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Alpha Condé « Wanted » en République de Guinée ! Par Mansour Kaba (PAG-DYAMA)

Pour ceux et celles qui l’ont connu du temps des études universitaires des années 1960 à Paris, Alpha Condé était le plus anti-Maninka des leaders estudiantins guinéens. Je ne sais pas d’où il a hérité de cette aversion contre les Maninka-Mory. Des témoins de cette période qui sont des amis d’enfance à Kankan vivent encore et peuvent témoigner.

Après la scission au sein de l’AEGF en 1966-1967, les marxistes-léninistes autour de Alpha Condé et Alpha Sow ont créé le MND (Mouvement National Démocratique). C’est ce mouvement qui est venu s’implanter à Conakry après la mort du président Sékou Touré et qui a activement collaboré avec le CMRN dirigé par le président Lansana Conté.

Avant les événements des 4 et 5 juillet 1985, le MND, en collaboration avec des membres du CMRN, a organisé pendant des semaines la formation de jeunes voyous de Conakry. Un compatriote originaire de la Basse Guinée a invité un ami originaire de la Haute Guinée à assister à une de ces séances de formation des loubards du MND. Comme saisi de remords, l’ami Sosso dit à son collègue Maninka :

  • « Ce n’est pas bien, ce que nous faisons-là ! ». Le Maninka étonné demande à son ami Sosso :
  • « Qu’est-ce que tu veux dire ? En toute réponse, l’autre confirme :
  • « Ce sont ces jeunes que nous formons qui vont détruire les biens des cadres et des commerçants Maninka ici à Conakry. » Et il tape sur l’épaule de son ami Maninka en lui disant :
  • « Heureusement pour toi, tu n’as pas de biens ici à Conakry !!! »

Je tais volontairement les noms des deux protagonistes : l’un est un cousin et l’autre un ami. C’est cela la Guinée : vous croyez avoir des amis, et ceux-ci passent le plus clair de leur temps à chercher comment vous détruire, si ce n’est pas pour vous assassiner. En toute cordialité, bien sûr ! Comment voulez-vous que des gens qui ont passé leur vie dans ce monde ethnocentrique, jaloux et mesquin puissent changer de comportement à l’issue d’une conférence nationale et des « vérités » qui sont lâchées sans aucune conviction ? Le col. Mamadi Doumbouya a du pain sur la planche. Je lui souhaite bon courage.

Revenons aux aventures du sieur Alpha Condé. Je cite ici un passage du communiqué de presse que le MND a publié le 6 juillet 1985, à l’occasion du coup d’état faussement attribué au col. Diarra Traoré et qui aura servi de raison pour exécuter sans jugement plus de 70 militaires, tous grades confondus, plusieurs anciens collaborateurs du président Sékou Touré, des cadres et des commerçants d’ethnie Maninka, sans compter les pillages des domiciles et des magasins de ceux-ci :

« Le Mouvement national démocratique (MND) déclare son soutien au Président Lansana Conté qu’il considère toujours comme une personnalité honnête, un patriote sincère, un homme de bonne volonté ».

Voilà Alpha Condé qui, un jour soutient et glorifie un assassin et qui, le lendemain, se présente aux victimes Maninka de ce criminel comme leur sauveur ! Mais comme ceux-ci ne connaissaient pas ses antécédents anti-Maninka, l’ont adopté comme le demi-dieu qui a promis de les venger. Mais une fois devenu président de la République grâce aux voix recueillis au premier tour de l’élection présidentielle de 2010 en Haute Guinée, l’ingrat n’a jamais rien fait pour sortir cette région du sous-développement chronique qui est son lot. En onze années de pouvoir, le président Alpha Condé n’a rien entrepris de sérieux et durable en Haute Guinée : pas de routes carrossables, pas d’eau, pas d’électricité, aucun projet dans le secteur de l’agriculture, l’autosuffisance alimentaire étant resté un vœu pieux, la promesse de pont sur le Niger entre Siguiri et Mandiana oubliée, la ligne de chemin de fer Conakry-Kankan oubliée, les projets de centres de santé, d’écoles primaires, secondaires et les universités restés dans les tiroirs, etc., etc.

