Par Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planifications du FNDC : Depuis l’élaboration de la Charte de la Transition, nombreux sont les guinéens qui se sont posés des questions sur la méthode Doumbouya « . En effet, contrairement à d’autres pays en transition, en Guinée, la Charte de la Transition a été le fruit de la seule volonté du CNRD et de l’officine secrète avec laquelle il régente le pays.
La publication de la Charte de la Transition a été précédée d’une mise en scène sous la forme de journées de concertation nationale. Cette manœuvre visait simplement à faire croire à l’opinion que ladite Charte était la résultante des recommandations issues de ces concertations. Rien n’était moins vrai.
Vient ensuite par la mise en place du CNT par le MATD, sur instructions du CNRD sans respecter le minimum de transparence. C’est après tout cela qu’on a fait semblant d’associer toutes les composantes de la Nation à la détermination du chronogramme et de la durée de la transition, en donnant la parole à des partis politiques et à des organisations de la société civile qui ne représentent même pas les membres de leurs propres familles.
Pour couronner le tout, le CNRD confie au CNT la validation de la durée de 39 mois qu’il veut imposer au peuple guinéen. Sans indiquer pour autant le point de départ de cette durée. Or, depuis la prestation de serment du Colonel Mamadi Doumbouya, on est en pleine transition. Le temps écoulé depuis cette investiture serait-il un cadeau que le Président de la Transition veut s’octroyer ?
Que dire de la mission qui est confiée au CNT de valider la durée de la transition ? Non seulement, la Charte de la Transition ne lui confère pas cette mission, mais, avec les avantages pécuniaires accordés aux conseillers nationaux ,aucun d’entre eux ne prendrait le risque de voter contre la volonté du CNRD au risque de perdre ces avantages.
Au regard de cette réalité, le peuple de Guinée ne peut plus compter que sur lui-même . Il a su démontrer par le passé qu’il n’est pas un peuple amorphe et qu’il sait s’exprimer quand il faut pour défendre ses intérêts. Tout porte aujourd’hui que la Guinée est régie d’une part, par la Charte de la Transition et, d’autre part, par la volonté du Président de la Transition et du CNRD.
Face à cette confusion savamment entretenue nous devons nous dresser par tous les moyens légaux. Les membres connus du CNRD affirment désormais dans tous leurs discours qu’ils ne céderont à aucune intimidation. De leur côté, les militants pro- démocratie, qui sont allés à la mort bien avant eux et pendant qu’ils étaient au cœur du « système », ne courberont l’échine devant personne.
De passage, je souhaite une très bonne fête à tous mes compatriotes.
Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planifications du FNDC, membre du réseau AFRIKKI NETWORK