Déclenchée le vendredi dernier, 6 Mai 2022, la grève générale et illimitée des agents de la garde pénitentiaire paralyse les activités des Cours et Tribunaux de Guinée. Au tribunal de première instance de Labé, les dossiers qui étaient inscrits au rôle ce mardi ont été renvoyés sine die, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Labé.
Dans la matinée de ce mardi, la salle d’audience de cette juridiction était vide. Aucun prévenu et aucun avocat n’y a mis pied. Les gardes pénitentiaires ont refusé d’extraire les prévenus de la maison centrale pour les amener au tribunal pour la tenue de leurs procès.
« Cette grève des agents de la garde pénitentiaire a constitué une source de paralysie partielle des activités du tribunal. Quant à la tenue des audiences correctionnelles, par exemple ce mardi 10 mai, au total, il y avait 06 dossiers au rôle où des prévenus détenus devaient faire l’objet d’extraction pour être jugés. Mais, malheureusement, avec ce mouvement, ils n’ont pas pu être extraits de la maison centrale pour répondre des faits qui leur sont reprochés devant le tribunal. Comme vous l’avez constaté, la salle d’audience est vide, parce que tout simplement nous n’avons pas pu tenir les audiences correctionnelles à cause de ce mouvement de grève. Sinon, à part les audiences, le reste des activités continuent au tribunal de première instance de Labé », a dit Amadou Oury Diallo, le procureur de la république près le tribunal de première instance de Labé.
A en croire ce parquetier, cette grève risque de causer des préjudices aux détenus, mais le parquet risque aussi d’être submergé par le traitement des dossiers après cette grève.
« Il y a deux catégories de procédures de jugement. Il y a les procédures qui ont fait l’objet de renvoi par exemple à la date du 10 mai. Et, il y a de nouvelles affaires où des gens ont été placés sous mandat de dépôt, mais qui étaient programmés pour l’audience de ce 10 mai pour comparaître pour la première fois. Déjà, vous constatez que j’ai des dossiers sur ma table pour la date d’aujourd’hui. Mais, malheureusement, les ordres d’extraction n’ont pas pu être exécutés par les grévistes. L’audience, ce n’est pas que le prévenu seulement. Il y a les parties civiles que nous informons avant le jour-J pour qu’elles soient présentes au procès. Mais, malheureusement, cette grève est intervenue pendant que certains plaignants ont déjà été informés et programmés pour ce mardi. Ils ont fait le déplacement ; et, quand ils sont arrivés, nous leur avons notifié que malheureusement nous ne pouvons pas tenir le procès aujourd’hui compte tenu de ce débrayage des gardes pénitentiaires. Chaque jour d’audience ratée vient en surplus du volume de travail et des dossiers dans le rôle d’audience », a indiqué le procureur Amadou Oury Diallo.
De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