Ce comportement irresponsable et ingrat ne peut s’expliquer que par le souci d’enrichissement illicite qui est devenu son horizon et sa raison d’être. Tous les contrats qui ont été signés sous sa présidence, qu’ils soient miniers, agricoles, portuaires ou autres lui donnent la part du lion contre les intérêts du Peuple de Guinée. Il va sans dire que ses nombreux complices qui se croient « blancs comme neige » devront eux et elles-aussi répondre devant la justice guinéenne.

J’ai souvent entendu des propagandistes du RPG-Alpha-Condé dire qu’ils ne voient personne d’autre pour diriger la Guinée, en dehors de leur idole. Lorsque celui-ci sera jugé pour les crimes de sang d’abord et pour les crimes économiques ensuite, puis pour le soutien aux brigandages de Lansana Conté sur l’usine de jus de fruits à Kindia-Foulaya après, ils seront obligés de voir la vérité en face : Alpha Condé n’était rien d’autre qu’un arriviste qui a utilisé la politique pour accéder au pouvoir, afin de s’enrichir et de régler des comptes personnels sordides.

La communauté Maninka a été trompée par ses représentants qui ont pris fait et cause pour Alpha Condé en utilisant tous les moyens du mensonge, de la désinformation et de la diffamation pour réduire ses concurrents à leur plus simple expression. J’ai, à titre personnel, énormément souffert de cet acharnement malhonnête contre ma personne.

J’ai essayé de citer dans ce document quelques faits condamnables que l’on doit porter à la charge d’Alpha Condé et de ses complices, comme partie civile, en plus des crimes de sang commis sous son règne par ses serviteurs zélés :

  1. L’utilisation des 700 millions de dollars USA payés par la société minière Rio Tinto pour se maintenir dans l’exploitation des minerais de fer du Mont Simandou entre Beyla et Kérouané : selon les connaisseurs de ce dossier, 580 millions USD auraient été dépensés sur ce montant, mais 120 millions USD auraient disparu dans les poches profondes d’Alpha Condé ;
  2. Le projet d’aménagement du Port Autonome de Conakry : un premier contrat de 700 millions d’Euros avait été signé le 25 octobre 2016 contre une mine avec la société chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC). Puis vint un accord-cadre de 20 milliards USD le 6 septembre 2017 avec la République Populaire de Chine à utiliser entre 2017 et 2036. C’est avec ce prêt qu’une entreprise chinoise réalise les travaux de la RN 1 Coyah-Mamou-Dabola.

Pendant que la société chinoise CHEC se préparait à s’installer au port de Conakry, la nouvelle d’un nouveau contrat pour le même projet et avec les mêmes prestations parvint aux partenaires chinois : Alpha Condé, contre toute attente, a décidé de confier au groupe turc ALBAYRAK les travaux et la gestion du Port Autonome de Conakry. Selon des sources bien informées, la répartition des actions de ce nouveau groupe serait :

  • Alpha Condé en personne : 48 %
  • Société Turc Albayrak : 40 %
  • Port Autonome de Conakry : 12 %
  • Total : 100 %

Si ces informations se confirmaient, nous aurons ici, de la part d’Alpha Condé, un vol et un détournement inqualifiables des ressources économiques de l’Etat guinéen. C’est cela l’avidité et la gourmandise d’un marxiste-léniniste « défroqué » !

  1. La surfacturation des travaux de la route Kankan-Kissidougou : en juin 2014, Alpha Condé est venu procéder à la pose des premières pierres de la route nationale Kankan-Kissidougou et de la route nationale Kankan-Mandiana. Les travaux de la route Kankan-Kissidougou ont été confiés à l’entreprise EBOMAF du Burkina Fasso. Ceux de la route Kankan-Mandiana ont été confiés à une entreprise guinéenne, GUITER SA.

