Kaporo : sur les rails des ordures !

Mamadou Alimou Barry, jeune fleuriste

Mamadou Alimou Barry, un jeune fleuriste, déverse tranquillement ses fleurs coupées  à l’encablure des rails. Il exercice son métier depuis 2013, et me confie qu’en 2 ans, c’est la troisième fois qu’il vient jeter ses ordures sur les lieux. Comme pour se faire bonne conscience, et dire qu’il est très loin d’être le mauvais élève qui prend soin de la nature. Comprenez par là alors qu’il y a pire que lui.

Pourtant, le jeune esthéticien des fleurons sait que son acte a des conséquences sur l’environnement, mais il avoue son impuissance : « c’est un agent de l’entreprise de sécurité Laguipresse qui m’a autorisé de venir jeter les ordures ici. Il m’a dit qu’il va les brûler lorsqu’elles vont séchées. Sinon, je reconnais que ce n’est pas une bonne chose, puisque le train passe par-là. Mais, il n’y a pas un autre endroit où jeter les ordures. Lorsque j’envoie les fleurs  coupées dans les poubelles publiques, on me dit que mes ordures ne peuvent pas être mises là-bas. Sinon, je suis prêt à payer pour jeter mes ordures dans un espace réservé aux immondices. Mais, hélas ! »

À Conakry, la capitale guinéenne, et même dans les régions du pays, l’insalubrité reste l’ennemi imbattable du gouvernement. Elle résiste au temps, et aux actions de certains activistes, qui sensibilisent sur les réseaux sociaux pour la protection de l’environnement. 

Pourtant, en Guinée, il existe bel et bien un ministère de l’environnement, dont les initiatives peinent à avoir un impact réel sur le terrain. 

Comme les États-Unis, la Guinée est un pays d’opportunités pour qui sait les saisir. Puisque, aujourd’hui, dans les pays développés, « les ordures sont de l’or ». Transformées, elles servent à la fabrication d’énergie, ou même d’engrais, et de ce fait sont un plus pour l’économie des États. 

Par Alpha Amadou Diari Diallo

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