Il y a eu une dispute entre nous parce qu’elle est sortie de la chambre en m’insultant devant mes enfants. Donc, face à ces insultes, je n’ai pas pu me retenir. Je lui ai administré une gifle pour me faire respecter devant mes enfants », s’est-il justifié.
Djiba Ben Camara a expliqué avoir administré une gifle à sa femme, mais sans gravité. En ce qui concerne l’arme, il reconnaît détenir un fusil calibre 12 qu’il a acheté au cours d’un voyage en Haute Guinée pour, dit-il, protéger sa famille des coupeurs de routes. Mais, il a nié avoir utilisé cette arme pour menacer sa femme lors de leur altercation. Par ailleurs, le prévenu a dit regretter son geste et demandé pardon.
Prenant le contrepied de son mari, Aminata Sidibé a laissé entendre que son mari veut tout simplement s’accaparer de sa société de vente d’habits. « J’ai demandé à mon mari de me donner le bazin pour que je prenne une photo parce que je devais passer une commande. Mais, il a refusé. Après, j’étais prête à sortir de la chambre. Il est venu se jeter sur moi pour me rouer de coups. Ensuite, il est allé chercher le fusil dans sa chambre pour me menacer. Alors, j’ai crié et les voisins sont venus pour le lui retirer. Auparavant, il était allé en ville pour enlever mon nom sur mon entreprise. Il est également allé à la Banque pour faire la même chose, sans succès », a-t-elle laissé entendre.
Par ailleurs, Aminata Sidibé ajoute que son mari est violent et serait un récidiviste. Elle a exhibé des clichés de radiographie pour appuyer ses dires.
Dans ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile a demandé une réparation des préjudices physiques et moraux subis par sa cliente. Il va réclamer la somme de 48 millions GNF de dommages et intérêts.
Pour sa part, le procureur a requis 1 an d’emprisonnement et le paiement d’une amende d’un (1) million GNF contre le prévenu.
Mais pour l’avocat de la défense, Djiba Ben Camara n’a pas prémédité son acte mais a agi sous l’effet de la colère. Il va demander de larges circonstances atténuantes pour son client qui a présenté des excuses à la partie civile. Il va plaider sa condamnation en sursis.
Après avoir écouté les deux parties, le juge a renvoyé le dossier au 11 avril prochain. Djiba Ben Camara, détenu depuis le 28 mars 2022, retourne à la maison centrale.
Mamadou Yahya Pétel Diallo pour Guineematin.com