Comme par hasard, nous avons appris que l’entreprise EBOMAF aurait obtenu dans le nord de la Côte d’Ivoire des travaux routiers similaires à ceux de la Guinée. Une comparaison des coûts des travaux de la même entreprise sur des travaux comparables dans la sous-région laisse apparaître les différences suivantes :

  1. Route Kankan-Kissidougou : 300 000 000.- € pour 194 km ;
  2. Route Nord Côte d’Ivoire : 132 630 645.- € pour 200 km ;
  3. Le km de route chez Alpha Condé coûte 1 546 392 €, alors que le même kilomètre de route coûte en Côte d’Ivoire, seulement 663 153 € !
  1. Par le fait de la surfacturation/corruption en Guinée, le kilomètre de route chez nous coûte 2,33 fois plus cher qu’en Côte d’Ivoire !!!
  1. Alpha Condé et son consultant attaqués par Sherpa à Paris pour corruption : il s’agit ici du paiement, par Rio Tinto, d’une commission de 10,50 millions d’euros pour la conclusion du projet minier du Mont Simandou en Guinée. Une plainte visant un proche du président Alpha Condé est déposée en France, selon l’Agence France Presse (AFP), le 1er août 2020 ;
  1. Gestion hasardeuse du fonds minier : en République de Guinée, les fonds miniers sont répartis comme suit :
  • 80 % pour le budget national de développement ;
  • 15 % pour les collectivités locales ;
  • 5 % pour le Fonds d’Investissement Minier (FIM).

Les retraits de sommes colossales sur ce fonds minier s’opèrent de manière liquide sans aucun contrôle des responsables de ce fonds. Un organe de la presse privée a signalé des prélèvements au comptants du compte du FIM à la BCRG de l’ordre de 34 milliards GNF en 18 mois et sans justificatifs ;

  1. Alpha Condé traîne derrière lui une dette colossale et personnelle pour sa sécurité : n’ayant aucune confiance dans les services militaires et de sécurité qu’il a trouvés en place dès le début de son premier mandat, Alpha Condé s’est engagé dans des dépenses extravagantes pour assurer sa sécurité et l’organisation de ses services de renseignement. Ainsi, il a ordonné la signature de contrats : a) « Léopard » : pour la création d’une unité de renseignement présidentielle ; b) « Panthère » : pour la sécurisation des résidences du chef de l’Etat. Ces contrats auraient été signés le 11 janvier 2011. Aucun paiement n’étant intervenu pour ces contrats, le partenaire principal a porté plainte devant un tribunal spécialisé à Paris et obtenu gain de cause, le 22 novembre 2017 avec la condamnation de la partie guinéenne à payer à la société belge AD TRADE les sommes suivantes :
  • 77 981 208 Euros et 157 402,50 USD ;
  • 31 906 745 Euros pour les services et matériels fournis dans le cadre du contrat Léopard ;
  • 13 782 599 Euros d’intérêts moratoires de 10,30 % calculés jusqu’au 5 octobre 2016 ;
  • 157 402,50 USD pour frais d’arbitrage de la CCI ;
  • 385 119 Euros à titre de frais de défense.

En résumé, la dette colossale d’Alpha Condé par rapport à la société belge AD TRADE s’élève au total aux sommes de 124 055 671 Euros et de 157 402,50 USD. N’ayant pas profité de son passage à la présidence de la République pour régler cette dette, notre président-escroc devra chercher à régler cette dette avec l’argent volé sur le budget national. Il fallait, en outre, cacher ces engagements financiers au FMI et à la Banque Mondiale qui n’auraient jamais accepté ces dépenses fantaisistes.

Sachant que son client est de nationalité maroco-israélienne, Alpha Condé a vite compris qu’il serait plus en sécurité en Guinée que partout ailleurs dans le monde. Il n’y a donc rien d’étonnant que, dans ce contexte, il ait choisi de rester en Guinée, malgré la perte de son pouvoir.

