Kassory et Cie seront-ils libérés par la CRIEF ? « Il faut que le droit soit dit »

Le jugement en référé intenté par les conseils de Kassory Fofana et Cie s’ouvre ce mardi, 19 avril 2022, à la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières). Le pool d’avocats demande au président de cette juridiction spéciale de libérer l’ancien premier ministre guinéen et trois autres membres de son gouvernement, incarcérés depuis deux semaines environ à la Maison centrale de Conakry.

Cette requête sera-t-elle acceptée par le juge des référés ? Me Salifou Béavogui, membre du pool d’avocats des prévenus, se montre confiant. Pour lui, il n’y a pas un autre chemin à emprunter aujourd’hui dans ce dossier, si ce n’est la libération de leurs clients.

Me Salifou Béavogui, avocat

« Il faut que le droit soit dit. Vous savez, en pénal, la forme commande le fond. Donc, le procureur a créé cet incident, il faut qu’il l’assume. Il faut que la procédure soit régulière, parce qu’il est déconseillé à un avocat de suivre une procédure irrégulière. Il (le procureur) ne peut pas orienter une affaire importante comme ça en flagrant délit dans son bureau, et puis la réorienter dans son bureau, comme si les libertés n’étaient pas protégées. Donc, il aurait pu attendre que l’affaire arrive à l’audience, il pose ce problème. La juridiction l’aurait peut-être suivi. Mais s’il a agi ainsi, la conséquence est simple : c’est la remise immédiate en liberté de tous les prévenus.

Après, il peut bien se pourvoir, mais la première des choses à faire, c’est de remettre immédiatement les prévenus en liberté. C’est ça le droit, on ne peut pas passer par mille chemins. Personnellement, je suis dans ce dossier pour défendre des principes et des valeurs. Parce que moi, je me bats pour tous les citoyens en difficulté avec la loi. Je n’ai pas de parti pris et je n’ai pas d’état d’âme. Ce sont les valeurs et les principes que je défends », a déclaré Me Salifou Béavogui, dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin.com, ce matin.

Ibrahima Kassory Fofana (ancien premier ministre), Dr Mohamed Diané (ancien ministre des Affaires présidentielles et de la défense nationale), Oyé Guilavogui (ancien ministre de l’Environnement, des eaux et forêts) et Diakaria Koulibaly (ancien ministre des hydrocarbures) sont en détention depuis le 6 avril 2022, à la Maison centrale de Conakry. Ils sont poursuivis par le parquet de la CRIEF pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption et complicité.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

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