Labé : le procureur effectue des visites inopinées dans les unités d’enquêtes

Le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Labé a effectué une visite inopinée dans les locaux des services de sécurité relevant de sa juridiction hier mercredi, 18 mai 2022. La démarche du magistrat Amadou Oury Diallo vise à s’enquérir des conditions de travail des officiers de police judiciaire (OPJ) et des conditions de détention, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

C’est une visite inopinée que le procureur a entreprise dans les unités d’enquêtes. Cette visite a conduit le procureur à la gendarmerie territoriale de Labé et à la brigade de recherche de la gendarmerie. Sur les lieux, il a visité les cellules et les registres de travail.

Amadou Oury Diallo, procureur près le tribunal de première instance de Labé

Sur l’objectif de cette visite, Amadou Oury Diallo a apporté des éclaircissements. « Cette visite ou inspection inopinée des unités d’enquêtes fait partie des attributions du procureur de la République. La loi est claire en la matière, dans le code de procédure pénale que le procureur doit pouvoir organiser des visites inopinées voire périodiques au niveau des unités d’enquêtes pour voir comment les officiers de polices judiciaires travaillent et par rapport à la gestion de la garde à vue. Donc, c’est dans ce cadre qu’aujourd’hui, j’ai tenu à le faire au niveau de la compagnie de la gendarmerie et la brigade de recherche de la gendarmerie de Labé », a expliqué le procureur.

Parlant du constat, Amadou Oury Diallo a parlé de situation acceptable. « Quand je suis arrivé sur les lieux, la première des choses, c’est la visité des violons. Force est de reconnaître que par rapport à la salubrité, les conditions sont acceptables. Parce que si dans les cellules ils ont aménagé des nattes, c’est pour les éviter de se coucher à terre. Et ils ont des couvertures. Il y a des toilettes et de l’eau. C’est le minimum pour garder les gens avec dignité et humanisme. Et toutes les personnes qu’on a trouvées à la brigade de recherche, ce sont des gens qui sont là dans le délai de 48 heures. Et le registre des gardes à vues est renseigné et mis à jour. Parce qu’après la visite des locaux, j’ai demandé à ce que les registres me soient communiqués pour voir comment ils travaillent », a indiqué le procureur.

Toutefois, le procureur reconnaît que certains services travaillent dans des conditions difficiles. « C’est vrai que l’Etat ne peut pas tout faire ici, mais il y a un minimum quand on demande aux gens d’être efficients, efficaces, il faut créer un minimum de conditions de travail. Mais, s’il faut débourser dans votre poche pour acheter les consommables : papiers rames, enveloppe, stylos, je ne parle pas s’il y a un groupe électrogène, s’il faut le carburer pour éviter que les actes ou les CV ne soient saisis dans les cybers, c’est vrai que ce n’est pas évident. Mais, ça demande aussi des sacrifices personnels dans l’intérêt général et pour le bon fonctionnement des services. Tout n’est pas rose, certains travaillent dans des conditions très difficiles ».

En outre, Amadou Oury Diallo est revenu sur certaines de ces difficultés qui arrivent au commissariat de police ou à la gendarmerie, voire au tribunal. « Pas plus tard qu’hier mardi, je parlais dans mes réquisitions devant le tribunal, le dépôt d’une plainte au tribunal est gratuit, on ne paye pas. La recevabilité d’une plainte dans une unité d’enquête n’est subordonnée au paiement d’aucun franc. Et l’officier de police a l’obligation de recevoir les plaintes et dénonciations. Et la loi est aussi claire, tout dépôt de plainte doit faire l’objet de la délivrance d’un récépissé de dépôt de plainte. Tout citoyen qui vient porter plainte, vous devez lui délivrer un récépissé de dépôt de plainte. Cela prouve que tel jour, telle année, qu’il est venu devant une unité d’enquêtes déposer une plainte. Et l’intérêt de ce récépissé, c’est qu’ici dans la pratique, dès qu’un problème oppose deux personnes, si l’une des parties apprend que l’autre partie a porté plainte à la gendarmerie, l’autre court directement à la police pour porter plainte ; donc, voici deux unités d’enquêtes saisies de deux plaintes concernant la même affaire. Directement, il y a confusion, un est plaignant d’un côté et le même suspect de l’autre côté. Un conflit de compétence peut naître. Donc, l’intérêt entre autres de ces attributions de ces récépissés, ça nous permet de déterminer qui des deux a été l’une des parties à être le premier à saisir une unité d’enquête », a précisé le Procureur.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineemtin.com

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