  1. Trafic autour des engrais pour le Projet Coton en Haute Guinée : L’ancien ministre Jean Marc Téliano a récemment confirmé, le 9 mai 2022 sur la chaîne Djoma FM qu’il avait déclaré pendant qu’il était ministre dans un gouvernement d’Alpha Condé que celui-ci serait un menteur…
  1. Dans cet ordre d’idées, je voudrais citer ici les fausses promesses et les poses de premières pierres sans lendemain d’Alpha Condé en Haute Guinée seulement :
  1. La pose de la première pierre pour les routes de Kankan- Kissidougou et de Kankan-Mandiana en juin 2014 sans lendemain ;
  2. La pose de première pierre d’un parc solaire de capacité 8 MW à Karifamoriah également sans lendemain ;
  3. La construction d’une ligne de chemin de fer Conakry-Kankan-Bobo Dioulasso au Burkina Faso restée parole en l’air. Le président Lula Da Silva du Brésil était pourtant venu à Conakry pour le démarrage des travaux de reconstruction de la ligne Conakry-Kankan par la société minière brésilienne VALE. C’est encore le refus de VALE de payer une énorme commission à la mafia d’Alpha Condé qui a mis fin à ce projet ;
  4. La promesse de réhabilitation de l’aéroport de Diankana à Kankan et sa transformation en aéroport international restée sans suite ;
  5. La promesse de construction d’un pont sur le fleuve Niger entre les villes de Siguiri et de Mandiana restée également lettre morte ;
  6. Le projet de construction du barrage de Kogbèdou sur le fleuve Milo pour électrifier la ville de Kankan et sa région encore bloqué dans les tiroirs.

C’est ainsi qu’Alpha Condé et ses menteurs attitrés demandaient, pour justifier son troisième mandat présidentiel, qu’il fallait le laisser terminer le travail qu’il n’avait même pas commencé ! Des promesses similaires ont été formulées dans les trois autres régions naturelles de la Guinée, toujours sans aucune réalisation.

  1. La transformation du camp militaire de Sorönköni entre Kouroussa et Kankan en camp de torture des adversaires du troisième mandat présidentiel d’Alpha Condé.
  1. Une histoire hallucinante devant le Tribunal correctionnel de Dixinn, à Conakry, selon Guineematin .com du 12 mai 2022 : un compatriote dont je tairais le nom accuse l’épouse d’un ancien ministre (même précaution de discrétion sur le nom de la dame), d’avoir perçu une somme de 8 milliards de francs guinéens pour engager quelques compatriotes dans la fonction publique. Bien que l’affaire soit en cours de jugement, il est étonnant de constater que des actes similaires soient tout simplement envisageables dans une république qui se respecte ;
  1. Cette autre histoire est tout aussi abracadabrantesque pour caractériser le régime d’Alpha Condé : un fonctionnaire homonyme de notre ancien président de la République, âgé de 78 ans avec 25 années de service public, refuse de quitter son poste de directeur de service des mines à Dinguiraye, malgré la décision des nouvelles autorités du pays de le mettre à la retraite. Ce monsieur refuse d’obéir aux ordres du pouvoir en place et continue de percevoir les taxes et autres sommes payées par les exploitants miniers de la préfecture de Dinguiraye.

Il n’est pas exclu que d’autres « rebelles » se maintiennent ainsi en poste ailleurs en Guinée, malgré leur mise à la retraite. C’est cela le système d’Alpha Condé : chacun puise là où il est les ressources dont il a besoin pour satisfaire ses appétits de richesse illicite, selon le principe : « Tout ce qui appartient à l’Etat m’appartient. Quant au Peuple de Guinée, qu’il se débrouille comme il peut » ;

