Un faux militaire jugé à Siguiri : « on m’a forcé à porter la tenue et une arme de guerre »

Le procès d’Aboubacar Biro Camara, qui se faisait passer pour un militaire, s’est ouvert ce lundi 11 avril 2022, au tribunal de première instance de Siguiri. A la barre, le prévenu a reconnu les faits de faux et usage de faux et usurpation de titre et de fonction pour lesquels il est jugé. Mais, il nie avoir utilisé une arme quelconque, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Aboubacar Biro Camara avait été mis aux arrêts le 28 février 2022 à Kourémalé, à la frontière entre la Guinée et le Mali. Il se faisait passer pour un lieutenant du Bataillon autonome des troupes aéroportées (BATA), une unité d’élite de l’armée guinéenne.

Lanciné Cissé, président du tribunal de première instance de Siguiri

Il a comparu ce lundi au tribunal de Siguiri pour répondre des faits de faux et usage de faux, et usurpation de titre et de fonction.

A la barre, il a relaté comment il s’est procuré le treillis qu’il arborait lors de son arrestation. « Je suis un chauffeur de profession. Je conduisais un ancien Colonel qui travaillait au camp Samory. J’ai volé cette tenue. Un jour, le Colonel m’avait demandé d’aller déposer ses habits au pressing. J’ai profité pour voler un complet camouflage et un béret de couleur rouge. Même les grades, je les ai volés aussi. Mais, j’ai pris la lame pour enlever trois galons et il en est resté deux pour être lieutenant », a-t-il expliqué.

Toutefois, il nie avoir utilisé la tenue pour quoi que ce soit. « Mais, je n’ai jamais porté la tenue. Le béret était posé sur le tableau de bord de mon véhicule pour échapper au contrôle des agents ; et, la chemise était suspendue dans ma voiture. On m’a arrêté quand je partais déposer ma tante à Bamako. C’était dans la cour des douaniers. J’ai voulu cacher le béret et la tenue dans le coffre », soutient-il.

En outre, le prévenu dit avoir été obligé de porter la tenue par les militaires qui l’auraient forcé à tenir une arme. « Arrivé au camp de Siguiri, on m’a forcé à porter la tenue et ils ont fait sortir une arme de guerre pour que je la tienne de force pour me photographier avec. Sinon, l’arme n’était pour moi », a laissé entendre Aboubacar Biro Camara.

L’audience a été renvoyée au 20 avril 2022 pour les réquisitions du ministère public.

De Siguiri, Bérété Lanceï Condé pour Guineematin.com

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