Transition en Guinée : le CNRD tranche sur la durée ! 3 ans 3 mois !

Colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition

39 mois ! Soit 3 ans 3 mois. Telle est la durée moyenne assortie des propositions des différentes composantes des Forces vives de la Nation. A tout point de vue, ce timing parait juste et raisonnable. D’abord au regard des derniers enseignements assez édifiants de notre histoire politique récente.

En effet, avec la transition de 2009/2010, la communauté internationale et les acteurs politiques locaux avaient coûte que coûte voulu et exigé une transition des plus courtes possibles sans prendre le soin de régler en amont certaines questions importantes. Résultat, le processus sera accéléré voire bâclé. Les conséquences de cette précipitation ont enfanté une série de dysfonctionnements qui continuent encore de nous retourner à la figure.

Tirant ainsi les leçons de cette situation, les autorités actuelles de transition ont décidé de prendre le contre-pied de certains choix stratégiques de la transition de 2010 qui, à bien des égards, s’étaient révélés inefficaces et impertinents. A ce niveau, on peut citer l’intelligente décision du MATD d’organiser graduellement les élections. C’est-à-dire commencer par l’organisation des élections locales, puis celle de la députation pour enfin terminer avec l’élection présidentielle.

L’autre choix stratégique et pertinente des autorités de la Transition, c’est leur volonté de procéder par-dessus tout à un recensement général de la population et de l’Habitat, puis par une refonte totale du fichier électoral. La réussite préalable ou non de toutes ces actions influe forcément sur la Transition. Mieux vaut donc aller lentement mais sûrement afin de s’assurer de l’exécution minutieuse de chacune de ces actions dans un délai raisonnable. L’objectif général poursuivi étant connu : faire de cette transition la dernière et la plus réussie possible.

Le CNRD a besoin de cette durée moyenne pour également jeter les bases d’une refondation politique et institutionnelle de notre Etat fragilisé. En cela, certains grands chantiers comme les dossiers pendant à la CRIEF méritent d’être poursuivis, les projets d’extension de bitumes et d’électrification améliorés, la récupération du patrimoine bâti ou non de l’Etat mené jusqu’à son terme, les recommandations issues des Assises nationales mises en marche en vue d’une application à la lettre et à l’esprit, entre autres.

Et puis, le choix de cette durée ne tombe pas du ciel. Il résulte d’une analyse de la situation politique nationale dans toutes ses dimensions et surtout la prise en compte des spécificités guinéennes dans la manière de conduire, désormais les affaires publiques dans le pays. En cela, les propositions d’un grand nombre de partis et coalitions politiques ainsi que la société civile, des organisations syndicales ont bien été pris en compte.

Nadine DIALLO

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