Me Salifou Béavogui en colère : « le préfet de Dubréka bafoue et banalise la justice »

Me Salifou Beavogui, avocat

C’est un avocat très en colère qui a joint la rédaction de Guineematin.com en début de soirée ce jeudi, 28 avril 2022, pour dénoncer et exprimer son indignation sur les agissements de l’actuel préfet de Dubréka, le colonel Aboubacar Sidiki Traoré. Me Salifou Béavogui accuse l’autorité administrative préfectorale de Dubréka de banaliser et braver la justice dans l’affaire qui l’oppose à la société BINHAI autour de la gestion d’un port de pêche à Dubréka. Cet avocat au barreau de Guinée assure que le colonel Aboubacar Sidiki Traoré empiète sur la justice.

« Le préfet de Dubréka empiète sur les activités de la justice. Il bafoue et banalise la justice. Le préfet de Dubréka a dit haut et fort hier (mercredi) dans un port qu’il s’en fiche de la justice et qu’il ne répondra à une quelconque convocation, alors qu’il est convoqué pour le 09 mai prochain pour abus d’autorité et discrimination », a dénoncé Me Salifou Béavogui.

Selon cet avocat au barreau de Guinée, le préfet de Dubréka est en train d’imposer à sa cliente BINHAI Pêche un dicta pour l’obliger à travailler avec deux sociétés avec lesquelles elle est déjà en procès. Me Salifou Béavogui indique aussi que le colonel Aboubacar Sidiki Traoré a pris la responsabilité de convoquer sa cliente à une réunion ce vendredi avec les sociétés qu’il tente de lui imposer.

« Je défends une cliente, BINHAI Pêche qui est une concession régulière depuis 2017 qui a construit un port très avancé avec les équipements… Dès que le port a commencé à fonctionner, l’ex préfet de Dubréka (Yamoussa Sylla) et madame Eva Kaltamba (ancienne députée) ont formé un bloc, parce qu’ils étaient adossés au pouvoir, ils venus chasser manu-militari la société qui a construit le port. Et, ils ont continué à exploiter là-bas. A la faveur du changement, une action régulière a été engagée et les deux ont été reconnus coupables de discrimination, d’abus d’autorité et de vol. Ils ont été condamnés à 5 ans d’emprisonnement et 10 milliards de francs guinéens de dommages et intérêts. L’affaire est à la Cour d’Appel, malgré qu’ils soient remis en liberté. Donc, la société BINHAI Pêche qui a une concession régulière a récupéré le port pour travailler. Elle a tout ce qu’il faut pour avoir une licence de pêche. Mais, curieusement, le ministère de la pêche va refuser de lui donner une licence de pêche et il en donne à la société Karaf Pêche et à Eva Pêche. Des sociétés qui ne peuvent même pas atteindre à la cheville la société Guinée Pêche qui a aujourd’hui plus de 12 millions de dollars pour mettre ce port là en valeur, dans le cadre d’un contrat régulièrement conclu avec l’Etat. Maintenant, on oblige coûte que coûte la société Guinée Pêche à recevoir ses propres ennemis au sein du port. Mais, ça c’est impossible… Donc, aujourd’hui l’actuel préfet utilise ses relations, en complicité avec certains agents du ministère de la pêche, pour que les sociétés Eva Pêche et Karaf Pêche avec lesquelles nous sommes en procès viennent travailler dans ce port. Donc, finalement, nous avons attaqué le préfet de Dubréka devant le tribunal de première instance de Dubréka pour l’audience du 09 mai prochain. Et, comme pour braver la justice, il vient dans le port et il dit haut et fort qu’ils viennent travailler dans ce port. Donc, finalement, nous avons attaqué le préfet de Dubréka devant le tribunal de première instance de Dubréka pour l’audience du 09 mai prochain. Et, comme pour braver la justice, il vient dans le port et il dit haut et fort qu’il s’en fiche de la justice et qu’il ne répondra pas devant le tribunal. Et, il convoque toutes les parties demain à son bureau comme si c’est lui qui incarne la justice. Donc, je suis dépassé et j’en profite pour alerter l’opinion nationale et internationale, en premier le ministre de l’administration du territoire duquel il relève, le ministre de la défense et le Haut commandement de la gendarmerie. Parce qu’on ne peut pas accepter qu’une autorité de son rang banalise la justice jusqu’à ce point », a martelé Me Salifou Béavogui.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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