Le Cadre de concertation inclusif (CCI), officiellement le vendredi dernier, 15 avril 2022, est loin de faire l’unanimité en Guinée. Alors que les plus importants partis politiques (UFDG, UFR, RPG/AEC) ont décidé de ne pas y prendre part, les acteurs de la vie nationale continuent de tirer à boulets rouges sur ce processus. Interrogé à ce sujet au lendemain des activités, Aboubacar Biro Soumah, président du Parti pour le Progrès et le Changement (PPC), n’est pas allé du dos de la cuillère dans sa réaction.
Bon nombre d’acteurs sociopolitiques du pays ont brillé par leur absence au lancement des travaux du Cadre de concertation inclusif qui s’est tenue au palais Mohamed V de Conakry. C’est le cas du leader Aboubacar Biro Soumah, président du PPC, membre de l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD).
Pour Biro Soumah, ce cadre de concertation inclusif n’en est pas un. Il dénonce un théâtre pour gaspiller les maigres ressources du pays. « Nous pensons bien que ce cadre de concertation n’est pas un cadre de dialogue. Ça, il faut bien le notifier. Nous, avions fait des consultations au moins deux fois avec le ministre de l’Administration du territoire, mais rien n’a abouti. Tout ce qu’il nous a demandé, on l’a fourni. Mais par après, c’est le contraire qui s’est produit. Donc, ce n’est ni un cadre de dialogue encore moins un cadre de concertation entre les acteurs. Et si vous voyez la nomenclature de la salle, vous comprendrez que ce n’est pas un cadre de dialogue. Il s’agit tout juste de venir écouter et quitter. Et c’est ce qui a été fait à notre absence parce que nous, nous ne pouvons pas accepter d’accompagner les dérives… Nous voulions un cadre de dialogue inclusif, crédible et sincère. Nous avions envoyé des thématiques qui permettraient de mettre ce cadre de dialogue en place. Suite à une demande du ministre, nous lui avons envoyé des courriers pour lui signifier la démarche à suivre pour meubler le cadre de dialogue et les thèmes à discuter. Tous les deux points ont été répondus par les différentes coalitions de ce pays. Mais après tout, hier on a assisté à un théâtre. Un gaspillage inutile de notre économie parce que c’est un forcing qui ne devrait pas avoir lieu. Cet acte ne corrobore pas avec la première phrase de la junte militaire du 5 septembre 2021 dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya », déplore le président du PPC.
Aboubacar Biro Soumah pointe, par ailleurs, un doigt accusateur au Premier ministre de la transition, Mohamed Béavogui qui manque de leadership pour bien conduire cette transition. « Si Mohamed Béavogui avait vraiment la volonté, il allait manager ces jeunes pour qu’on puisse avoir une transition réussie. Malheureusement, la question n’est pas là. S’il dit qu’il tend une main aux autres parties absentes au cadre de concertation, de les rejoindre au tour de la table, c’est une main noire qu’il a tendue. Ce n’est pas la manière. Parce que le décret qui est sorti pour le cadre de concertation n’offre pas un cadre de dialogue sincère et honnête. On ne peut pas aller se mettre à genoux devant un jeune militaire qui a pris le pouvoir par les armes et qui veut nous torpiller comme il veut. Cet appel du Premier ministre ne nous concerne pas », a-t-il martelé.
Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
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