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Vandalisme et pillage au ministère de la communication : un an de prison requis contre les auteurs présumés

Le procès des auteurs présumés des actes de vandalisme, de pillage et de vol enregistrés il y a un peu plus de 7 mois au ministère de l’information et de la communication, à la RTG Boulbinet et au camp Makambo, s’est ouvert ce mardi 12 avril 2022, au Tribunal de première instance de Kaloum. Sur les six personnes qui avaient été interpellées dans le cadre de cette affaire, quatre ont comparu devant la juridiction. Les prévenus ont tous nié les faits qui leur sont reprochés, mais le parquet a requis leur condamnation, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Dans la nuit du 5 au 6 septembre 2021, c’est-à-dire quelques heures seulement après le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Alpha Condé, des actes de vandalisme, de pillage et de vol ont eu lieu au ministère de l’information et de la communication, à la RTG Boulbinet et au camp Makambo. Quelques jours après, des agents des Forces spéciales ont interpellé six personnes accusées d’avoir commis ces faits. Deux d’entre eux ont été libérés et les quatre ont comparu ce mardi 12 avril 2022 devant le Tribunal de première instance de Kaloum. En détention depuis le 14 septembre 2021 à la Maison centrale de Conakry, Sékhouna Camara, Boubacar Diallo, Mohamed Bangoura et Aboubacar Sylla, ont tous plaidé non coupables des faits mis à leur charge.

« C’est après avoir débarqué les poissons au port de Boulbinet, dans la matinée du 9 septembre 2021, qu’un ami m’a demandé qu’on aille se laver derrière le camp Makambo, parce qu’on était sales. C’est une pompe tirée du camp qui approvisionne les riverains en eau là-bas. C’est là-bas que les fumeuses de poissons vont puiser de l’eau et plein d’autres personnes vont se laver et laver leurs habits là-bas. Donc, ce jour, pendant que nous étions là-bas en train de laver nos habits, les agents des forces spéciales sont venus nous arrêter et ils nous ont conduits au camp, en nous accusant de vol de divers articles. Après, ils nous ont fait subir des tortures de tout genre. Pourtant, ils n’ont rien pris sur moi pendant mon arrestation comme objet volé », a expliqué Sékhouna Camara, docker au port de Boulbinet.

Après avoir passé quelques jours au camp Makambo, Sékhouna Camara et les cinq autres accusés ont été transférés à la Brigade de recherches de la gendarmerie de Matam. « Au camp, les militaires nous ont obligés de reconnaître les faits, en disant que sinon, ils allaient nous envoyer à l’abattoir. Donc, moi, j’ai reconnu avoir volé du sucre, des bidons d’huile, des bidons de gasoil. Vu qu’ils étaient encagoulés et détenaient des armes, j’ai eu peur, c’est pourquoi j’ai déclaré ça. Sinon, en réalité, moi, je n’ai rien volé.

Et avant de nous transférer, ils (les militaires) ont établi un procès-verbal qu’on m’a exigé de signer. Quand je leur ai demandé de me traduire le contenu avant de signer, ils m’ont crié dessus et m’ont frappé avec un fil électrique. C’est ainsi que j’ai signé. À la gendarmerie, on nous a demandé de payer chacun un million pour qu’on nous libère. Mais, on ne l’a pas fait, parce qu’on n’avait pas d’argent. C’est pourquoi, nous quatre, avons été déférés », a narré Aboubacar Sylla, également pêcheur.

Après la déposition des quatre prévenus, le procureur a demandé au tribunal de renvoyer Mamadou Oury Kanté, Moustapha Touré, Sékhouna Camara et Boubacar Diallo des fins de la poursuite pour insuffisance de preuve contre eux. Par contre, il a sollicité que Mohamed Bangoura et Aboubacar Sylla, eux, soient retenus dans les liens de la culpabilité des faits de vol de climatiseurs, deux bidons d’huile, trois bidons de gasoil, un carton de sardines et un carton de sucre au camp Makambo. Pour la répression, le représentant du ministère public a requis un an d’emprisonnement dont cinq mois assortis de sursis et le paiement d’une amende d’un million de francs contre chacun d’eux.

De son côté, l’avocat des prévenus a plaidé non coupable, avant de demander la relaxe pure et simple de ses quatre clients présents à la barre. La décision du tribunal est attendue le 19 avril 2022.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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