  1. Le détournement de 200 milliards de francs guinéens, soit 20 millions d’euros, par dame Djenab Dramé, ancienne ministre d’Alpha Condé à l’Enseignement technique et à la Formation professionnelle : ce cas de détournement de deniers publics à un niveau aussi scandaleux a été publié par toute la presse en ligne de Conakry. Cette affaire montre le niveau de dépravation, de corruption et d’irresponsabilité du régime d’Alpha Condé. La question qui se pose à ce niveau est celle de savoir comment la justice guinéenne pourra demander des comptes et surtout comment récupérer les montants en cause ;
  1. A titre personnel, je suis confronté aux agissements d’un voisin au quartier Kiroti, commune de Ratoma, où un voisin, de surcroît « consul honoraire » qui ne détient aucun titre de propriété sur une parcelle qui m’appartient, se permet de commencer des travaux sur ma parcelle, tout en comptant sur la corruptibilité des juges… et de mon avocat. Cette affaire est encore pendante devant les juridictions à Conakry !
  1. Alpha Condé soutient le brigandage de Lansana Conté qui a volé toutes les machines neuves de notre usine de jus de fruits de Foulaya à Kindia pour les vendre en pièces détachées à Conakry : étant députés et opposants au régime de Lansana Conté, Alpha Condé, Bâ Mamadou et Jean-Marie Doré condamnent ce vol en bande armée du président Lansana Conté, comme d’ailleurs toutes les institutions intéressées par cet acte ignoble comme la Cour Suprême et l’Agent judiciaire de l’Etat. Devenu président de la République de Guinée, Alpha Condé refuse de nous rendre justice. Pire, il paie 2 000 000.- d’euros à des avocats étrangers contre nos intérêts devant le CIRDI, une cour internationale de la Banque Mondiale à Paris. Il ne sera jamais question de renoncer à nos droits !
  1. Refus catégorique de Lansana Conté de payer des honoraires dus à mon bureau d’études TAS International d’environ 110 millions de francs guinéens acquis sur la base d’un contrat exécuté. Pour le règlement de ces honoraires, Ibrahima Kassory Fofana, alors tout-puissant ministre de l’Economie et des Finances de Lansana Conté et son chef ont tourné en bourrique le « vieux » Christian, frère-aîné de Lansana Conté qui était intervenu en vain pour ce paiement. Ici aussi, il ne sera jamais question de renoncer à nos droits.

CONCLUSION  

En guise de conclusion, je voudrais citer un certain nombre d’événements sur l’histoire récente de notre pays. Au cours de la campagne présidentielle de décembre 1993, j’ai vécu des événements qui méritent d’être rappelés ici :

  1. La veille de la date-limite de présentation des candidatures pour l’élection présidentielle de 1993, l’Union du Mandé a organisé une réunion chez le doyen Damani Condé à Conakry. L’objet de cette réunion était de demander à tous les leaders politiques originaires de la Haute Guinée de renoncer à une éventuelle candidature à cette élection présidentielle en faveur d’un candidat unique : Alpha Condé. La plupart des leaders politiques originaires de la Haute Guinée avaient répondu à cet appel, à l’exception d’Alpha Condé.

Lorsque j’ai pris la parole à cette réunion, j’ai remercié les doyens pour leur initiative. Ensuite, j’ai regretté que celui en faveur duquel nous devrions renoncer n’ait pas jugé utile de participer à cette assemblée. Pour ma part, j’ai exigé qu’avant de renoncer à une candidature en faveur d’Alpha Condé, il fallait que je m’entretienne avec lui et devant témoin, afin qu’il me dise ce qu’il me réserve au cas où il gagnerait, en partie grâce à mon désistement en sa faveur. Si cette rencontre ne se tenait pas cette nuit avant minuit, j’irais présenter ma candidature le lendemain matin. Orgueilleux à bloc, Alpha Condé n’a jamais jugé utile de me rencontrer pour une entente éventuelle…Même pas pour le second tour !

