Tougué : « à l’élémentaire, plus de 150 enseignants sont pris en charge par les communautés »

Les autorités éducatives de la préfecture de Tougué tirent la sonnette d’alarme. Mamadou Yaya Baldé, Chef de section planification à la Direction Préfectorale de l’Education (DPE) de Tougué, attire l’attention des autorités sur le manque criard d’enseignants que connait la localité. Il l’a dit dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A l’image de plusieurs localités de la Guinée, les autorités de Tougué sont obligées de faire recours à des contractuels communautaires pour combler le manque d’enseignants titulaires. C’est ce qu’a indiqué Mamadou Yaya Baldé.

Mamadou Yaya Baldé, Chef d section planification à la DPE de Tougué

« Dans la préfecture de Tougué, quand je prends le préscolaire, il n’y a pas un enseignant titulaire qui relève de l’Etat. Ils sont tous du privé ou communautaires. Quand je prends l’élémentaire, nous avons plus de 150 enseignants pris en charge par la communauté pour 71 écoles primaires fonctionnelles. Au secondaire, c’est presque 50% du personnel enseignant qui sont pris en charge par la communauté. C’est-à-dire qu’on a moins de 100 professeurs titulaires et près de 100 autres pris en charge par les communautés. Ça, c’est l’une des principales difficultés de la DPE de Tougué… ».

A ces difficultés, s’ajoutent d’autres qui ne sont pas des moindres. « Nous pouvons noter l’insuffisance des mobiliers, les tables-bancs, l’insuffisance des moyens pour l’encadrement, à savoir la DPE qui ne compte qu’un seul véhicule et peut-être une moto qui est en activité. Les autres évoluent avec les moyens du bord. Dans la communauté de Tougué, il y a la pauvreté qui sévit, il y a des écoles qui sont éloignées et enclavées avec des pistes non praticables. Donc, les difficultés sont assez nombreuses », a fait savoir monsieur Baldé.

En outre, la DPE de Tougué souffre du manque de matériels bureautiques et du courant électrique. « Le manque de matériels bureautiques et de l’électricité fait partie de nos plus grandes préoccupations au niveau de la direction. Nous avons eu à le notifier, même au cours de notre atelier préparatoire des examens nationaux qui s’est tenu à Conakry. La DPE de Tougué n’a que deux ordinateurs portables. Il n’y a pas de source d’énergie pour faire fonctionner les ordinateurs fixes qui sont au nombre de 4 ou 5 disponibles. Les ordinateurs portables sont au nombre de deux au niveau de la section planification que je dirige et la cellule d’exécution. La cellule examens n’a qu’un seul ordinateur pour faire tous les travaux du groupe. L’année dernière, on a eu la dotation en imprimante et un groupe électrogène pour faire fonctionner cette imprimante. Nous avons cette imprimante et ce groupe électrogène avec lesquels nous nous débrouillons. C’est tout le confort qu’on a à la DPE », a laissé entendre Mamadou Yaya Baldé.

Accéder aux écoles de certaines communes rurales de Tougué est un parcours du combattant. Toute chose qui décourage de nombreux enseignants à rejoindre leur lieu d’affectation. « Nous avons des difficultés d’obtention et de rétention de personnel enseignant dans les différentes localités de la préfecture de Tougué. Quand le personnel arrive, c’est pour quelques mois ou quelques années ; il se débrouille, il se trouve les moyens pour aller ailleurs parce que nous sommes dans une zone extrêmement pauvre. Quand nous prenons par exemple la sous-préfecture de Fello Koundoua, frontalière avec la République du Mali, quand nous prenons la sous-préfecture de Kouratongo qui est voisine de Fello Koundoua, et la sous-préfecture de Kansangui qui est voisine à Mamou, ce sont des sous-préfectures très éloignées et enclavées où la vie n’est pas facile. Il est très difficile pour les enseignants d’y rester surtout avec leur salaire qui est dérisoire », a déploré notre interlocuteur.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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