Après 7 années de détention préventive, Mamadou Diouldé Diallo, poursuivi pour viol sur mineure, s’explique enfin devant la justice. Le procès du jeune homme s’est ouvert ce mardi, 17 mai 2022, au Tribunal de première instance de Mafanco. L’accusé a plaidé non coupable des faits mis à sa charge et son avocat a sollicité sa libération, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.
C’est en 2015 que Mamadou Diouldé Diallo a été mis aux arrêts, après avoir été accusé de viol sur une jeune fille de 17 ans. Placé sous mandat de dépôt, il a passé 7 ans à la Maison centrale de Conakry, avant de comparaître ce mardi 17 mai 2022 devant le Tribunal de première instance de Mafanco. A la barre, le jeune homme a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante, mais il assure qu’il ne s’agit nullement d’un viol. Il soutient qu’il a rencontré la jeune fille dans un bar, où il lui aurait proposé d’aller passer la nuit chez lui. La plaignante aurait accepté sa proposition, à condition qu’il lui donne un montant de 70 000 francs guinéens.
« Moi je suis un ouvrier, ce jour-là, j’avais de l’argent, donc je suis sorti pour me recréer. Je me suis rendu dans un bar situé non loin du carrefour SOS (Sonfonia). C’est là-bas que la fille est venue me trouver aux environs de 1 heure du matin, j’étais assis, bien habillé. Je l’ai appelée, et elle est venue à côté de moi. Je lui ai acheté du jus XXL et on s’est mis à causer. C’est ainsi que je lui ai proposé d’aller passer la nuit avec moi à la maison. Elle a dit qu’elle est d’accord, mais à condition que je la paie à hauteur de 70 000 francs guinéens. Je lui ai dit que je ne pouvais pas lui donner ce montant et que je n’avais que 30 000 francs.
Elle a dit qu’elle va prendre cette somme d’abord, je lui donne le reste après. Donc, on a conclu qu’elle accepte d’aller coucher avec moi et que je lui donne un montant de 70 000 francs. Quelque temps après, on s’est rendus à la maison où j’habite, on a eu une relation sexuelle, puis on s’est endormis. Le matin, elle s’est levée avant moi, puisque j’étais sous l’effet de l’alcool, elle a pris les clés pour ouvrir la porte et sortir tout doucement. Elle est partie voir des agents de sécurité pour dire que je l’ai violée. Elle est venue avec les agents chez moi pour m’arrêter et me déposer à la gendarmerie de Tombolia. Mais je vous jure que je ne l’ai jamais forcé à coucher avec moi, c’était avec son consentement », a expliqué l’accusé.
Abondant dans ce sens, l’avocat de la défense a fait remarquer qu’il n’y a aucune preuve qui prouve que son client a violé la plaignante. Il a donc demandé au tribunal de rendre justice, en ordonnant la libération immédiate de l’accusé. Mais le ministère public, lui, reste convaincu que Mamadou Diouldé Diallo a effectivement abusé de la jeune fille, mineure au moment des faits. C’est pourquoi, le parquet a demandé au tribunal de le retenir dans les liens de la culpabilité, en le condamnant à 15 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 10 ans et cinq millions (5 000 000) de francs d’amende.
Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 31 mai 2022.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