  1. Le lendemain-matin, n’ayant vu aucun messager ni chez moi à minuit, ni avant 10H00 le matin, je suis allé déposer mon dossier de candidature qui fut accepté par les autorités compétentes. Ce fut le début d’une guerre de dénigrement et de discrédit sur ma personne soutenue pas l’Union du Mandé qui envoya dans toute la Haute Guinée des menteurs attitrés pour salir ma réputation. L’ancien commissaire de police Djoumessi vint à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en mission de désinformation sur ma personne. En outre, des menaces ont été proférées contre mon intégrité physique, si je ne retirais pas ma candidature à l’élection présidenttielle. Ont été témoins de ce type de menaces proférées par le doyen Elhadj Ibrahima Diané : Elhadj Lamine « Niger » Kaba et Ustaze M’Bémba « Soguifab » Kaba. J’ai dû rendre la monnaie à mon oncle Elhadj Ibrahima Diané, le parrain d’Alpha Condé à Conakry, en lui demandant de transmettre mon message à son poulain Alpha Condé : « Si jamais un terroriste du RPG touchait aux cheveux d’un seul militant du Parti DYAMA pendant la campagne électorale en Haute Guinée, je viendrais régler son compte à Alpha Condé et de mes propres mains ! ». C’est à ce prix que j’ai réussi à maintenir ma candidature en 1993 et à obtenir la liberté de mouvement en Haute Guinée. Un exercice très difficile, car le président Lansana Conté voulait ma mort et Alpha Condé et son RPG voulaient me réduire au silence sans savoir comment !
  2. Au cours de cette campagne électorale, j’ai profité d’une émission télévisée et radiodiffusée pour dire aux électrices et aux électeurs que sur les huit candidats qui étaient : Lansana Conté, Gussein, Facinet Touré, Alpha Condé, Ba Mamadou, Siradiou Diallo, Jean Marie Doré, et Mansour Kaba, les trois premiers cités étaient connus des populations guinéennes, parce qu’ils ont vécu toute leur vie en Guinée. J’ai précisé que les cinq autres qui rentraient d’exil seraient des inconnus qui porteraient des masques qui cacheraient leurs vrais visages. Mais qu’avec le temps, les masques tomberaient et que nos compatriotes découvriraient alors qui est qui. Sur ces cinq candidats de 1993, Ba Mamadou, Siradiou Diallo et Jean Marie Doré sont décédés. Paix à leurs âmes. Il ne reste plus en vie que Alpha Condé et l’auteur de ce document, Mansour Kaba.
  3. Grâce au CNRD et à son action salvatrice du 5 septembre 2021, mes compatriotes découvrent aujourd’hui le visage hideux d’Alpha Condé et de ses nombreux complices. Il est triste de passer plus de cinquante ans de sa vie à « faire de la politique », à présider tout un pays pendant onze ans et à y mettre fin avec « l’ouverture d’une information judiciaire contre Alpha Condé et ses nombreux collaborateurs ». Après le jugement des crimes de sang, il faudra bien que la justice guinéenne s’occupe également des délits de corruption et de concussion, de détournements des deniers publics et de soutien des brigandages de l’ancien président Lansana Conté.
  4. Je voudrais évoquer dans ce chapitre la nécessité d’élargir le champ des jugements sur tous les crimes économiques et de sang perpétrés par les régimes qui ont sévi en Guinée depuis la création de l’Etat guinéen en 1958. Il ne faut effectivement pas privilégier un crime par rapport à un autre crime :
  • Les événements des 4 et 5 juillet 1985 à Conakry : Les exécutions sommaires d’anciens collaborateurs du président Sékou Touré, de plus de 70 militaires et de hauts fonctionnaires d’ethnie Maninka, ainsi que le pillage organisé des domiciles et des magasins de cadres et de commerçants originaires de la Haute Guinée ont enlevé au CMRN et à son complice le MND d’Alpha Condé tous droits à organiser un procès en bonne et due forme. Ce sont plutôt les criminels du CMRN et leurs complices du MND qui devraient être jugés aujourd’hui pour les crimes de sang et les pillages organisés à cette occasion ;
  • Les crimes commis par le régime de Moussa Dadis Camara au stade du 28 septembre doivent également être jugés comme il se doit ;
  • Aujourd’hui, le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn vient d’annoncer l’ouverture d’une information judiciaire contre Alpha Condé et ses collaborateurs. Souhaitons que cet ancien président de la République et les exécutants des basses œuvres comparaissent devant la justice guinéenne dans le respect de la dignité et des droits des prévenus ;
  • Si la justice guinéenne réussissait à établir et confirmer les accusations portées par elle contre Alpha Condé et consorts, il serait utile de considérer l’interdiction pure et simple du parti politique « Rassemblement du Peuple de Guinée-Arc-En-Ciel » (RPG-AEC).

Fait à Conakry, le 16 Mai 2022

Le président du Parti Panafricain de Guinée-DYAMA

(PAG-DYAMA)

Mohamed Mansour KABA

Ancien Ministre de la Transition en 2010

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