Dialogue politique : le G58 désapprouve le cadre de concertation créé par Mamadi Doumbouya

Le G58, une entité regroupant 58 partis politiques (dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré), n’est pas d’accord avec la création d’un cadre de concertation inclusif en Guinée. Un cadre créé mercredi dernier par le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, pour discuter de plusieurs questions d’intérêt national.

Les membres du G58, qui réclament depuis quelques mois la mise en place d’un cadre de dialogue politique pour parler du retour à l’ordre constitutionnel, estiment que cette décision ne répond pas du tout à leur demande. Ils l’ont fait savoir à l’issue d’une rencontre tenue ce samedi, 9 avril 2022, au siège de l’UFDG, à Conakry, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

« Le décret qui a été rendu public ne correspond pas à ce que la classe politique, à travers le G58, avait demandé. Alors, nous avons discuté pour partager nos différentes observations sur la question et les partis politiques se sont accordés sur cet ensemble de points : premièrement, il s’agit des insuffisances que nous avons tous relevées unanimement sur le décret qui a été publié. Et ces insuffisances concernent d’abord le cadre.

Au lieu d’avoir un cadre de dialogue politique qui concerne les acteurs politiques, le CNRD et le gouvernement, avec la présence d’un médiateur international, et également la participation des partenaires techniques et financiers, le décret nous annonce un cadre de concertation et de façon élargie. Deuxièmement, le décret indique un nombre de coalitions surprenant. En Guinée, nous connaissons les coalitions qui existent, mais le décret mentionne clairement l’existence de 20 coalitions.

Donc, nous avons exprimé notre surprise par rapport à cette information. Le troisième, il y a un manque de clarification sur les partenaires techniques et financiers. Parce qu’il se trouve que, habituellement, nous connaissons le groupe des G5 qui réunit des institutions et des ambassades qui sont avec nous, qui sont des amis de la Guinée, qui ont l’habitude d’accompagner la Guinée dans les processus électoraux et dans les processus politiques.

Donc, le manque de clarification sur les partenaires techniques et financiers dans ce décret, suscite en nous des interrogations. Et au regard de ces insuffisances énumérées, le G58 s’engage à produire un rapport et une déclaration pour faire part de nos observations critiques par rapport à ces insuffisances et bien entendu, réitérer ce que nous avons demandé dans le cadre des différentes rencontres qu’il y a eu », a indiqué Aliou Bah, le président du MoDeL, qui a fait le compte-rendu de la réunion devant les journalistes.

Face à ce constat, que compte faire le G58 ? Participer malgré tout à ce cadre de concertation inclusif ou le boycotter comme la majorité de ses membres l’a fait avec les assises nationales ? Pour l’heure, le groupe ne donne aucune position claire sur cette question.

« Vous vous souvenez que le ministre de l’administration du territoire, lui-même avait reçu les coalitions politiques, il avait posé la question de savoir quel type de dialogue voulons-nous. Et nous avons eu des réponses très claires qu’il s’agit d’un dialogue politique, parce que les questions à évacuer sont des questions essentiellement politiques qui concernent les partis politiques, le CNRD, le gouvernement, avec la présence de nos partenaires internationaux.

Ce cadre de dialogue inclusif, tel qu’il a été annoncé dans le décret, ne correspond ni à ce que nous avons demandé, ni à l’intérêt d’une transition qui se voudrait être une transition pour un retour à l’ordre constitutionnel. Donc, nous avons pris acte du décret qui été rendu public, nous avons des observations à faire et nous les ferons. À l’issue de ces observations, on saura davantage », a fait savoir le président du MoDel, Aliou Bah.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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