N’Zérékoré : Health Focus Guinée et ses partenaires engagés dans la lutte contre les VBG/MGF

L’ONG Health Focus Guinée continue son combat pour l’amélioration de l’état de santé et du statut des femmes dans les communautés à travers la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG). C’est dans cette dynamique que la structure a organisé à N’zérékoré la réunion de coordination du comité régional de protection de la femme et de l’enfant contre les VBG/MGF.

La cérémonie, organisée hier vendredi, 15 avril 2022, a regroupé les points focaux préfectoraux VBG, des agents de santé, de l’éducation, de la justice, de la gendarmerie et de l’OPROGEM de la région, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Ils sont au total 48 participants venus des services publics, d’ONG locales et des Partenaires technique et financiers à prendre part à cette réunion. Elle a pour objectif « d’assurer la tenue régulière des rencontres de coordination du comité pour renforcer le système de prévention et de prise en charge holistique et intégrée des violences basées sur le genre et l’abandon des Mutilations génitales féminines (MGF), mais aussi élaborer un plan de pérennisation du comité ».

Michel NIEBA, Assistant point focal MGF à la direction nationale de la promotion féminine au ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables

Dans son discours, le représentant de la Ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, a dressé le bilan des mutilations génitales féminines (MGF). « Notre pays est affecté par cette pratique. Au regard de son ampleur et du caractère endogène, on estime que plus de 130 millions de filles et de femmes vivant dans le monde ont subi à ce jour des mutilations génitales féminines, et que 2 millions de filles par an courent le risque d’être mutilées. En Guinée, les MGF représentent une des violences basées sur le genre la plus répandue avec 95 % de prévalence, les régions les plus touchées sont la Moyenne Guinée (98%), la Basse Guinée (97%), la Haute Guinée (96%), et la Guinée Forestière (84%) la prévalence la plus faible. Les formes les plus courantes des VBG sont entre-autres les violences physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, socioculturelles, économiques, les mariages d’enfant », a fait savoir Michel NIEBA, Assistant point focal MGF à la Direction nationale de la promotion féminine.

Dr TAMBALOU Robert Sarah, Chef de projet Health Focus Guinée

De son côté, Dr TAMBALOU Robert Sarah, Chef de projet Health Focus Guinée, a rappelé « la gravité » des violences basées sur le genre dont les mutilations génitales féminines. « De nombreux cas de viols ont été enregistrés en 2021, (230) dont deux décès de fillettes de moins de trois ans et d’une jeune fille (N’Mah Sylla) victime d’un viol collectif. Cette pratique, qui est une atteinte grave à l’intégrité physique et morale des femmes et des filles, constitue une violation de leurs droits fondamentaux reconnus dans les conventions et traités. C’est pour contribuer à la réduction de ces taux que Health Focus a été recruté par la GIZ en vue de mettre en œuvre ce projet de lutte contre les MGF dans cinq régions ; à savoir Kindia, Labé, Mamou, Faranah et Nzérékoré… ».

Par ailleurs, Dr TAMBALOU Robert Sarah, a adressé sa profonde reconnaissance au Gouvernement sous la houlette du Président de la Transition qui, selon lui, « a pris des décisions fermes visant à lutter contre les VBG/MGF et les mariages d’enfants en signant les engagements devant mettre fin à ce fléau dans les meilleurs délais. Donc, j’ose espérer que l’application de la Loi L/2000 relative à la Santé de la Reproduction permettra de réduire de façon drastique les taux de MGF, mariages d’enfants, de viols et toutes formes de violences à l’encontre des braves femmes et filles de Guinée ».

Siba Koné, Directeur de cabinet du gouvernorat de N’Zérékoré

Pour sa part, Siba Koné, directeur de cabinet du gouvernorat de Nzérékoré, a invité les participants à dénoncer les cas de VBG dans leurs localités aux services de sécurité. « Le thème qui nous regroupe est très capital’’ violence et mutilation génitale féminine’’, mais la deuxième thématique, c’est très grave, qui est l’ablation d’une partie intime d’un individu. Comment on peut remédier à ça en Guinée ou à N’Zérékoré ? C’est pourquoi vous être-là. Vous devez donc apporter beaucoup de contribution en faisant quoi ? La sensibilisation. En faisant quoi ?  En déclarant nos mamans ou nos sœurs qui font çà dans les différentes localités. Acceptez de les présenter devant les juridictions pour qu’on puisse les juger. Tant qu’on ne fera pas ça, eux ne cesseront pas cette pratique dangereuse. Deuxième variante, nous plaidons toujours auprès des ONG pour qu’elles puissent avoir des fonds pour soutenir ces femmes autours des AGR (Activités Génératrices de Revenus). Donc, il faut ces deux variantes. Il faut appuyer et sanctionner celles qui refusent d’abandonner ces pratiques dangereuses. Comme ça, on pourra parvenir à réduire cette pratique. Donc vous devez avoir le courage de dénoncer ces formes de pratique. Et aussi, avoir le courage de dénoncer les hommes, les femmes, les vieux qui pratiquent la violence sur les enfants », a plaidé le directeur de cabinet du gouvernorat de Nzérékoré.

De N’Zérékoré Foromo Gbouo Lamah pour guineematin.com

Tel : +224620166816/666890877

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