Tenue de la réunion annuelle du Comité Régional sur les MGF/VBG de la région de Mamou

En Guinée, les violences faites aux femmes  connaissent des proportions inquiétantes et ne cessent d’interpeller les acteurs de la vie nationale et les partenaires. Ils s’engagent dans la lutte contre les Mutilations génitales féminines et Violences basées sur le genre (MGF/VBG). C’est dans cette dynamique que HEALTH FOCUS, avec un financement de la GIZ, a tenu sa réunion annuelle du comité régional du MGF/VBG de la région de Mamou. C’était dimanche dernier, 10 avril 2022, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

En Guinée, les violences basées sur le genre sont souvent difficiles à appréhender, en raison de la réticence des victimes à dénoncer les auteurs. Les facteurs culturels, la situation de dépendance économique dans lesquelles vivent la plupart des victimes ou les liens affectifs qui unissent les victimes aux familles des présumés auteurs, contribuent à ce renoncement.

Pour inverser cette tendance, les acteurs impliqués dans la lutte contre les MGF/VBG redoublent d’efforts. Amadou Oury 1 Barry, superviseur Régional des activités et facilitateur de circonstance, a dégagé le but de la réunion annuelle.

Amadou Oury 1 Barry, Amadou Oury 1 Barry, superviseur Régional des activités et facilitateur

« Le but visé de cette réunion est d’harmoniser le niveau des collectes d’informations par rapport à la lutte contre les violences basées sur le genre. La gestion de l’information est un élément essentiel dans le cadre de la lutte. C’est de faire une synergie d’actions entre les acteurs évoluant dans ce domaine. Le temps fort de cette rencontre est centré sur les données partagées avec les participants. Chaque 3 mois, la région doit collecter des données sur la lutte contre les violences basées sur le genre », a dit le facilitateur.

De son côté Dr Robert Tambalou Sarah, consultant, expert en Santé et chef de projet MGF/HEALTH FOCUS, est revenu sur les causes de ces violences basées sur le genre et les moyens d’y mettre fin.

Dr Robert Tambalou Sarah, chef de projet MGF HEALTH FOCUS

« Les causes sont nombreuses. D’abord, ce sont nos coutumes et nos mœurs. Nous sommes dans un régime patriarcal. C’est le père qui dirige la famille, et dans nos coutumes, c’est le père qui gère le ménage. Ensuite, la pauvreté est un facteur aggravant. Quand le père est pauvre, il sera toujours en colère ou si la mère n’est pas satisfaite, elle peut se révolter, frapper les enfants. Mais aussi le manque d’application des lois qui défendent les droits des enfants et les femmes. Il faut passer à la sensibilisation. Les enfants, les femmes sont sacrés. Il faut également appliquer la loi et punir sévèrement les contrevenants. Nous invitons les hommes à s’engager », a-t-il dit.

Michel NIEBA, représentant du ministère de l’action sociale

Quant à Michel NIEBA, représentant du Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et la Protection des Personnes Vulnérables est revenu sur les statistiques. « Au niveau mondial, on estime que 133 millions de filles et femmes ont subi cet acte et que 2 millions de filles et femmes par an courent le risque d’être mutilées. La Guinée occupe la 2ème place après la Somalie. Elle a 75% de taux de prévalence, répartie comme suit : en Moyenne Guinée (98%), en Basse Guinée (97%), en Haute Guinée (96%) et la Guinée Forestière (84 %). Nous demandons à tous les acteurs de s’impliquer pour éradiquer ce phénomène. En tant que Ministère de l’Action sociale et de la promotion féminine, nous venons auprès de tous les acteurs évoluant dans ce domaine, de s’impliquer pour mettre fin à ce fléau. Nous voulons voir la fille heureuse dans sa vie », a-t-il expliqué.

Alseny Barry, conseiller de la gouvernance territoriale

Présent à cette rencontre, Alseny Barry, conseiller à la gouvernance territoriale et participative au gouvernorat de Mamou, s’est dit très satisfait de cette rencontre avant d’inviter les autorités compétentes de punir les auteurs de violences basées sur le genre. « Nous sommes préoccupés par ces statistiques. Mamou est au carrefour, nous demandons aux autorités, à tous les niveaux, de condamner sévèrement les violeurs. Nous invitons tous les participants à redoubler d’ardeur pour éradiquer ces violences dans la région administrative de Mamou », a-t-il indiqué.

Au terme des débats, les participants ont dégagé les types de Violences basées sur le genre : le viol, les violences sexuelles, les violences physiques, le mariage précoce, le mariage forcé, le déni de ressources, d’opportunités ou services et les violences psychologique est émotionnelles.

De Mamou Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.Com

Tél. : 625698919/657343939

Facebook Comments Box