Plusieurs camions de bœufs bloqués à Dabola : « les douaniers nous demandent de payer 300 000 francs chacun »

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Ce sont des vendeurs de bétail en colère qui ont contacté Guineematin.com dans l’après-midi de ce mardi, 26 avril 2022, pour se plaindre de difficultés qu’ils rencontrent au niveau du poste de douane de Dabola. Ils accusent les douaniers d’avoir injustement bloqué leurs camions remplis de bœufs, tout en leur imposant des conditions inacceptables.

Selon Mamadou Hawa Baldé, vendeuse de bétail, ce sont en tout dix camions remplis de bœufs qui sont concernés par cette situation. En provenance de Siguiri pour Conakry, ils sont bloqués depuis hier pour certains, au poste de douane de Dabola. « Nous venons de Siguiri, c’est là-bas que nous avons acheté les bœufs aux mains d’autres vendeurs venus du Mali pour les acheminer à Conakry. Certains d’entre nous sont bloqués depuis hier et d’autres depuis ce matin au poste de douane de Dabola. Dès que nous sommes arrivés, les agents nous ont demandé de nous garer.

Selon eux, on doit acheter une quittance pour pouvoir circuler. Pourtant, ce n’est pas la première fois que nous traversons ce barrage, mais c’est la première fois qu’on nous parle de ça. Habituellement, les douaniers nous demandent de payer entre 50 000 et 100 000 francs par camion pour passer. Mais cette fois, ils nous ont carrément bloqués, en disant qu’on ne peut pas circuler sans avoir la quittance. Après plusieurs heures de discussions, ils nous ont finalement demandé de payer 300 000 francs par camion pour qu’ils nous libèrent.

Moi, je leur ai dit que je n’ai que 200 000 francs, ils ont dit que je ne paie pas les 300 000 francs, ils ne vont pas libérer mon camion. Tous les autres ont payé les 300 000 francs qu’ils ont réclamés, mais les douaniers refusent encore de leur restituer leurs papiers. Ils leur demandent de laisser les papiers avec eux ici jusqu’à leur retour. Comment est-ce que quelqu’un va laisser les papiers de son véhicule à Dabola et aller jusqu’à Conakry, puis retourner jusqu’à Dabola ? On ne comprend pas ce qu’ils veulent réellement », a-t-elle expliqué.

« On dit souvent que la viande est chère chez nous. Mais comment voulez-vous que ça ne soit pas cher quand les agents qui sont au niveau des barrages se comportent comme ça ? Partout où vous arrivez, il vous faut payer de l’argent pour passer. Ils nous font souffrir comme si on envoyait ces bœufs dans un pays étranger. Si vous ne leur donnez pas ce qu’ils vous demandent, ils sont capables de vous bloquer là-bas jusqu’à ce que les bêtes meurent en route. Ce n’est vraiment pas normal », déplore Mamadou Hawa Baldé.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

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